Tranche de queue 2022

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Edition lue : Bibliothèque de la Pléiade, mars 1945, édition et traduction par Henri Mongault

Ouvrage majeur, grand classique, pilier de la littérature russe. TolstoÏ est un génie, son œuvre est géniale, ses personnages admirables. On ne le louera jamais assez. Alors même qu'il charge plus les français qu'à Waterloo.

Un seul bémol sur les disgressions interminables de son épilogue ; alors que tout ce que l'on demande, c'est Natacha Rostov...

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Zweig a glissé avec une légèreté incomparable sur son siècle. Ce testament, aussi élégant que touchant, en est le plus brillant témoignage.

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Précis, vaste et exhaustif mais toujours à propos. Droysen livre une très bonne biographie du plus grand conquérant de l'antiquité dont les prouesses réelles, faites de guerres et de massacres incessants, sont encore plus impressionnantes dans le détail. Si vous aimez l'hybris, les batailles improbables héllènes contre indiens et les géantes bleues, foncez.

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Complots, désert, drogue. C'est assez riche, les intrigues s'entremêlent, plus de portes sont ouvertes que refermées. Paradoxalement, le livre semble idéal pour le cinéma mais s'est révélé aussi acéré que les poignards qu'il affectionne. La parenté avec Star Wars est aussi frappante : ce même mélange de SF low tech et de pouvoir que la fantasy ne renierait pas, un même omniprésent mysticisme oriental. D'ailleurs la culture du Moyen-orient a très largement inspiré l'auteur de Dune, jusqu'à la langue des Fremens.

Dommage que tout cela soit aussi globalement manichéen, malgré quelques nuances. Notons aussi le vocabulaire, disons sensible pour une adaptation cinématographique américaine.

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La plus grande force de Lord Jim, au-delà de son personnage principal un peu attendrissant et fondamentalement idiot, c'est sa totale imprévisibilité. Même en connaissant la fin grâce aux merveilleux spoils de la quatrième de couverture, on ne sait jamais vraiment en quelles eaux on navigue.

Et puis lire Conrad c'est toujours voyager, casque colonial et tenue immaculée, jungle luxuriantes et mers agitées. Le bon vieux temps des aventures.

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Un réel plaisir à lire. La biographie est claire, fluide, efficace et le style impeccacle de la plume de Zweig ne semble pas avoir pris une ride. D'autres vont suivre.

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Victor-Henry Debibour livre une excellente traduction d'Aristophane, qui manque cepandant un peu trop de notes et de contexte. On est à la limite de l'adaptation et plus de détails sur le texte grec auraient aidé. A titre personnel, je salue la performance en référant plus de fidélité et en retrant totalement dans le contexe athénien.

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Œuvre de propagande certes mais Aristophane est toujours impayable. Surtout lorsqu'il fait monter un vigneron délicieusement graveleux, mais c'est une évidence, sur un bousier géant direction l'Olympe pour se plaindre de cette guerre qui l'empêche de profiter de la vie à satiété.

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Piquant envers les travers judiciaire de cette démocratie qu'il a pu critiquer à sa guise, encore très actuel et pertinent sur les problématiques qu'il met en relief.

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SPQR offre tout ce que l'on peut attendre d'une introduction de 500 pages présentant le premier millénaire de la Rome antique.

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Un superbe de travail de recherche sur un sujet à l'apparence « niche » mais qui a forgé nos représentations du monde préhistorique. L'édition aussi est superbe, la grande taille apportant en appréciation des œuvres ce qu'on perd en confort. Il est cependant dommageable que quelques grosses coquilles et maladresses de maquettisation s'y soient glissées.

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Juvénal, incisif et mordant comme l'histoire n'a pas toujours permis de l'être. Toute la bonne (ou mauvaise) société romaine en prend pour son grade.

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Drôle, aussi juste qu'injuste, parfois gras et parfois subtil. Les athéniens du Ve siècle avant notre ère savaient rire. Et bien rire ! Avec une liberté de ton que n'enviraient pas les démocraties occidentales actuelles.

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Aristophane est parfois meilleur dans l'injustice. Son Socrate sophiste sur son petit nuage est impayable.

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Édition lue : Les Belles Lettres, traduction de Jean Lévi

L'édition est bonne, le texte semble sérieux, les choix argumentés et présente les variantes d'interprétation.

Plus livre de sentences qu'ouvrage philosophique construit. Pour le reste la pensée de Maître Kong, plus terre-à-terre et humaine que celle du Vieux, semble encore d'une toute relative actualité malgré un mode de pensée nécéssairement très différent du nôtre. Elle est en tout cas plus accessible et très bien résumée dans le dernier paragraphe.

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Himmler a dit, a dit ou comment un ancien soldat allemand zélé comme un comptable a exécuté sans sourciller les ordres avec une efficacité et un esprit d'initiative remarquable. Bilan : 1 milllion de morts.

