Une case en trop ! (2023)
Toute l'année, je lis. Je lis beaucoup. Je lis même trop. Mais on va dire que je lis bien, alors ça va, hein ?
Liste de 2019 : https://www.senscritique.com/liste/Une_case_en_trop_2019/2302068
Liste de 2020 : https://www.senscritique.com/liste/Une_case_en_trop_2020/2585382
Liste ...
34 BD
créée il y a presque 2 ans · modifiée il y a 12 moisSandman : L'Intégrale, tome 6 (2015)
The Absolute Sandman Volume 6
Sortie : 26 juin 2015 (France).
Comics de Neil Gaiman, Teddy H. Kristiansen, Kevin Nowlan, Glyn Dillon, Richard Case, Dean Ormston et Marc Hempel
Arkeniax a mis 10/10.
Annotation :
Commencer l'année avec du Sandman, mais quel bonheur !
Cette immense œuvre intertextuelle et métatextuelle atteint un point d'orgue absolument brillant avec ce sixième tome, où tous les arcs narratifs mis en place se rassemblent et se rentrent méchamment dedans. C'est un récit sur le crépuscule des idoles, sur la fin des légendes et le besoin absolu de renouveau en toute chose. Gaiman a magnifiquement disposé les pions de son Ragnarök de BD et les lance tous dans l'ultime bataille, pour un résultat encore une fois brillant. Sandman, c'est plus que de la BD. C'est une œuvre somme sur toutes les œuvres, sur la vie et la mort de toute création et sur toute création de la vie et de la mort.
C'est un chef-d’œuvre.
Et le pire, c'est que ça n'est pas encore fini !
PTSD Radio (2010)
Kōishō Radio
Sortie : 2024 (France).
Manga de Masaaki Nakayama
Arkeniax a mis 7/10.
Annotation :
6 tomes/6
PTSD Radio rejoint la grande famille des séries d'anthologie d'horreur du manga. Les histoires en elles-mêmes revisitent les thèmes classiques de l'épouvante à la japonaise: les fantomes, la confrontation de la modernité et des traditions, le conflit entre les générations, les malédictions, l'horreur qui surgit des éléments du quotidien,... L'épouvante dans ces petites histoire touche à la fois la modernité, certaines histoires illustrant des peurs très citadines, d'autres invoquent une forme d'ésotérisme plus ancien qui ressurgit pour embêter les vivants. Il y a une certaine répétitivité qui s'installe car les structures de pas mal d'histoires se ressemblent, mais l'auteur compense en interconnectant de façon plutôt maline certaines histoires.
C'est une anthologie sympathique, mais qui n'a pas l'inventivité d'un Junji Ito ou les fulgurances esthétiques d'un Shintaro Kago, malgré de bonnes idées d'épouvante.
Le Sommet des dieux, tome 5 (2005)
Kamigami no Itadaki
Sortie : 6 mai 2005 (France).
Manga de Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura
Arkeniax a mis 10/10.
Annotation :
J'ai enfin achevé cette série culte. Le Sommet des Dieux fait partie des œuvres entêtantes de Taniguchi, mais qu'on ne se sent pas obligés de dévorer d'un seul coup. Comme la montagne à gravir, on peut y aller à son rythme, et admirer le paysage. Taniguchi démontre une nouvelle fois tout son talent de dessinateur, sa capacité à montrer la Nature dans toute sa beauté et sa puissance sans jamais perdre de vue le référentiel humain qui se débat contre l'immensité. Les visages sont beaux, expressifs, ils dégagent une vie. C'est une belle aventure humaine sur les rêves impossibles, le combat incessant contre Goliath et l'effort.
Ascension a beaucoup emprunté à Taniguchi, mais a un discours plus misanthrope, plus aigri, là où Le Sommet des Dieux ouvre ses pages au plus grand nombre et les invite à cette expédition fantastique et difficilement oubliable.
C'est une indéniable réussite esthétique, thématique et humaine.
