Traumatisants, dérangeants, indicible etc

C'est parti pour une liste de (à peu près) tout ce qui se fait de dérangeant au cinéma.

C'est pas mon genre de faire des trigger warning, mais il pourrait y avoir des films dans le tas qu'il ne vaut mieux pas regarder sans être bien cramponné, sous peine de se mordre la langue, se ...

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39 films

créee il y a 2 mois · modifiée il y a 7 jours

Salò ou les 120 journées de Sodome
6.6

Salò ou les 120 journées de Sodome (1975)

Salò o le 120 giornate di Sodoma

1 h 57 min. Sortie : 19 mai 1976 (France). Drame, Historique, Épouvante-Horreur

Film de Pier Paolo Pasolini

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

On va commencer très fort avec un de ceux que je trouve véritablement parmi les plus choquants (qui a probablement couté la vie à son réal par ailleurs). De nos jours on entends souvent les mots "fascistes" et "extrême" agités comme un hochet, Salo est un des très rare films permettant de remettre l'église au milieu du village, par le biais d'une adaptation des écrits du marquis de Sade - humaniste reconnu au demeurant - recontextualisés dans une Italie fasciste

16 enfants sont raflés de manière quasi-arbitraire, et seront donc condamnés à subir sévices et caprices de quatre membre d'une élite auto-proclamée, trop puissante pour son propre bien. On assistera non à leur déchéance mais à leur mainmise sur des enfants innocents, restant esclaves en toute complaisance de leurs propres pulsions mortifères qui les feront descendre au-delà des abysses de ce que l'humanité peut donner de pire

Certaines scènes du film sont cadré de manière très théâtrale, donnant un aspect superbe au film par moment, mais la violence sera toujours montrée de manière frontale, sans concession. Presque absurde voire parodique par moment. Cette limite ne sera toutefois jamais franchie, tout simplement parce qu'il est impossible de tirer quelconque jouissance devant ce spectacle de la déchéance humaine, contrairement à un quelconque torture-porn rivalisant de brutalité par gratuité. Salo ne tombe jamais dans ce piège tant tout semble plausible. Le spectateur restera sans échappatoire, tout comme les enfants exposés à ce déferlement de brutalité

Dès la fin d'un visionnage qu'on pourra qualifier au grand minimum de pénible, nous serons abandonné à cette question ; faisons nous partie de la même espèce ?

Irréversible
6.6

Irréversible (2002)

1 h 37 min. Sortie : 22 mai 2002 (France). Drame, Thriller

Film de Gaspar Noé

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

On pourrait avoir l'impression de faire face aux bêtises d'un enfant turbulent appelé Gaspar Noé, qui souhaite faire des tâches en renversant de la peinture partout, histoire de faire gueuler ses parents. Ce n'est pas le cas. Ce film est totalement maitrisé, n'en déplaise aux trous du cul n'ayant que la censure à opposer à l'indicible.

Particularité de ce film : on suit la chronologie inverse des événements qui sont présentés. Un choix extrêmement intelligent qui n'est pas qu'un simple artifice de mise en scène, puisqu'on est mis directement dans le bain dans cette boite de nuit à la colorimétrie infernale (la même que sur l'affiche) apparentant ce moment à un séjour en enfer. Noé utilise également des sons à très basses fréquences pour provoquer un véritable malaise physique en supplément. Cela en fait une séquence extrêmement pénible à regarder, qui sera conclue par une scène d'une violence absolue, comme j'en ai rarement vu. On se demandera alors ce qu'on vient de regarder, cette scène d'introduction ne prenant sens qu'au fil du récit.

Car oui, vu que l'on a commencé par la fin, Noé condamne le spectateur à faire face à cet espèce de puzzle macabre, mettant le zoom sur le cheminement de l'horreur plutôt que l'apport d'un quelconque salut à ses personnages

Vient alors cette fameuse scène insoutenable qui a fait tant parler. Une scène en opposition totale à la première qui n'utilisera aucun artifice, aucune musique, aucune mise en scène. Simplement la violence humaine à l'état brut, animale, sans concession ni espoir

Le film redescends alors en intensité, restent alors les chroniques d'un couple ayant basculé dans un véritable cauchemar par le hasard des choses. La dernière scène est particulièrement choquante, alors qu'elle serait féerique si décontextualisée de l'heure qu'on vient de passer. Qu'est ce qui est Irréversible ? La chronologie du film ? Le destin des personnages ? Les dégâts du temps ? Les trois à la fois ?

Seul Noé à la réponse

Martyrs
6.3

Martyrs (2008)

1 h 39 min. Sortie : 3 septembre 2008. Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Pascal Laugier

sTxNks a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je crois que c'est le seul film pour lequel j'ai eu mal au ventre après le visionnage. Quel chef d’œuvre.

Pourtant, au début on se dit qu'on va regarder un espèce de rape and revenge classique avec une demi-dingue qui a entrainé sa meilleure pote dans sa folie. Que nenni. Plusieurs twists surprenants marcheront du tonnerre, remettant en question tout ce qu'on à vu à chaque fois jusqu'à comprendre le titre même du film : Martyrs.

On nous présente donc une vision métaphysique et christique de la souffrance, dans laquelle l'Humain sera mis au pinacle, épris d'une quête illusoire ne laissant que des vies brisées derrière lui.
Forcément, avec un sujet aussi casse-gueule, il y a un impératif de créer des scènes coups de poing pour que le propos ne soit pas fade. Pari relevé haut la main, Laugier évitant le piège du torture-porn et de la violence gratuite dont l'usage sera ici millimétré. C'est donc une ambiance malsaine et viscérale qui sera privilégiée, mettant les nerfs à rude épreuve, laissant le spectateur dans l'expectative en permanence pour mieux le perturber

Plutôt que de tomber dans la trame habituelle du personnage qui se bat pour une happy end cliché, ici le film sera d'un pessimisme quasi nihiliste dans lequel on suivra une lente descente aux enfers en plusieurs stades, sans aucune issue possible, le tout servi par un jeu d'acteur brillant dans la noirceur

Contrairement à pas mal d'avis, j'ai trouvé la fin excellente. Plusieurs interprétations sont possibles dans un dernier électrochoc de violence presque absurde, mais encore une fois parfaitement justifié par le propos du film

Le seul défaut du film, c'est d'être français, car dès qu'on sort du référentiel comédies à la con, on se sent obligé de casser les couilles aux réalisateurs de talents qui font du cinéma de genre. Il a en tout cas laissé son empreinte dans le cinéma d'horreur, et de la plus belle des manières.

