Tu m'as surpris en 2014

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Il n'aura fallu que deux longs à Kleber Mendonça Filho pour s'affirmer comme un cinéaste majeur du septième art mondial.

Ces "Bruits de Recife" n'avaient probablement pas la perfection du bijou "Aquarius" et pourtant tout était déjà là : la capacité à captiver par la folie (non ostentatoire mais hypnotisante) de la simple mise en scène, à travailler le temps long et la lenteur sans que n'advienne la moindre seconde d'ennui, à provoquer la tension par le bruitage sonore plutôt que par la grosse cavalerie musicale, à faire ressentir physiquement la moiteur, la chaleur d'un lieu, la sensualité d'une étreinte, à faire d'un dialogue d'apparence courtois un duel à mort de western, à questionner le spectateur sur le genre cinématographique sans pourtant changer de registre.

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Petite peur dès la scène inaugurale, surtout baignée dans cette photo qui ne se prend pas pour de la crotte. Ok J.C. Chandor nous a quittés, il se prend pour Scorsese, gros gros melon, c'est parti pour "Il était une fois les gangs de parrains" avec une touche de "F.I.S.T. - Hoffa".

Mais non car le garçon est bien plus malin que ça, il a trompé l'ennemi et déjouera tous les pièges, ce ne sera pas les sempiternelles ascension et chute d'un caïd aux yeux plus gros que le ventre qui va forcément se retrouver pendu à un croc de boucher, non sans avoir préalablement vu sa superbe Jessica Chastain de femme se faire violer sous ses yeux par trois hommes de main au regard patibulaire.

C'est tellement plus complexe, fin, car son Abel (Chacun a son Caïn) est déjà en haut, bien bien dans la m...., et le coup de génie est de ne pas nous expliquer pourquoi et comment il en est arrivé là. C'est l'après "Jusqu'ici tout va bien" que Chandor va nous conter, avec classe, en faisant toujours un pas de côté quand la scène facile, le passage obligé lui tendent les bras.

Respect car le genre est difficile à renouveler, et là le pari est plus que réussi.

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Message aux habitants de la liste (Celle qui décide ce que je regarde *) : vous êtes de sacrées pourritures, vous auriez quand même pu prévenir que ce truc avait un potentiel en terme de larmes versées à peu près équivalent au "Tombeau des lucioles".

Je vous déteste, mais je vous aime aussi parce que c'est une splendeur, un truc qui vous arrache le cœur, mais surtout un récit historique à hauteur d'enfant d'une puissance rare, mais quand même un truc qui vous arrache le................................

* https://www.senscritique.com/liste/C_est_toi_qui_decides_Liste_tournante_participative_interact/2556401

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Autant j'avais plus que des réserves sur "La BM du seigneur" autant ce "Mange tes morts", qui démarre comme un documentaire sociologique et s'achève tel un thriller US, m'a totalement embarqué. Criant de vérité, débordant d'énergie, un peu comme si Bruno Dumont se prenait soudain pour Scorsese.

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J'en ai un peu ras-le-bol de ces feel-good sociaux britanniques, à la mécanique attendue, souvent bien-pensants, pleins de sourires, de musique et de larmes.

Oui mais voilà vous avez décidé que je devais le voir alors je me suis exécuté, oui mais voilà le rosbif est le plus fort pour ces trucs, oui mais voilà j'ai été emballé-pesé en trois minutes, j'ai bougé mes fesses trop mignonnes quand il fallait les bouger, ri quand il fallait rire, été ému quand il fallait être ému.

Oui mais voilà je m'incline devant la couronne et la qualité du produit tellement bien foutu que oui mais voilà...

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C'est une des forces de l'animation, pouvoir dire la douleur en douceur, évoquer la folie du monde sous un trait enfantin. Ainsi ce très beau film brésilien, doublement récompensé à Annecy en 2014, raconte les effets de la mondialisation - pollution, exploitation, misère, dérégulation - de manière féérique, entraîné par une partition musicale qui fera autant danser que pleurer.

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Qui n'a jamais eu une ado me jette la première pierre...

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Le trait s'affine, les thèmes plus profonds pointent le bout de leur nez, Tomm Moore éblouit et émeut.

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Un film d'une grande simplicité mais précieux car il est rare que le cinéma regarde avec autant d'acuité et d'amour une femme qui n'a plus vingt ans. Sebastián Lelio la filme sous tous les angles, y compris les plus intimes, car oui des corps vieillissants peuvent être montrés, la dévore. Comment ne pas le comprendre quand cette femme flamboyante est campée par la grande Paulina García, également formidable dans "La Fiancée du désert".

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Étienne Daho, Daniel Darc, Philippe Pascal, Elli Medeiros, Jacno, Maurice G.Dantec, Kiki Picasso, Patrick Eudeline, Yves Adrien, Alain Pacadis, ce formidable documentaire s'adresse à tous ceux qui ont vécu avec ces noms, qui ont écouté leur musique, lu leurs articles, leurs livres...

Bref à ceux qui ont cru eux aussi être "des jeunes gens mödernes".

NB : Ce film n'avait pas de fiche, il ne faut pas le confondre avec celui-ci qui mêlait fiction et documentaire... https://www.senscritique.com/film/Des_jeunes_gens_moedernes/395971

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De l'animation matinée de fantastique, mais cette fois on navigue dans des eaux Burtonienne à la sauce hollywoodienne. Ça chante, ça danse, ça se fait des déclarations d'amour et des blagues à deux €uros mais il y a le petit plus qui tue : Mr Guillermo del Toro à la production. D'où un univers mexicain à la fois morbide et féerique, une inventivité de tous les instants et surtout un soin tout particulier apporté à l'esthétisme. En résumé, un film pour les petits qui ne fait pas fuir les parents.