BLAME! (Édition Deluxe), tome 0 (2023)
BURAMU!
Sortie : 4 janvier 2023 (France).
Manga de Tsutomu Nihei
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
On ne le dira jamais assez, Tsutomu Nihei est un génie du dessin et de la science-fiction. Son trait est fabuleux, à mille lieues des conventions graphiques de la bande-dessinée japonaise, parfois brouillon, mais puissant. C'est une ode au gigantisme, à la démesure en toute chose, à la chair et à l'acier, qui chante des batailles gargantuesques avec une précision clinique. Nihei a complètement bouleversé les codes du cyberpunk. Car là où les récits occidentaux sur le sujet parlent de la lutte contre les méga-corporations dans des univers dystopiques où la cybernétique et l'ultra-connexion permanente rendent floues les frontières de la réalité, Blame! et Noise nous parlent de mondes qui ont déjà sombré, dans lesquels l'artificialité n'est plus une aliénation à combattre mais la norme absolue et indépassable, c'est un univers où l'organique est en voie d'extinction, traqué comme une grosse anomalie, et où les héros ne se débattent plus pour conserver leur humanité (partie il y a longtemps), mais errent sans but dans des décors urbains sortis de l'esprit d'un dieu architecte fou. On ne peut même plus qualifier ça de "post-cyberpunk" puisque Blame! et Noise sont bien loin des considérations de ce sous-genre, c'est la preuve que Nihei a initié un mouvement artistique par ses seules obsessions, et ça c'est très fort.
Valkyrie Apocalypse (2017)
Shūmatsu no Walküre
Sortie : 5 septembre 2019 (France).
Manga de Takumi Fukui, Ajichika et Shinya Unemura
Annotation :
(15 tomes/?)
Valkyrie Apocalypse est incroyablement bête. C'est un concept typiquement manga, à savoir les dieux qui affrontent les grandes figures historiques dans un grand tournoi divin. C'est incroyable car il n'y a pas vraiment de scénario : il y a une succession de combats bourrins avec superpouvoirs abusés, des personnages-méchants-mais-qu'y-z-ont-du-coeur et des personnages-gentils-mais-qu'y-sont-tristes et un petit peu de fausse maturité (le background très "We live in a society" de Jack l’Éventreur...). Il n'y a d'ailleurs pas vraiment de héros, chaque combattant peut être considéré comme le protagoniste lors de son combat. L'auteur va direct à l'essentiel, peut-être au détriment d'une vraie dramaturgie bien construite vu qu'on a l'impression qu'il invente son univers au fur et à mesure.
Par moments le manga a de vraies bonnes idées, comme la façon dont il questionne la notion de divinité en la confrontant à la noblesse ou à la noirceur de l'âme humaine. Des questionnements qui restent en surface, mais l'intention est louable. Ca n'est pas le manga du siècle, c'est même trop brut de décoffrage par moments vu que ça n'a pas de vrai scénario, mais ça se lit sans déplaisir.
Sandman : L'Intégrale, tome 7 (2016)
The Absolute Sandman Volume 7
Sortie : 12 février 2016 (France).
Comics de Neil Gaiman, Charles Vess, Frank Quitely, Miguelanxo Prado, Bill Sienkiewicz, Milo Manara, Glenn Fabry, Yoshitaka Amano et Michael Zulli
Arkeniax a mis 10/10.