Mysterious Skin
7.7

Mysterious Skin (2004)

1 h 45 min. Sortie : 30 mars 2005 (France). Drame

Film de Gregg Araki

sTxNks a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un film absolument bluffant, notamment par la maitrise totale de son sujet. Et bon sang, qu'est ce que c'était casse-gueule.

Mysterious Skin est une tragédie onirique, mettant en scène deux gosses qui exorciseront un traumatisme de deux manières diamétralement opposés. D'un coté Brian qui se dévouera aux extraterrestres, persuadé de les avoir rencontré un soir d'Halloween. De l'autre, Neil, un garçon totalement étanche et inerte au concept d'amour, ayant ainsi bien trop normalisé la vie sexuelle, la faute à un cadre familial en ruine et une mère très maladroite bien qu'aimante

Pourtant, plutôt que faire du pathos et sortir les violons, Gregg Araki va refuser le manichéisme sans tomber dans la complaisance, le but étant simplement de nous livrer un poème macabre, récit de deux innocences perverties par une figure du mal à la fois absente et omniprésente dans ce film

Les personnages sont touchants, transpirants d'humanité malgré ce fameux traumatisme qui hantera ces récits croisés de bout en bout, Araki refusant catégoriquement d'en faire des bêtes de foires malgré leurs évidentes inaptitudes sociales. Une telle finesse d'écriture nécessite bien sûr des acteurs crédibles, et ça ne rate pas : ils sont tous exceptionnels, jusqu'aux rôles secondaires. Mention notamment a Joseph Gordon-Levitt qui livre une performance toute en nuance absolument phénoménale

Le film aura l'élégance de ne pas forcer une happy end stupide, et se conclura durement mais logiquement. Car à l'image d'Irreversible, le temps ne guérit pas les traumatismes imprimés dans la chair

Cannibal Holocaust
5.4

Cannibal Holocaust (1980)

1 h 35 min. Sortie : 22 avril 1981 (France). Aventure, Épouvante-Horreur

Film de Ruggero Deodato

sTxNks a mis 4/10.

Annotation :

Bon, je vais pas faire ma Brigitte Bardot et m'attarder sur le fait que des animaux soient vraiment mort pour tourner ce truc, mais même sans parler de ça, c'est un film que je ne peux pas dire avoir aimé. Pour moi, c'est l'anti-Salo.

Salo expose les dérives sociétales possible de l'autorité amenant une normalisation de la violence, si bien qu'elle devient omniprésente sans être remise en question, le tout avec une réalisation extrêmement froide. La, c'est prodigieusement l'inverse qui se produit : une violence brut de décoffrage, normalisée et décontextualisée dès le départ, tombant dans le piège de l'horreur spectacle (coté réussi du film, il faut être honnête).

On tente maladroitement de mettre en scène un choc des civilisations afin de montrer que les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit, sauf qu'étant donné le peu de sympathie et d'humanité renvoyé par les pseudos-journalistes ""civilisés"" (une manière délicate de dire que ce sont de gros connards), prêts à commettre les pires exactions pour créer l'info plus que la livrer (il faut reconnaitre que le film de Deodato était en avance sur son temps par rapport à la volonté de "buzzer"), on peut difficilement se reconnaitre en eux, ce qui aurait pu voire du être l'enjeu du film.
Certains pourraient y voir une allégorie de la colonisation, perso j'ai surtout l'impression qu'on a envoyé des sociopathes en pleine forêt amazonienne pour une expérience sociale.
Question de point de vue, sans doute.

On se retrouve face à une pelloche bien nihiliste, faisant oublier momentanément que l'être humain est un évadé de la zoologie depuis plusieurs millénaires, condamné à un cycle de violence perpétuel, qui le met au même niveau que l'animal, voire même en dessous vu l'introduction écrite ci-dessus.

Au final, pas mal de travers plombent la critique du film sur le voyeurisme, pourtant bien retranscrite à travers cette audience assimilable au spectateur, voyant ces cassettes trouvées, continuant malgré tout de faire face à cet effroyable spectacle, emprisonnés par des images elle-mêmes emprisonnées dans la caméra.

Après tout, Cannibal Holocaust est resté dans l'histoire par sa violence plus que son propos.

The Human Centipede 2
4.3

The Human Centipede 2 (2011)

The Human Centipede II (Full Sequence)

1 h 28 min. Sortie : 2011 (France). Épouvante-Horreur

Film de Tom Six

sTxNks a mis 2/10.

Annotation :

J'avoue que j'ai pas vu le 1, m'enfin bon vu le postulat de départ je me permets de penser que j'ai pas raté grand chose.

Film d'une connerie sans nom, après je vais pas non plus faire le choqué vu que Tom Six admet ouvertement vouloir des films dégueulasses, mais la prochaine fois ce serait pas mal de se pointer avec un script écrit. Entre les scènes d’enlèvements toutes moins crédibles les une que les autres, le jeu d'acteur NULLISSIME et les victimes incapable de se défendre contre un nabot obèse attardé, il n y a absolument rien qui va. RIEN.

