Tramp

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Sombre histoire de machination mise en place par un vieil armateur au bout du rouleau (physiquement et financièrement). Pour mettre sa fille Hélène (qu’il chérit, mais qui vit dans un fauteuil roulant) à l’abri du besoin, il engage un jeune inconnu (Yann Calec, un romantique amateur de Rimbaud) pour commander un vieux cargo qui date de la Seconde Guerre mondiale, cargo qu’il rebaptise la « Belle-Hélène » en hommage à sa fille. Ce jeune homme tombe amoureux de sa secrétaire, la charmante Ester Malot (celle qui agrémente la couverture de l’album) qui l’aide dans son enquête, car il flaire l’embrouille (pour dire les choses clairement, en langage de marin, on appelle cela une baraterie : escroquerie à l’assurance). La ville de Rouen est parfaite pour la mise en scène de cette histoire poisseuse et son atmosphère est bien mise en valeur, avec son port et ses quartiers tristounets. Sans compter l’élément qui sonne juste : l’utilisation du vocabulaire des marins.

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Nous sommes en 1950 et la « Belle-Hélène » sillonne la mer des Caraïbes avec du fret au service de la compagnie De Trichère. Yann Calec est à cran vis-à-vis de son second René Floss qu’il soupçonne de plus en plus de lui cacher quelque chose. Calec cherchant à faire craquer Floss, une bagarre est déclenchée puis on découvre une passagère clandestine… que Floss menace d’un couteau. Les aléas des transports de cargaisons amènent la « Belle-Hélène » en Colombie. Le sentant prêt de le démasquer, Floss s’arrange pour que Calec soit arrêté et jugé comme trafiquant de drogue : 19 ans de prison. Il ne reste plus qu’à patienter pour en finir avec cette affaire sans que les assureurs puissent faire le lien.

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Bien mal embarqué, Yann Calec croupit dans le bagne colombien. Un concours de circonstances lui permet de s’en évader, grâce à l’aide de personnages survenus à l’improviste. Après un périple difficile, il regagne la « Belle-Hélène » qui repart en mer, a priori pour son ultime voyage, même si peu de personnes à bord sont au courant. Calec improvise et fait son possible, dans une ambiance très tendue. Bizarre, avec cet album, le ton change et Calec devient un héros qui ne peut que s’en sortir (de façon plusieurs fois peu crédible). De plus, seul le dernier tiers de l’album se passe en mer, c’est en partie ce qui change. L’album se finit très mal, pas seulement pour Calec. Mais il est en vie, c’est l’essentiel et une suite s’annonce déjà.

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Fin du premier cycle. Calec réussit à survivre au torpillage de la « Belle-Hélène » mais ce n’est que reculer pour mieux sauter. Le scénario nous vaut de multiples retournements de situations, mais se montre décevant par rapport à ce que le titre de la série sous-entend. Ici prime la volonté de laisser lecteurs/lectrices haletants de bout en bout, et non celle d’illustrer tous les aspects de la vie en mer comme on l’a apprécié à de multiples reprises dans les deux premiers albums notamment. Conclusion, si l’album se lit bien, il laisse malgré tout un sentiment d’inachevé, car il y avait sans doute matière à en donner davantage du côté de la navigation, tout en évitant de faire de Calec une sorte de héros invincible.

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Début d’un nouveau cycle qui voit Calec embarquer sue un nouveau cargo, le liberty-ship « Ouessant » où il officie en tant que Second d’un capitaine détesté par tout l’équipage. Or, ce capitaine disparaît dans des conditions bizarres. Tous peuvent être coupables, y compris Calec qui l’avait frappé peu avant sa disparition. Belle réussite que cet album où la marine marchande est à nouveau à l’honneur, dans une période où le racisme est bien présent (voir la tribu qui s’occupe des grumes de bois à charger sur le bateau), puisque le navire va vers l’Afrique. A l’énigme policière, s’en ajoute une autre sur la fin, car Calec tombe sur ce qui pourrait être un trafic de diamants.

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Dans le paquet laissé par l’africaine à Calec qui attendait à terre à tout hasard, il a trouvé des diamants qui ne lui étaient probablement pas destinés, car ils sont adressés au capitaine du Ouessant. Le capitaine mort faisait-il un trafic ? Calec cache les diamants à bord, mais quand il veut les récupérer, ils ont disparu. Décidément, il faudrait savoir qui a tué le capitaine et pourquoi. Calec se décide à provoquer les circonstances pour aller poser quelques questions à la bonne sœur passée sur le Ouessant et partie le lendemain de la mort du capitaine. Il semblerait que ce soit son ex-femme. Le scénario est solide et réserve bien des surprises. Surtout, la marine reste bien présente, malgré quelques parties à terre.

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Cet épisode initie un nouveau cycle qui voit Calec explorer des contrées qu’il préférerait éviter, selon son passé. Ce passé le rattrape alors qu’il arrive en Indochine, engagé par la compagnie des chargeurs et affréteurs réunis, pour commander un cargo qui transporte du matériel. Son père a longtemps vécu là et Calec apprend qu’il est considéré comme une ancienne gloire locale. Mais il a du mal à comprendre pourquoi. De plus, son travail s’avère dangereux et il réalise qu’il navigue sur une poudrière. Par là-dessus, les services secrets s’intéressent à lui qui pose des questions à celui qui le reçoit à la Légion étrangère. Cet épisode s’avère incroyablement convaincant pour donne rune idée de l’ambiance en Indochine à cette époque (années 50) alors que la France y jouait un jeu franchement trouble.