Annotation :
Magnifique conclusion à cette magnifique saga. Gaiman nous aura longtemps fait voyager, rêver. Il nous aura longtemps tenu en haleine avec tant d'histoires fabuleuses, tant de personnages, de péripéties et de réflexions intertextuelles. Son arc de conclusion, La Veillée, est tout à la fois la fin de la série et un renouveau. Après tant de morts, de malheurs et de sacrifices, voir le destin de tous ces personnages que nous avons appris à aimer fait chaud au cœur (la "fin" de l'arc de Hob Gadling). Gaiman ne pouvait pas terminer cette grande histoire sur toutes les histoires sans un ultime chapitre méta-réflexif sur son propre rapport à Sandman, dessiné par le maitre Dave McKean (que le bonhomme n'ait pas illustré plus de numéros restera pour moi la grande énigme scientifique du XXème siècle !). Et pour notre plus grand plaisir, le tome s'enrichit avec Les Chasseurs de Rêves, conte adapté en BD dans le tome précédent, mais ici restitué dans sa forme d'origine, un récit en prose illustré par le grand Yoshitaka Amano. C'est un très beau cadeau pour le lecteur, et c'est encore suivi d'une dernière merveille : 7 histoires courtes mettant en scène les Infinis, toutes sublimement dessinées (Manara et Sienkewicz <3).
Gaiman nous récompense pour avoir suivi cette épopée fantastique, pour avoir accordé de notre temps à un aussi brillant conteur et à ses histoires farfelues. Il nous a tout donné, et plus que ce que nous méritions.
Sandman, c'est grand.
Abara (Édition Deluxe) (2023)
Sortie : 1 mars 2023 (France).
Manga de Tsutomu Nihei
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
On aimerait tous être dans la tête de Nihei pour saisir un peu plus sa démarche. Abara est très abscons dans la présentation de son univers, il emploie un jargon à base de "Gauna" ou de "Mausolée homéodifférentiel", semble improviser son scénario et ses dialogues au fur et à mesure,... Et pourtant c'est une grand œuvre, comme à peu près tout ce que fait Nihei. Certes, son story-telling volontairement cryptique qui faisait des merveilles sur Blame! est ici plus maladroit, mais il participe à créer une ambiance de dingue et un univers dystopique dont lui seul a le secret. Un univers de cyborgs, de corporations omnipotentes, de guerriers biomécaniques, de méga-mutant à mi-chemin entre Beksinski et Lovecraft, rempli de batailles titanesques et démesurées dans des décors urbains vertigineux et cauchemardesques où la mort peut survenir à n'importe quelle seconde. Nihei, ça n'est pas de la narration, c'est de l'ambiance, c'est de l'univers, du dessin, de la chair et du sang.
On a tout ça dans Abara, et ça ne m'étonne même pas qu'il soit une grande source d'inspiration de Tatsuki Fujimoto.
Takeru (1993)
Sortie : 13 janvier 2016 (France).
Manga de Buichi Terasawa
Arkeniax a mis 7/10.
Annotation :
2 tomes/2
Cobra dans le Japon médiéval. Encore une fois, le mélange des genres propre au style de Terasawa fait des merveilles. Fantasy, folklore japonais, science-fiction à la Star Wars, aventure, pulp, tout y passe et fusionne avec une bonne harmonie old-school.
Gun Dragon Sigma (1999)
Gun Dragon Σ
Sortie : 27 janvier 1999.
Manga de Buichi Terasawa
Arkeniax a mis 6/10.
Annotation :
Buichi Terasawa tente, fin 90, de défricher de nouveaux terrains d'expérimentation pour la bande-dessinée japonaise : le numérique et les prises de vue réelles. Certes, Gun Dragon Sigma a visuellement pas mal vieilli, mais il se dégage de la BD une cohérence visuelle étonnante. Le design très typé 80's de l'héroïne (d'aucun dirait Power Rangers) se marie bien avec les images de synthèse. C'est par moments un peu figé, mais ça donne une BD qui se lit très bien et propose, comme tous les mangas de Terasawa, une grande richesse esthétique, piochant ici autant dans le space-opera que dans le film noir et portant en germe les thématiques classiques de l'auteur, notamment l'obsession pour le cul de son héroïne. Évidemment comme toute démarche expérimentale c'est assez limité, mais on sent que GDS a été la prémisse de Takeru et de la nouvelle série Cobra, qui embrasse pleinement le dessin numérique et le fait avec bien plus de maitrise. Merci donc GDS pour avoir donné à Terasawa les bases techniques pour poursuivre sa formidable saga du pirate de l'espace !