Du coup pour compenser une histoire débile bourrée d'incohérence, on va montrer une séance branlette featuring le papier de verre, une langue arrachée puis une gonzesse qui va écraser le foetus qu'elle avait dans le ventre en même temps que la pédale d'accélérateur pour se tirer de ce merdier

Une des raisons pour laquelle je fais ce top, c'est pour tenter de donner un point de vue et d'esquisser le propos derrière le choc provoqué par certaines images, la ce n'est manifestement pas le cas

Le seul truc à sauver c'est l'idée de mise en abyme similaire à celle de Graves encounter 2, et une mention à l'acteur principal qui joue bien et qui a vraiment une tronche inquiétante, mais pas plus

Henry : Portrait d'un serial killer
6.6

Henry : Portrait d'un serial killer (1986)

Henry: Portrait of a Serial Killer

1 h 23 min. Sortie : 6 février 1991 (France). Thriller, Drame, Policier

Film de John McNaughton

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

Adaptation libre de la vie d'un meurtrier du même nom, Henry tueur en série n'est pas ce qu'on peut appeler un métrage plaisant à regarder, bien au contraire. Un film qui glace le sang à travers une horreur et une violence totalement banalisées par Henry, incarné par un Michael Rooker particulièrement terrifiant.

Henry est un tueur de sang froid, il tue parce qu'il le veut, sans aucune autre explication. Le film ne cherchera pas à justifier ses pulsions meurtrières par un zéro à cause d'une rédaction pas rendue, à cause d'un camarade qui lui a volé son slip préféré ou parce que sa maman refusait de lui acheter un Picsou magazine.

Ici, Henry n'est rien d'autre l'incarnation du mal absolu, une ombre errant sans but, si ce n'est semer la mort, sans explication ni envie de l'expliquer, ou même de la rationaliser.

We Need to Talk About Kevin
7.3

We Need to Talk About Kevin (2011)

1 h 50 min. Sortie : 28 septembre 2011 (France). Drame, Thriller

Film de Lynne Ramsay

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

We need to talk about Kevin présentera pas mal de point communs avec le film précédent, notamment sur cette imagerie du mal absolu inexplicable. Néanmoins,c'est fait sous un angle très différent

Ici nous allons suivre le trajet d'un sale gosse qui va très très mal tourner. Car ce film de Lynne Ramsay n'est rien d'autre que la genèse d'un tueur en série, en suivant les déconvenues d'une mère démunie devant la progéniture qu'elle a enfanté. Un film d'un réalisme froid, le rendant toujours plus horrible et terrifiant

C'est d'ailleurs un constat d'une brutalité sans nom qui est fait lorsqu'elle réponds aux témoins de Jehovah qu'elle ira en enfer, se rendant quasi complice alors qu'elle est victime elle même des manipulations de son enfant

La violence du film est principalement psychologique, tombant rarement dans le gratuit et jamais dans l'analyse psychiatrique. Après tout, pourquoi essayer de comprendre ? Comme le dit Kevin lui-même "Il n y a aucun intérêt... C'est ça l’intérêt."

Old Boy
8.1

Old Boy (2003)

Oldeuboi

2 h. Sortie : 29 septembre 2004 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Park Chan-Wook

sTxNks a mis 9/10.

Annotation :

Un film absolument exceptionnel. Pas le plus traumatisant mais pas à mettre devant tout les yeux tout de même

C'est l'histoire d'un loser insupportable qui va se mettre à redécouvrir le monde après avoir été enfermé très longtemps. Il passe alors de cet espèce d'abruti consternant à une bête sauvage avide de vengeance, qui sera confronté à une violence de chaque instant

Parce qu'en fait c'est ça Old Boy. C'est le retour au réel d'un homme dont une partie animale a fini par exploser à force de privation de liberté. Oui, le film est excessif, dingo et quasi-irréaliste par moment.

Mais c'est ce qui le rend si jouissif à regarder, en plus de ce mystère palpitant à résoudre en suivant les tribulations burlesques d'un déconnecté ayant soif de vengeance et de réponses, jusqu'à ce final qui explose à la tronche du héros et du spectateur comme un pain de C4

Haute tension
6.5

Haute tension (2003)

1 h 31 min. Sortie : 18 juin 2003 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Alexandre Aja

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

Un peu brut de décoffrage, mais de très bonnes idées dans ce long-métrage d'Alexandre Aja.

Il faut dire qu'il porte très bien son nom, car c'est un véritable shot d'adrénaline qui semble ne jamais s’arrêter. On assiste à un sacrée boucherie, sans le moindre compromis : il faut mettre des meurtres ? Alors attention parce que ça va tâcher la moquette, à se demander si les brins d'herbes et les murs vont pas se mettre à pisser le sang eux aussi

Après tout Philippe Nahon (absolument terrifiant dans ce rôle) ne fait pas dans le détail, donnant à la caméra des images particulièrement crades et tordues, traversant le film comme une espèce de faucheuse avec un cosplay d’électricien, le visage toujours caché par l'ombre de la visière de sa casquette

Bien qu'il porte le film, Cécile de France et Maiwenn sont chacune très crédibles, ce qui nous donne un très bon film d'horreur français

13 Tzameti
6.8

13 Tzameti (2006)

1 h 33 min. Sortie : 8 février 2006 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Gela Babluani

sTxNks a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très gros coup de cœur pour ce film franco-géorgien. Pas de spoil ici, si possible ne lisez pas le synopsis, sachez juste que c'est en noir et blanc et que ce film atteint des montagnes de suspens comme j'ai très rarement vu, malgré un début peut-être un peu lent. On est véritablement flippé de suivre les aventures de ce mec qui se retrouve dans un monde auquel il n'appartient pas, et dont il n'aurait jamais du s'approcher

Avec une mise en scène minimaliste, 13 Tzameti parvient à mettre en place une ambiance et une tension à couper le souffle, le tout avec une réalité plus cynique que nature sur la condition de l'être humain, et ce n'est pas la fin du film qui dira le contraire

Visitor Q
6.4

Visitor Q (2001)

Bijitâ Q

1 h 24 min. Sortie : 23 octobre 2002 (France). Comédie, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Takashi Miike

sTxNks a mis 6/10.