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La sale guerre du titre, c'est évidemment la guerre d'Indochine. Calec n'y participe pas mais se trouve sur place à observer la complexité des enjeux et des personnes. Il est en plein dans son enquête sur son père. Pour cela il est sur la trace de Ha Tu son ex-congaï (concubine) et il obtient des informations par l'intermédiaire de Lucien Bodard, personnage réel (journaliste), puis par un membre de son équipage qui le surveillait. Entretemps, il tombe sous le charme de Souên, meilleure amie de Ha Tu. Calec se trouve donc dans une situation aussi complexe que celle de son père dont il découvre pourquoi il est considéré comme une ancienne gloire locale. L'album poursuit donc dans la veine du précédent, pour placer Calec dans une situation complexe qui rend bien compte de celle de l'Indochine. L'album mêle intelligemment la fiction avec la réalité.

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Troisième et dernier volet de ce cycle, il ne déçoit pas, malgré quelques points qui méritent d'être cités. Ainsi, le dessin de Jusseaume est moins bon, ce qui se sent dès la première planche avec la représentation des policiers Durand. Ensuite, l'album s'avère très bavard, car une fois de plus l'intrigue se coule dans les événements historiques. Et, il faut dire que tout cela est particulièrement complexe. Mais c'est passionnant, ce qui est d'autant plus étonnant que dans cet épisode, Calec ne met jamais le pied sur un bateau, alors qu'il utilise d'autres moyens de transport. Aussi aventureux que violent, son parcours permet aux auteurs quelques réflexions à tendance existentielle, mais aussi d'en savoir plus sur son histoire personnelle. Quant à l'intrigue, elle permet aux auteurs d'y intégrer un élément qui ne peut que faire réagir les tintinophiles. Enfin, le trésor du titre qui est aussi le moteur de l'intrigue, fait des ravages par les convoitises qu'il suscite. Épisode particulièrement convainquant !

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Grâce au trésor du Tonkin (voir album précédent) Calec a pu réaliser son rêve : acquérir son propre cargo, un navire (qu'il nomme le Pierrick en hommage à son père) à retaper qu'il a récupéré au nez et à la barbe de ses anciens employeurs, Les Affréteurs et Chargeurs réunis qui voient d'un mauvais œil l'irruption d'un concurrent. Ce sera le moteur de l'action dans cet épisode qui s'avère bien meilleur qu'un album de transition. On y découvre en effet l'ambiance sur un port (avec son vocabulaire, son ambiance) et le scénario nous réserve bien des surprises. Ce retour dans l'univers initial de la marine marchande est bienvenu et ouvre donc un nouveau cycle.

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Album assez particulier parce que divisé en deux parties bien distinctes, la première dessinée par Patrick Jusseaume (fatigué, ce qui se sent), la seconde par Jean-Charles Kraehn. La différence esthétique saute aux yeux et n'est pas à l'avantage de Kraehn, bien meilleur scénariste que dessinateur. Ceci dit, cela permet d'achever un épisode qui ne manque pas d'intérêt, en suivant Calec dans un périple en Mer rouge du côté de Djibouti et dans le golfe d'Aden. Il se trouve embarqué dans une sombre histoire de trafics. S'étant cru malin, il se trouve à la merci d'un trafiquant détenant sa fille. Cela nous vaut un épilogue où Calec et Rosanna pourraient être définitivement fâchés. Bien évidemment, Kraehn lâchera le dessin dès l'épisode suivant.

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Au scénario Jean-Charles Kraehn est tout à fait correct, comme d’habitude. Surtout, il nous offre une nouvelle aventure en mer (avec à nouveau du vocabulaire méritant des notes de bas de page), avec Calec plongé à nouveau dans une sombre histoire : un soir, son bateau croise la route d’une sorte de navire fantôme sur le point de couler. Auparavant, il réussit à monter à bord, trouve tous les membres de l’équipage assassinés. Un seul est encore en vie, mourant… qui réussit juste à lui demander de récupérer son perroquet, qui ne parle jamais ! Il se trame quelque chose de louche, car d’autres navires ont disparu dans cette région et les services secrets sont sur l’affaire. Calec embarque à nouveau et joue à son insu le rôle d’appât, embarquant un homme chargé de surveiller ce qui se passe. Calec soupçonne cet homme. Le seul reproche c’est la façon dont Roberto Zaghi dessine Calec, trop lisse.

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Suite et fin de l’épisode précédent, avec résolution de l’énigme de la disparition des cargos en mers du sud. Calec et son équipage se trouvent captifs d’une bande de pirates et échouent sur un ilot (à la forme beaucoup trop idéale) ce qui nous vaut quelques péripéties qui font le sel de l’album. Point positif, ce sont toujours des aventures en mer. Mais c’est moins original que pour d’autres albums. La série se poursuit néanmoins.