Quoi qu'il en soit, Robert Merle réussit à en faire comprendre beaucoup sans même avoir besoin de commenter ou de prendre parti sur tout cela.

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Un bon complément analytique à « Si c'est un homme ». Le « bonus » des lettres d'allemands réagissant à son premier livre est appréciable et le concept de zone grise convaincant.

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Toujours un plaisir cette édition. Un très bon compromis entre sa longueur raisonable, ses illustrations, son organisation et son contenu.

Dommage que ce déséquilibre malheureux entre les époques les plus anciennes et les plus récentes persiste, même s'il s'explique facilement. Cela reste terriblement frustrant. Notons aussi que l'ouvrage est très politique et réellement centré sur le pharaon, le titre est plus qu'une simple délimitation temporelle. C'est un peu dommage, on a l'impression de passer très à côté de certains points essentiels. Après, l'on conçoit aisément que faire tenir près de quatre millénaires en 800 pages impose quelques concessions.

Toujours ce bonus d'épistémologie maison avec les chapitres correspondant dans l'encyclopédie de la Pléiade (au vocabulaire épicée quand la Nubie entre en jeu, 60s oblige).

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Allez, un peu de physique.

C'est pas simple mais je n'ai pas compris. Certaines notions sont vraiment complexes à saisir mais ça se lit plutôt bien et les possibilités évoquées sont intéressantes. Certainement un peu daté désormais, même si les progrès ne semblent pas très spectaculaires.

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Un bon complément de nouvelles à Janua Vera. En attendant le prochain roman d'envergure sur le Vieux Royaume...

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Décidément, Herbet a du mal à lâcher Duncan Idaho et à développer ses romances autrement que dans la pure niaiserie. Après c'est déjà mieux que les deux volumes précédents et le reste est très intéresssant. Le personnage de Leto évite la redite avec Paul et se montre extrêmement intéressant, tout en nuances.

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Zweig, toujours très bon dans la biographie, nous offre un portrait savamment mesuré de l'homme qui donna son nom au Nouveau Monde.

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Un livre de stratégie militaire fondamental, certainement trop utilisé en dehors de son cadre chinois antique. L'édition de Jean Levi, avec une mise en contexte du texte face aux autres classiques chinois, tant les commentaires que les ouvrages philosophiques ou la litttérature. Les commentaires à la fin des chapitres sont éclairants et enrichissent le texte, les nécessités de la traduction diminuant la richesse sémantique du chinois. Après, je ne suis pas sinologue.

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Barjavel se lit toujours aussi bien, toujours trop bien, au point d'en être idéal pour servir de scénario à un blockbuster. En tout cas son Enchanteur est mignon, un peu désincarné mais mignon.

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Moins drôle, convaincant et équilibré que les Acharniens malgré quelques fulgurances sur la démocratie.

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Une bonne parodie plombée par la trop grande pureté de l'exercice de style. La critique en inspire tout le registre lexical des catastrophes naturelles : tempête, tornade, avalanche, tsunami...

L'expérience est déroutante : toutes ces phrases interminables pour faire sentir le poids du système ; cette ambiance surréaliste qui traite d'un ton presque badin des exactions abominables et écarte d'un revers de phrase toute objection. Cela incite à lire de manière effrénée, peut-être pour nous enfermer dans la spirale de cet espèce d'univers cynique et psychotique, cette dictature surréaliste et malade.

Il est aussi intéressant de remettre ce roman en paralèle de l'histoire de son auteur, ultérieurement devenu très ami avec un certain Fidel Castro, qui a d'ailleurs lu et commenté le roman disons... en spécialiste éclairé du sujet.

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Me voilà partagé. D'un côte le récit un peu froid et mécanique n'est pas très immersif et les personnages manquent clairement d'incarnation. De l'autre il a des moments terriblements prenants, malgré son style, et le triangle Kansuke-Shingen-Yubu finit par développer des relations d'une rare subtilité. Il faut aussi avouer que c'est quand même très bien construit.

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Nouvelle classique mais efficace.

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D'une construction impeccable et riche de descriptions flamboyante mais presque trop positif pour y croire, les personnages manquent un peu d'épaisseur et l'intrigue s'essoufle vite faute d'enjeu. Zola est meilleur dans le drame.

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Un histoire de complot dans du complot qui manque malheureusement d'ampleur. On croit en un Paul Atréïdes maître d'Arrakis mais en empereur intergalactique règnant sur un nombre incalculable de mondes... Sans compter certains détails qui font très fanfiction.

Les thèmes de l'intrication de la religion et de la politique ou de la place de l'homme en tant qu'acteur limité de l'histoire et du destin sont cependant bien traités. Paul Atréïdes n'est finalement qu'un Œdipe qui serait son propre oracle.