Annotation :

Il n y a aucun, et je dis bien AUCUN film plus barré que celui-ci. Un délire signé Takeshi Miike, qui ressemble à une version hardcore d'un épisode de Tellement Vrai ou Strip Tease supervisé par une Super Nanny version Yakuza qui préfère négocier avec des grands coup de barres plutôt qu'avec des discussions

Le synopsis ne ment pas, car on a bel et bien ce qui nous est vendu. Mais il ne dit pas non plus la vérité car le film ne va pas être le simple récit d'une histoire ou tout va mal. Il y'a véritablement un coté burlesque et absurde avec beaucoup de scènes de purs zinzins

C'est pour ça que c'est un film très compliqué à regarder et même noter : il y a tout un tas de métaphores sur la famille et la société japonaise très pertinentes et subtiles (bien que je ne les ai très probablement pas toutes comprises), mais enrobées dans une surenchère grasse, putassière et aberrante. A l'image d'un Irreversible ou Salo, on occulte complétement le propos de cet espèce d'ovni filmique si l'on se concentre sur toute cette imagerie, bien pour ça qu'il faut comprendre ou on met les pieds avant le visionnage - même si la scène d'intro à le mérite de nous mettre dans le bain

Gummo
7.3

Gummo (1997)

1 h 29 min. Sortie : 29 août 1997 (États-Unis). Drame, Comédie dramatique

Film de Harmony Korine

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

Encore un film complétement barré, mais dans un genre très différent que le précédent. Sorte de mosaïque de vidéos interconnectées, Gummo pourrait presque passer pour une sorte d'hybride entre mockumentaire voyeur et conte pessimiste depuis la ville de Xenia, ou l'on suit tout simplement les habitants vivre ou survivre après le passage d'un cyclone ayant quasiment tout détruit, aussi bien matériellement que sociétalement

On se retrouve donc devant une sorte de récit post-apocalyptique laissant l'homme moderne livré à lui-même, sans ordre établi

Gummo chamboule tout les repères moraux que l'on assimile au cours même de notre existence. Tout le monde est égalitaire face au déchainement de la nature, les habitants étant alors livrés à eux-même, quasi coupés du monde, vivant désormais une réalité parallèle, la ou aucun jugement moral ne peut s'apposer. Et ça, le film le retranscrit parfaitement

Le piège facile aurait été de faire de ce film une sorte de freak show vu le casting. Il faut dire qu'entre la gamine trisomique habillée en princesse, le mec qui fait un match de catch avec une chaise et le nain noir juif, peu dire qu'on à droit à un film avec des personnages haut en couleur. Ce ne sera pourtant jamais le but de ce film

Et ça, on le doit au talent du réal. Dans un style différent de Mysterious Skin, on a encore affaire à quelqu'un qui parvient à sublimer l'horrible, à travers ce qui n'est rien d'autre qu'une aventure humaine d'âmes en perdition qui se muera en espèce d’ode à la vie face au malheur

Pour être honnète, je me suis longtemps demandé si ce film était une fiction ou un documentaire. Et finalement, je crois que la réponse n'a pas d'importance

Ce qui dérange dans Gummo, ce ne sont pas les images en elles-même. C'est de se dire que cette réalité parallèle n'est peut-être pas si éloignée de la notre

A Serbian Film
3.9

A Serbian Film (2010)

Srpski film

1 h 44 min. Sortie : 19 janvier 2012 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Srdjan Spasojevic

sTxNks a mis 5/10.

Annotation :

Qu'est ce que l'on a pas dit et écrit sur ce film... Je suis d'accord avec la plupart des critiques, mais je vais tout de même essayer de tempérer un peu ce que l'on peut dire dessus

Pour commencer, OUI, c'est extrêmement choquant. Aucun doute la dessus. C'est un film qui tape fort tel un parpaing qui nous tombe dessus à Mach 3, mais c'est le but. Il est fait pour faire des dégâts aux spectateurs

Maintenant, est-ce que c'est une connerie à la Human Centipede ? Très clairement, non. Le film parle de manipulations, de ce qu'on est prêt à faire pour de l'argent, de signer un contrat sans lire les astérisques etc ... On a même au début du film plusieurs scènes sur la vie de famille de cet acteur porno qui éduque son fils à la sexualité dans une démarche étonnamment saine, permettant de dissocier le besoin sexuel présenté comme naturel et les œuvres pornographiques qui sont un autre monde (j'exclus ici les horreurs qui vont suivre). Dire que ce film n'a pas de propos et est simplement une rasade de trucs dégueulasses, c'est être complétement passé à coté

Après, ça n'en fait pas un bon film pour autant, il y a des passages vraiment au-delà de l'absurde. Particulièrement les scènes avec le frère de Milos, qui est un cliché ambulant de gros pervers. Il est présenté comme la nemesis de son propre frère, bon père malgré sa vie d'acteur porno, mais c'est fait avec tellement peu de subtilité qu'on en sort du film. Il y en a évidemment bien d'autres, mais je ne vais pas les énumérer ici

Mais il y a surtout cette scène finale qui résume selon moi tout les reproches que l'on peut faire au film sur son coté sale. On a passé 1h30 a tanker du dégueulasse, ça servait vraiment à rien de surenchérir une dernière fois

Au final, Serbian Film n'est pas un mauvais film, mais n'est pas bon non plus. Sa violence bien trop mal maitrisée lui a collé une étiquette à la peau à jamais indélébile

Begotten
6

Begotten (1990)

1 h 12 min. Sortie : 30 avril 1990 (France). Expérimental, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de E. Elias Merhige

sTxNks a mis 3/10.

