Tout savoir sur la propagande

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Au fondement de la psychologie sociale en sciences et de la propagande moderne en politique. Si j'ai une critique à émettre sur ce livre, c'est qu'il explique très bien comment un "foule" peut devenir bête, mais pas comment le dispositif peut aussi bien la rendre intelligente : un dispositif vertical d'une salle de spectacle induit une réaction idiote de la foule (applaudissement ou huée) alors que le dispositif du wiki, par exemple, permet de mutualiser les intelligences. Gustave Le Bon ne parle que des dispositifs rendant la foule idiote, ce qui est intéressant mais incomplet à mon avis.

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Edward Bernays reprend la théorie de Gustave Le Bon en la couplant à la psychanalyse inventée par son tonton Freud et vend ses services aux entreprises et aux gouvernements. La démocratie est vue par lui comme un problème pour "l'élite" du fait qu'elle donne le pouvoir au bas peuple, et la manipulation comme la solution à ce problème puisqu'elle permet à "l'élite" de reprendre le contrôle en dirigeant ce bas peuple dans l'ombre.

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Proposition de contre-propagande face à la propagande fasciste. Tchakhotine se base sur la psychologie pavlovienne et pense que si la propagande peut être utilisée pour de mauvaises causes, il est légitime de s'en servir pour de bonnes causes, et notamment pour la diffusion de la vérité.

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La base de la rhétorique. Quelqu'un qui a tort peut gagner un débat. Schopenhauer ne connaissait pas la télévision, mais les polémistes les plus en vue connaissent Schopenhauer.

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En grande partie sur les rumeurs de guerre spontanées, mais contient quelques lignes intéressantes sur la propagande. Marc Bloch y note notamment qu'un régime de censure a pour effet de produire une incrédulité complète vis-à-vis de toutes les informations, mêmes vraies, ce qui questionne sur l'efficacité de telles mesures pour contrôler l'opinion.

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Comment utiliser les événements pour faire passer n'importe quelle mesure.

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Chomsky a dit que dans une véritable démocratie, on donnerait des cours d'autodéfense intellectuelle. Normand Baillargeon propose ce petit manuel, avec notamment un cours sur les bases des probabilités, très utiles pour ne pas tomber dans bien des biais vers lesquels notre cerveau tend.

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Klemperer a tenu son journal sous le régime nazi et y a noté les évolutions du langage utilisé par le régime.

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Reprenant la démarche de Klemperer dans LTI, Eric Hazan note l'évolution du langage sous la cinquième république.

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Comment le dispositif influence le débat. En choisissant des invités dans un spectre d'idées restreint, on donne l'impression d'un débat contradictoire, mais la contradiction reste limitée à un cadre donné.

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Comment le cinéma hollywoodien fabrique l'image de l'ennemi selon la géopolitique des USA, des indiens aux arabes en passant par les russes et les français.

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Le problème de ce livre est qu'il consiste essentiellement à rapporter les propos des éditocrates sans vraiment leur apporter de contradiction. Les personnes habituées à leur discours se demanderont bien ce qu'on leur reproche et les personnes qui, comme moi, s'efforcent à ne pas les entendre, prendront leur dose de discours agaçant auquel elles avaient échappé en faisant l'effort de s'informer autrement.

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Comparaison de Zemmour avec Drumont. Zemmour est un polémiste et pamphlétaire qui travaille sur le terrain "culturel", celui des idées. La limite de la critique de Gérard Noiriel est qu'elle tend, en délégitimant cette démarche même, à critiquer toute action politique sur le terrain des idées. Je pense que Zemmour se bat pour l'hégémonie culturelle de ses idées, à nous de rappeler d'une part le caractère idéologique de ses écrits ou autres interventions médiatiques et de faire avancer nos propres idées avec toute la force et la rigueur nécessaire à leur large diffusion.

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Fameuse expérience de Stanley Milgram qui mérite d'être lue attentivement. Elle ne dit pas simplement que les gens sont obéissants, mais que le contexte change le degré d'obéissance.

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Encore un livre sur la bataille culturelle que mène le camp réactionnaire, cette fois dans le domaine historique.

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Une anticipation où les livres seraient interdits. Deux passages justifient que ce roman soient dans cette liste : une réflexion intéressante et très actuelle sur le rôle du "fait" journalistique pour empêcher l'analyse (on noie le lecteur de faits et on le dit bien informé alors qu'aucune analyse n'est donnée), et un passage sur l'élection où l'on passe à la télévision des images du bien propret candidat favori face à un candidat d'opposition qui pète et qui rote pendant ses discours.

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Vous serez peut-être étonnés de voir ce livre de Marat dans cette liste. Vous le serez moins (ou encore plus) après avoir lu cet extrait, très orwellien avant l'heure :
"Aussi l'artifice ordinaire des cabinets est-il d'égarer les peuples en pervertissant le sens des mots [...]. Abusés par les mots, les hommes n'ont pas horreur des choses les plus infâmes, décorés de beaux noms ; et ils ont horreur des choses les plus louables, décriés par des noms odieux. [...] Les princes, leurs ministres, leurs agents, leurs flatteurs, leurs valets, appellent art de régner celui d'épuiser les peuples [...] ; politique, l'art honteux de tromper les hommes ; gouvernement, la domination lâche et tyrannique [...]."
Cet extrait est également lisible, dans une version non tronquée, dans la biographie de Marat par Serge Bianchi.