Le Diable dans la boîte - Hellboy, tome 5 (1999)
Hellboy: Box Full of Evil
Sortie : novembre 1999 (France).
Comics de Mike Mignola
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Histoire simple et directe : Hellboy est au centre d'une prophétie apocalyptique, ça lui amène des ennuis avec un nouveau vilain. Classique car on a déjà vu ça, mais comme toujours bien raconté et servi par le splendide dessin de Mignola.
L'Appel des ténèbres - Hellboy, tome 9 (2008)
Hellboy: Darkness Calls
Sortie : octobre 2008 (France).
Comics de Mike Mignola et Duncan Fegredo
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Hellboy va chercher du côté de la saga épique, en confrontant son héros aux manigances de la Baba Yaga. C'est encore une fois très bien écrit, c'est sombre et épique et ça explore de belle manière le folklore russe. La seule chose pour laquelle j'ai une réticence, c'est que Mignola ne dessine pas. Certes, Duncan Fegredo est trèèèès loin d'être mauvais dessinateur et son style garde une vraie cohérence visuelle avec le travail graphique de Mignola, mais j'aurais peut-être préféré voir le style plus épuré de Mignola pour cette histoire.
La Grande Battue - Hellboy, tome 10 (2010)
Hellboy: The Wild Hunt
Sortie : 3 mars 2010 (France).
Comics de Mike Mignola et Duncan Fegredo
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Enfer, conte arthurien, fées, frisson cosmique et bien d'autres choses sont au programme de ce tome fabuleux. La dimension épique et mythologique du comics monte encore d'un cran. Mignola ne se contente plus d'exploiter les mythes et de les combiner, il invente le sien, de très belle manière qui plus est. Hellboy, certes un très bon personnage mais qui est longtemps resté monolithique, gagne une profondeur tragique bienvenue et très touchante.
On verra la conclusion de cette saga épique dans le tome 13 !
L'Homme tordu - Hellboy, tome 11 (2011)
Hellboy: The Crooked Man And Others
Sortie : 2 mars 2011 (France).
Comics de Mike Mignola, Richard Corben, Duncan Fegredo et Jason Shawn Alexander
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
L'histoire éponyme est très intéressante avec son atmosphère de paganisme américain qui m'a rappelé celle de The Witch (Robert Eggers est-il un lecteur de Hellboy ?), et je perçois le potentiel pour le prochain film Hellboy qui adaptera cette histoire, notamment avec son antagoniste, pas super original mais qui a un vrai gros charisme. Et oui, le dessin de Richard Corben est super.
L'histoire sur la tête de Barbe Noire est somme toute classique, mais bien dessiné, La Chapelle de Moloch jouit du retour de Mignola au dessin et Le Grain de Beauté est plutôt sympathique.
A nouveau un bon cru, mais Mignola nous fait clairement poireauter jusqu'à la conclusion de son grand arc !
L'Ultime Tempête - Hellboy, tome 13 (2013)
Hellboy: The Storm And The Fury
Sortie : 6 février 2013 (France).
Comics de Mike Mignola et Duncan Fegredo
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
16 ans d'intertextualité entre les mythes, les légendes et les univers littéraires trouvent leur apogée dans ce grand récit apocalyptique. Cette saga a accompli un tour de force narratif et esthétique qui en fait un des grands récits du début du XXIème siècle !
A voir la suite de cette histoire fantastique dans les spin-offs et la série Hellboy en Enfer.
Biomega (Édition Deluxe), tome 1 (2023)
Baiomega
Sortie : 3 mai 2023 (France).