Annotation :

Un des films les plus bizarre que j'ai pu voir. L'imagerie du film est tel qu'il est sur l'affiche, c'est à dire un noir et blanc saturé très crado à l'écran, en plus d'une absence totale de dialogue. C'est un peu le même procédé qu'Irreversible, à savoir créer un malaise avec des artifices externes à l'histoire

On se retrouve au final devant une péloche mystique faisant tapis sur le symbolisme en revisitant le mythe de la genèse. Malheureusement, le propos m'est passé un peu par dessus. Au final on se retrouve devant un enchainement de scènes particulièrement sales, le noir et blanc rajoutant une dimension morbide à ce qu'on voit à l'écran

C'est pour ça qu'on finit par passablement s'emmerder avec des scènes certes choquantes mais qui rallongent à un point ou on ne sait plus vraiment ce que le film nous inspire

Eden Lake
6.4

Eden Lake (2008)

1 h 31 min. Sortie : 8 octobre 2008 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de James Watkins

sTxNks a mis 3/10.

Annotation :

Pour le coup je vais aller à l'encontre de la dithyrambe ambiante, mais c'est un film que j'ai particulièrement détesté.

Ça commençait pourtant pas trop mal avec ce couple qui est plutôt sympathique au premier abord. Le problème, c'est que le réal nous fait comprendre très vite qu'il n'aime pas ses propres persos, et va s'acharner à déchainer le pire sur eux, dans un sadisme malsain

Le film en fait des caisses et ne fera jamais preuve de la moindre subtilité du début à la fin (le passage avec la serveuse, sans déconner c'est digne d'un nanar). On atteindra des sommets de violence et de méchanceté tellement stupides que ces enfants terribles ne seront même plus crédibles. Ils ne sont pas une figure d'un mal absolu, incompréhensible et indomptable, mais juste une bande de gosses de 12 ans qui n'a pas pris assez de claques dans la gueule, vu que le film tente vainement de les humaniser grossièrement

En fait ce film, c'est une caricature de grosse journée de merde mise en combo avec des décisions stupides, des incohérences flagrantes et un acharnement du réal ne permettant en aucun cas de le rendre vraisemblable. La fin tentera d'expliquer le pourquoi du comment, mais ne sera que la cerise sur le gâteau aux cerises qui nous confirmera qu'il n'y a définitivement rien à tirer de ce métrage

Les quelques personnes qui tomberont sur cette liste seront probablement stupéfait de voir que j'ai mis plus à Serbian Film qu'à Eden Lake, ce que j'assume. L'un a une violence contextualisée mal maitrisée, l'autre a une violence gratuite hors de propos

J'ai rencontré le diable
7.6

J'ai rencontré le diable (2010)

Akmareul Boattda

2 h 21 min. Sortie : 6 juillet 2011 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Kim Jee-Woon

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Un des meilleurs films de vengeance qui existe, tout simplement. Le truc, c'est que le film va aller très très loin graphiquement. Mention au psychopathe, figure du mal absolu joué par Choi-Min Sik (Old Boy) qui joue encore une fois à merveille, même si l'agent des services secrets (Lee Byung-Hun) lui rend la pareille de belle manière. Un duel aussi captivant que répugnant, allant bien plus loin que tout ce que l'on peut imaginer, chacun repoussant à sa façon les limites du supportable

Le film met dans le bain direct : Pas de happy end et de câlins sur un soleil couchant. Ici, on aura affaire à deux gonzes qui vont faire du sale. Entre l'agent secret adepte de la justice minute et l'évadé de Ste-Anne esclave d'un cycle karmique de meurtre, on avait pas vu plus étonnant et détonnant que Mentos Coca. Ce réglement de compte va être cru, pervers, sordide, véritable force du destin devant laquelle personne ne pourra s'interposer

La séquence finale est également très lourde de sens, peut-être le meilleur plan du film, délivrant une morale cinglante et impitoyable pour ces deux personnages que tout oppose, mais que tout rassemble à la fois. A vouloir descendre au plus profond de l'abime, on se retrouve happé dans les ténèbres.

Car oui, on se demandera lequel des deux à rencontré le diable

The Chaser
7.8

The Chaser (2008)

Chugyeogja

2 h 03 min. Sortie : 18 mars 2009 (France). Thriller, Policier, Film noir

Film de Na Hong-Jin

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Un film assez similaire au précédent de cette liste sur le fond, mais avec son identité propre. Après tout, J'ai rencontré le diable est un film de vengeance enrobé d'une sacrée violence visuelle, ayant franchi la limite du "over the top" comme diraient les ricains

La différence ici c'est que The Chaser se montre d'un réalisme froid. Il y'aura évidemment quelques scènes choc, mais ce qui dérangera plus que tout, c'est ce tueur joué a la quasi-perfection par Ji-Young Min. Il arrive à dégager à la fois calme et violence, autant dire le CV parfait pour un meurtrier multi-récidiviste de sang froid

En opposition à ce zinzin renommé, on aura un ex-flic devenu mac qui aura tout d'un anti-héros, et qui se lancera dans cette traque de lui-même pour ce qu'on pourrait objectivement appeler de mauvaises raisons. Sauf qu'à travers sa recherche, il fera preuve de bien plus d'humanité et de pugnacité que la police elle-même, qui sera ici symbole d'une impuissance systémique permettant à ce monstre et son marteau de prospérer

Et dire que c'est le tout premier film du réal...

Freeze Me
6.5

Freeze Me (2000)

1 h 41 min. Sortie : 27 mai 2000 (Japon). Drame, Thriller

Film de Takashi Ishii

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

Je savais pas vraiment ou je foutais les pieds avec ce film japonais, j'ai pris une belle gifle. Dès la première seconde, on comprends qu'on va faire face à une histoire particulièrement dérangeante et pessimiste dans le genre

En effet, on suit la pauvre Chihiro qui essaie de refaire sa vie afin de passer outre une expérience particulièrement traumatisante, quand son passé va l'attraper par le col et faire toc toc sans crier gare. Voyant ses démons ressurgir, on va suivre sa descente aux enfers caractérisée par une obsession... assez curieuse

J'ai beaucoup aimé ce film, dans la section reproche on notera toutefois des scènes manquant d'intensité et de violence brute. Il aurait été possible de faire une mise en scène bien plus froide (sans mauvais jeu de mot), macabre et glauque histoire de renforcer la puissance évocatrice du film

Malheureusement le film reste assez curieusement sobre et timide, laissant le sentiment de faire face à un film craintif d'aller au bout de son concept, tout du moins sur le plan visuel. C'est dommage, mais il n y a rien à redire sur le fond

Funny Games U.S.
6.8

Funny Games U.S. (2007)

Funny Games

1 h 51 min. Sortie : 23 avril 2008 (France). Thriller

Film de Michael Haneke

sTxNks a mis 6/10.

