Tu m'as surpris en 1996

Annotation :

Ce film est la preuve ultime qu'il faut parfois connaitre parfaitement la filmographie d'une ou un cinéaste pour pouvoir le juger, surtout avec quelqu'un comme Chantal Akerman. Ainsi si en 1997 je n'avais vu dans ce "Divan à New York" qu'une comédie romantique basique j'ai compris cette fois à quel point elle s'intégrait à son œuvre globale, sorte de contre-point à son autre très belle histoire d'amour, elle dramatique, "Nuit et Jour". Et puis il y a cet humour juif new-yorkais, qui m'avait totalement échappé la première fois, le même que dans le plus désespéré "Histoires d'Amérique", qui donne lieu à des dialogues aussi drôlatiques que spirituels.

Sans oublier une chose très importante, quand on connait vraiment le parcours d'un artiste, quand l'être humain vous est lui aussi familier, vous ressentez une chose impossible autrement : son besoin de donner naissance à une œuvre, son plaisir à la faire exister. Et ici ce plaisir, je parlerais même de jubilation, devient communicatif, contagieux, à tel point qu'on sourit comme des idiots quand la comédie romantique se finit comme une comédie romantique.

Annotation :

Jolie surprise que ce "Guantanamera", comédie politique cubaine débridée, presque à l’américaine par son burlesque quasi-innocent. Datant de 96, il a bénéficié d’une version restaurée (un peu moyenne) fin 2018. De quoi rire intelligemment...

Annotation :

Pas sûr que ma note soit réellement objective et qu'elle reflète la qualité (ou non) du film, je crois qu'elle répond surtout à la nostalgie d'un temps qui a vécu et qu'on voudrait pourtant ne pas croire si lointain. Celui où on réunissait à l'écran une pléiade d'actrices et acteurs trentenaires, plus ou moins au creux de la vague, qui incarnaient des personnages obligés de se confronter à leurs espoirs et illusions perdues dans un film qui faisait semblant d'être indépendant alors qu'il était en plein dans le système. Un récit pas si loin d'être miroir en quelque sorte...