Manga de Tsutomu Nihei
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Encore du Nihei. Toute la bibliographie semble destinée à la réédition. Et même si j'ai déjà tous les tomes en format classique, j'étais obligé d'acheter cette édition deluxe malgré cette couverture qui fait écho à la nouvelle approche du dessin de Nihei qu'on retrouve dans sa dernière série Aposimz et qui jure complètement avec le trait acéré, brouillon et presque punk des premières œuvres du maitre. Biomega est peut-être la série où Nihei nous offre parmi les plus époustouflants visuels de sa carrière, avec un sens de la composition qui n'a pas l'air d'appartenir à ce monde tant il est brillant. Nihei mélange le post-apo, le cyberpunk+++, le biker, le zombie, le super-héros, tout ça avec brio, il explore un univers plus accessible car bien plus expliqué au lecteur mais sans oublier son sens de ce que j’appellerais la narration du vertige : quand de petits éléments spatio-temporels te retournent complètement ton appréhension de l'univers et de l'histoire via de brefs détails comme des chiffres, des cases impressionnantes, des rapports d'échelle,... et te collent une espèce de frisson te ramenant à ta propre condition de petit mortel fragile.
Biomega est un peu un best-of de la carrière de Nihei, un immanquable.
Preacher : Livre 2 (2015)
Preacher: Book Two
Sortie : 21 août 2015.
Comics de Garth Ennis et Steve Dillon
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Suite du road-trip ultra-violent d'Ennis et Dillon, avec un tome qui donne aux enjeux une échelle mondiale voir cosmogonique, Jesse et ses potes étant pris au centre d'une conspiration qui pourrait rebattre les cartes du grand jeu divin et changer le destin de l'humanité à tout jamais. Malgré tout, Ennis prend le temps de développer ses personnages. S'il y a bien un truc qu'Ennis sait écrire, ce sont les romances, et celle entre Jesse et Tulip est magnifique tout en sonnant vrai, les deux étant tiraillés entre leur indéfectible complicité et l'envie de se protéger mutuellement, ce qui crée des tensions très touchantes entre eux. En fait le comics est une ode à l'amour et à l'amitié, les seules vraies armes dont les simples mortels disposent pour affronter l'absurdité de l'existence terrestre et la seule chose qui les rend meilleurs que tous les connards d'En-haut et d'En-bas.
Une très belle série, tout simplement.
Orphan and the five beasts (2022)
Sortie : 22 juin 2022.
BD de James Stokoe
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Tome 1/?
Le trait si riche en personnalité de James Stokoe au service d'un récit d'aventure classique mais mené tambour battant, avec moult action et gore. L'univers développé est assez inventif, les combats sont très bien découpés et le soucis du détail de Stokoe, qui faisait déjà des merveilles dans Aliens Perdition, est encore une fois au rendez-vous. C'est un trait qui a quelque chose de gras, qui donne beaucoup de chair aux personnages et aux bâtiments, on a presque l'impression qu'on pourrait les toucher. Hâte de lire la suite !
Red Sonja (1977 - 1979) (1977)
Red Sonja (Volume 1)
Sortie : janvier 1977 (France).
Comics de Roy Thomas et Barry Windsor-Smith
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Intégrale Frank Thorne Tome 1 (1976-1977)
A l'image de Conan le Cimmérien, voilà Red Sonja, dont j'apprends qu'il ne s'agit pas vraiment d'un personnage de Robert E. Howard mais d'une transformation d'un de ses personnages afin de le rendre contemporain à Conan. En tout cas en termes d'aventure, ça marche. Red Sonja est badass, elle botte des culs surtout s'ils la prennnent de haut parce qu'elle est une femme. Les histoires sont basiques et pulp, elles reprennent la formule Conan à la lettre, même si l'héroïne est quand même plus cérébrale que le barbare. C'est d'ailleurs dommage que la rencontre entre ces deux personnages ne donne pas lieu à un affrontement digne de ce nom, en plus dans une aventure tronquée de sa résolution !
En tout cas, le comics est très sympa.
Spider-Man: Fake Red (2019)
Spider-Man: Itsuwari no Aka
Sortie : 26 juillet 2019 (Japon).
Manga de Osawa Yusuke
Arkeniax a mis 6/10.