Annotation :

Deux ados bien trop poli pour ne rien cacher de sordide débarquent chez un couple sans histoire, avant que ça ne tourne très, mais alors très très mal.

Je vais m'abstenir de le comparer à l'original que je n'ai pas vu, ce qui est certain c'est qu'ici il y a beaucoup de similitudes sur la forme avec Orange Mecanique dans ce coté festif et récréatif de cette violence quasi brute. La différence, c'est que Kubrick contextualise cette violence dans tout un contexte sociétal, essayant de comprendre et conjurer ce mal.

Funny Games ne fera rien de tout ça, justifiant par ailleurs son titre : un immense jeu de violence débridée à travers des cache-cache, trappe-trappe, plouf-plouf ou tout autre jeu pour gosse ayant un nom composé de deux syllabes enfantines répétées. C'est d'ailleurs ce qui la rends terrifiante ici : le diable ne s'habille plus en prada mais en petit bateau

Le film va même nous le balancer dans la tronche littéralement, lorsqu'un des deux echappé de la maison de redressement lancera à la caméra "Vous en voulez encore?"

Péter le quatrième mur au beau milieu du film n'est pas quelque chose que j'apprécie spécialement - selon moi, c'est quasiment de la flemme coté narration - mais au moins, pas d'erreur sur la marchandise, ni de postulat pseudo-philosophique. Funny games est un film mettant des coups et prenant en otage aussi bien ses personnages principaux que ses spectateurs

Un point de vue sans concession, mais exposé de bien meilleure manière dans d'autres films de cette liste

Festen
7.8

Festen (1998)

1 h 45 min. Sortie : 23 décembre 1998 (France). Drame

Film de Thomas Vinterberg

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Encore un film bastos qui nous vient tout droit du Danemark cette fois-ci. Alors qu'on commence dans une ambiance festive avec ce rassemblement familial bourgeois dans un grand manoir, le malaise va s'immiscer très rapidement dans toute cette histoire qui sera filmée comme un gros souvenir vidéo

Pas besoin de grands effets visuels avec des invasion d'extraterrestres, des monstres ou des requins a 15 têtes, simplement la puissance évocatrices de mots, entre révélations percutantes et témoignages à cœur ouvert qui font officine de taquet dans la gueule

Le film va jouer sur une ambiguïté permanente, refusant au spectateur pendant une bonne partie du film le droit de savoir si on nous livre un témoignage bouleversant d'un enfant qui n'a jamais pu dépasser l'horreur qu'il a vécu, ou les délires d'un type bourré exposant à toutes les branches de sa famille sa plus grande proximité avec Don Perignon que Don Quichotte

C'est un coté extrêmement réussi du film : Christian, ne semble pas appartenir à ce monde parvenu et hypocrite plein de faux-semblants et de non dits, alors qu'il est lui même membre de cette même famille. Un décalage paradoxal qui fera monter en tension le film crescendo

Festen est un film devant lequel il faut tenir bon, dégageant un malaise absolument viscéral, devant lequel on doit retenir son souffle à chaque tintement de verre, bien loin du week-end jet-set promis par les premières minutes du film

The House That Jack Built
7.2

The House That Jack Built (2018)

2 h 35 min. Sortie : 17 octobre 2018 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Lars von Trier

sTxNks a mis 4/10.

Annotation :

Transition toute trouvée entre un film de Thomas Vinterberg et un autre de Lars Von Trier, tout deux fondateurs du dogme95.

Je suis pas super familier avec le cinéma de ce dernier, mais j'avoue que ce The House That Jack Built m'a un peu laissé de marbre. On sent qu'on a affaire à un personnage qu'on veut faire passer comme dangereux, crade, taré (et c'est réussi, bravo a Matt Dillon), mais on en fait également un espèce de clown ayant des tocs avec une âme d'artiste raté. Combinaison pas inintéressante, mais que j'ai trouvé moyennement maitrisée, probablement à cause de cette espèce de mise en abyme de Lars Von Trier lui même qui souhaite appuyer son coté génie incompris mais d'une manière très maladroite

Ce métrage laisse la drôle d'impression de regarder une espèce de comédie ratée teintée d'un humour cynique auquel j'ai été bizarrement étanche, le tout entrecoupé d'images chocs et putassières, comme des gros doigt d'honneur à la caméra et au politiquement correct. Ajoutons à ça un tout bien trop tiré en longueur (2h30+ tout de même), et on se retrouve devant un film assez pénible à regarder

Je me dis souvent que Henry portrait d'un tueur en série est le film que The House That Jack Built révérait d'être, si l'on met de coté cette volonté d'en faire cette espèce de farce macabre qui semble ne jamais donner de direction claire au spectateur. Au final, qu'est ce que Jack doit nous faire ressentir ? Pitié ? Horreur ? Amusement ?

Si je dois trouver quelque chose de vraiment positif à ce film, c'est sa critique de notre époque plus généralement dont il expose tous les vices par sa seule existence. Les procès en misogynie, racisme ou n'importe quoi d'autre finissant par -isme pour ce qui n'est rien d'autre qu'une œuvre d'art sont absolument ridicules

C'est peut-être finalement la que réside le drame : ces quelques bien pensants à l'inconscient nihiliste, ayant pour seul talent de détruire plutôt que de créer lui donnent finalement raison de créer des films tel que celui-ci plutôt qu'une œuvre transgressive ayant bien plus de portée, puisque la finalité sera la même : un gaspillage d'encre et de salive pour des critiques allant de l'insipide au nul à chier

Barbare
6.5

Barbare (2022)

Barbarian

1 h 42 min. Sortie : 26 octobre 2022 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Zach Cregger

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Je me demande si c'est pas un des meilleurs films d'horreur des années 202X. J'ai tendance à pas mettre mes attentes bien haut quand je lance un film de ce genre, mais la on ne peut que dire chapeau a Zach Cregger

Ce métrage qui ressemble au premier abord à un petit film de maison hantée grouille de qualités : les personnages sont bien écrits, certaines mise en scènes vraiment sympa et une narration exotique. Mais vous allez vous demander ce qu'il fout dans cette liste ?

Parce qu'en fait, Barbare va faire un grand virage pour aller vers une vérité sombre, bien plus sombre que ce que le film laissait présager. Comme d'hab, pas de spoil ici, mais la pour le coup j'invite vraiment les gens à regarder ce film. Imprévisible, doté de quelques scènes vraiment dérangeantes, le film se permet même des saillies d'humour parfaitement dosées. En plus de ça, le film ne prends pas de gants lui permettant de taper dans le mille sur pas mal de thématiques, notamment la femme, la misère ou la famille, bref, c'est franchement brillant

Allez, petit point faible : la fin qui frise un peu le ridicule et pète un peu la justesse du film. En dehors de ça, j'ai beaucoup de mal à trouver quelque chose que je n'ai pas aimé

Silenced
7.6

Silenced (2011)

Dokani

2 h 05 min. Sortie : 3 novembre 2021 (France). Drame

Film de Hwang Dong-Hyuk

sTxNks a mis 9/10.

Annotation :

C'est le jour ou j'ai vu Silenced que j'ai compris les adeptes de la démocratie minute, apotres de la patate de forain et autres casseurs de nuques devant l’Éternel tels que Nick Hume, Max Payne ou le Punisher

Inspiré d'une histoire vraie, Silenced est une œuvre aussi dérangeante que bouleversante qui s'attaque avec sincérité et courage à ce genre de réalité taboues qu'on aimerait foutre sous le tapis, faisant démissionner le lambda à l'idée seule d'affronter le sordide de notre monde. Heureusement, il existe tout de même des anges tels que ce professeur qui va tenter de protéger ces enfants, mettant en jeu sa carrière dans une croisade contre un système pervers (toute ressemblance avec la réalité est probablement fortuite)

On sera confronté à des scènes insoutenables, mais jamais gratuites. Elles sont buttes-témoin que l'être humain peut se trouver aussi bien proche de l'empyrée que de la fosse septique. Et pourtant, c'est peut-être le symbolisme qui est plus violent encore

La séquence quasi-finale se passant dans la rue m'a traumatisé bien plus que n'importe quelle scène de snuff movie, ou un taré trifouille la bidoche d'un type avec une boite a outil sale

Cette scène qui fait passer au second plan l'injustice, ou ce héros qui aura toujours choisi la non-violence, voulant être la voix des sans-voix se retrouvera invisibilisé à son tour, sous les canons à eaux qui dissolvent jusqu'à ses larmes. Le jeu d'acteur, la mise en scène et la puissance du propos rentrent dans une symbiose parfaite pour nous livrer un constat d'impuissance sans appel qu'on prends tel un piano sur la gueule

C'est un sale moment à passer, et pourtant ô combien indispensable. Car Dokani de son nom original est - malgré tout ce qui a été écrit plus haut - un plaidoyer pour le bonheur, dressé en cercle vertueux intangible, accessible à tous et pourtant inestimable, que même le plus pourri des systèmes ne pourra acheter. C'est en tout cas ce que dirait l'optimiste

Le réaliste verra lui un film pessimiste, tandis que le pessimiste verra un film réaliste. Peut-être qu'avec plus de films tels que ce bijou de Hwang Dong-Hyuk, cette tendance évoluera.

Seul contre tous
7.2

Seul contre tous (1999)

1 h 33 min. Sortie : 17 février 1999. Policier, Drame, Thriller

Film de Gaspar Noé

sTxNks a mis 7/10.

Annotation :

Changement de ton radical avec un autre film de Gaspar Noé qui a encore fais couiner la critique française à coup de "c'est racoleur, c'est dégueulasse, c'est innommable", la routine en somme

C'est également le retour de Philippe Nahon qui sera cette fois grimé en boucher terrifiant dont on ne connaitra jamais le nom. Il n'est qu'un pauvre type, une ombre errant au fil du métrage, au cours duquel il se perdra dans des monologues introspectifs d'une prose qui va flirter entre humour noir, vulgarité et violence, tous prononcés avec un ton incisif et cinglant rendant ce boucher vraiment antipathique et flippant.

On assiste donc aux tribulations d'un concentré de haine qui détone au-delà même de l’écran, nous hypnotisant dans cette non-aventure qui s'apparente à un désenchantement lent et inéluctable de la vie humaine

Seul la fin du film le sortira de cette boucle nihiliste, faisant tomber sous le sens tout ce que l'on sait de lui jusque-la. Car le boucher, c'est au fond rien d'autre qu'un qui veut vivre une vie qu'il ne peut pas vivre tout en vivant une vie qu'il ne veut pas vivre

I Spit on Your Grave
5.8

I Spit on Your Grave (2010)

1 h 48 min. Sortie : 21 septembre 2011 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Steven R. Monroe

sTxNks a mis 6/10.

Annotation :

Un des rape and revenge les plus connus de l'histoire du cinéma. La première partie du film est assez dure à regarder car on sait plus ou moins ce qui va se passer, et que ça finira de toute façon bien par arriver. Le film prends également le parti de mettre de faux espoir pour l'héroine, histoire que la chute sois plus dure encore, et elle l'est.

Par contre en deuxième partie de film, tout le monde va en prendre pour son grade. On a carrément l'impression d'avoir affaire à une autre personne, car un stage intensif chez McGyver ou Ikea et une lecture assidue de "les instruments de torture pour les nuls" ne sont pas suffisants pour justifier ça. Manière du film de bien nous faire comprendre qu'il y'a un avant et après l'acte

A l'image de son titre, I spit on your grave est un film irrévérencieux, avec une escalade de la violence justifiée par le scénario mais refusant de creuser les conséquences au profit du torture porn et de l'horreur spectacle, annihilant alors son potentiel sur le fond

La Secte sans nom
5.9

La Secte sans nom (1999)

Los Sin nombre

1 h 52 min. Sortie : 23 août 2000 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Jaume Balagueró

sTxNks a mis 6/10.

Annotation :

Un des premiers métrage de Balaguero qui n'est pas exempt de défaut mais tout de même pas trop mal. Il y a toute une sorte d'ambiance assez mystique et oppressante qui enrobe tout le métrage, laissant la sensation de traverser un cauchemar aux cotés de cette mère désemparée. La première partie du film est assez étouffante dans cette course à la verité, accompagnée de quelques visuels assez dérangeants

Malheureusement, le film traine en longueur et part un peu en couilles en s'éparpillant et en expédiant la fin, mais parviens tout de même à garder ses qualités propres tout le long

Dommage que l'univers autour de cette secte n'ait pas été plus approfondi que ça, il y avait véritablement moyen de pousser le concept plus loin

L'Échelle de Jacob
7.5

L'Échelle de Jacob (1990)

Jacob's Ladder

1 h 49 min. Sortie : 16 janvier 1991 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Adrian Lyne

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Véritable chef d’œuvre injustement méconnu, l'échelle de Jacob suit les aventures de... Ben de Jacob en fait, qui revient du Vietnam. Original, pourrait-on se dire.

Sauf qu'au delà de simples flashback, même si le film montre bel et bien l'horreur de la guerre sur quelques séquences, il prendra plutôt le parti de représenter les dégâts de l'après-guerre et tout ce que cela implique, pour ce qui se transformera en retour à l'anormal plus qu'à la normale. Car Jacob tout comme ses compagnons d'armes ayant vécu l'enfer ne retrouveront jamais leur vie d'antan et passeront simplement d'un enfer à un autre, tant la souffrance après ce traumatisme reste profondément ancrée chez ceux qui l'ont vécu

C'est retranscrit à la perfection dans ce film. Alors que Rambo mettra en avant un vétéran devenu handicapé social et traité en tant que tel, l’échelle de Jacob choisira un point de vue plutôt première personne, ou l'on voit littéralement les démons de notre protagoniste en temps réel. C'est le triste point commun entre ces deux films : sorte de pèlerinage d'une âme en peine au bord de la folie, livrée à elle-même. Alors que dans le premier cas, ce décalage sera prétexte pour un film d'action, ici on jouera sur une sorte de film onirique vraiment dérangeant, donnant l'impression de baigner dans un cauchemar dans lequel on questionnera en permanence ce qui est réel et ce qui ne l'est pas

Tout ce malaise est démultiplié par cette photographie grisâtre omniprésente et par cette narration non linéaire qui perds le spectateur presque tout autant que ce pauvre Jacob, le tout avec certaines scènes mettant vraiment mal à l'aise

Je ne peux pas en dire plus car c'est un film méritant réellement d'être découvert, sachez simplement que c'est un incontournable du cinéma fantastique avec plusieurs niveaux de lectures et thématiques, faisant de cette œuvre un objet filmique aussi fascinant que vertigineux

[REC]
6.5

[REC] (2007)

1 h 18 min. Sortie : 23 avril 2008 (France). Épouvante-Horreur

Film de Jaume Balagueró et Paco Plaza

sTxNks a mis 9/10.

Annotation :

Beaucoup de gens ont tendance à mettre au pinnacle Blair Witch dans la catégorie found footage d'horreur (à juste titre évidemment), mais je trouve REC bien plus terrifiant

Un found footage en huis clos qui a eu l'intelligence de ne pas faire trop long, pour un résultat vraiment exceptionnel pour le genre. L'immersion est totale, et on a parfois envie d'insulter le cameraman de pas courir plus vite

Il faut dire que le rythme est particuliérement effrené, et pourtant contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce film n'est pas un simple trailer de plus d'une heure avec plein de séquences choc qui se suivent, toute la narration est logique permettant de faire monter la tension crescendo. C'est véritablement brillant

Et alors cette scène de fin... Je me suis permis de la renommer "50 nuances d'ocre dans mon froc"

La colline a des yeux
6.3

La colline a des yeux (2006)

The Hills Have Eyes

1 h 47 min. Sortie : 21 juin 2006 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Alexandre Aja

sTxNks a mis 8/10.

Annotation :

Cocorico! J'ai apprécié Crawl, j'ai beaucoup aimé Haute Tension, mais le véritable chef d’œuvre d'Aja est ce remake du film de Wes Craven du même nom.

Dans ce survival écœurant, Aja ne s'est mis aucune limite et ça se voit : on sent l'omniprésence de la mort et de la désolation à travers l'écran (le désert étant un excellent choix). A partir du milieu du film, il n'y aura pas un seul moment ou on n'aura pas l'impression que nos protagonistes sont en danger. Sauf qu'au delà même de cette sensation, plutôt que d'abuser de la technique de l'élastique pour faire monter une tension factice, ici ça va toujours finir par péter. Au final, le spectateur attends avec sa planche la prochaine vague de violence

Il y a également une dualité assez sympa entre cette famille de vacanciers très hétérogène et cette bande de tueurs, soudés par les épreuves de la vie qu'ils ont enduré. Car sans aller jusqu'à les prendre en pitié, le film aura l'intelligence de contextualiser l'origine de leur violence et de leur condition sans toutefois la pardonner, ce qui donne une dimension encore plus réaliste à ce film

Au final un film très éprouvant à suivre, jouant avec nos nerfs en permanence mais qui mérite d'être vu pour tout fan d'horreur

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