Annotation :
2 tomes/2
Le pitch de départ est hyper intrigant : un parfait nobody, un jeune homme ordinaire, se retrouve du jour au lendemain affublé du costume de Spider-Man et va tenter de remplacer le vrai qui a disparu. C'est sympa au début, car on voit quelqu'un qui n'a pas de super-pouvoirs tenter de faire le bien autour de lui, jouant sur l'idée déjà présente dans la trilogie de Sam Raimi que n'importe qui peut être Spider-Man, et c'est plutôt touchant. Et ça aurait pu donner une très bonne histoire si la série n'avait pas été annulée et ne se terminait pas beaucoup trop tôt. Les 4/5 derniers chapitres sentent clairement le climax rushé : D'où sort Venom ? Pourquoi Mysterio veut tuer Spider-Man ? Les Sinister Six qui sortent de nulle part ?... Et on en arrive à la fin, la pire idée, c'est à dire que Peter Parker redevient Spider-Man et son remplaçant prend sa retraite. Donc on a l'impression d'avoir lu tout ça pour rien...
C'est sympa d'avoir une vision japonaise du personnage de Spider-Man, mais elle ne va pas jusqu'au bout de la démarche et est donc très frustrante...
Supergirl: Woman of Tomorrow (2021)
Sortie : 8 juillet 2022 (France).
Comics de Tom King et Bilquis Evely
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Tom King ne déçoit définitivement jamais ! Supergirl Woman of Tomorrow s'attaque à la figure de Supergirl et met à l'épreuve sa générosité, sa bonté et son sens de la justice. Moins terrienne que Superman, elle a vu mourir tous les survivants de sa planète ainsi que ses propres parents, mais a choisi de se relever de ce traumatisme pour construire quelque chose de plus grand, de construire Supergirl. On retrouve le goût de King pour la thématique du traumatisme et celle du héros amené à son point de rupture. Supergirl, à travers cette quête aux proportions galactiques, ne combat pas simplement le mal que commettent les mauvais, elle combat aussi le mal qui s'enracine dans le cœur d'une jeune fille innocente. Toutes deux ont été maltraitées par la vie, mais toutes deux peuvent trouver la force d'aller de l'avant et de devenir meilleures. C'est le symbole des Super, Man ou Girl, la quête de la véritable force, celle qu'aucun super-pouvoir ni aucune super-origine alien n'apporteront jamais : la bonté.
Batman: One Bad Day : Catwoman (2023)
Sortie : 18 août 2023 (France).
Comics de G. Willow Wilson et Jamie McKelvie
Arkeniax a mis 6/10.
Annotation :
Une collection "One Bad Day" concentrée sur les vilains de Batman (et violant sauvagement le cadavre de~ ah non pardon : rendant hommage à Killing Joke) et Catwoman. Voilà un programme alléchant. En soi c'est une histoire sympathique, mais pas du tout un "Bad Day". Je veux dire, Catwoman était bien plus malmenée que ça dans le tome 1 de sa série New52 et c'était déjà pas incroyable. Pas du tout de déconstruction de l'héroïne et de son passé, juste une histoire classique qui n'a rien de spécial, à part nous faire nous dire qu'il valait peut-être mieux laisser Tom King l'écrire vu qu'il a très bien réussi son écriture de Catwoman dans Batman Rebirth. Reste le dessin de Jamie McKelvie, qui malgré le numérique est très réussi. Le costume de Catwoman est élégant, et c'est incroyable la tension sexuelle qui nait entre elle et Batman juste quand ils sont dans la même pièce !
Donc ça passe, mais ça n'est pas très fou.
Batman/Catwoman (2020)
Sortie : 25 novembre 2022 (France).
Comics de Tom King et Clay Mann
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Conclusion décanonisée mais non moins brillante de tout le run de Tom King sur Batman. Ce n'est pas tant un comics sur la romance Batman/Catwoman que sur Catwoman elle-même, sur ses doutes, sa nature changeante oscillant sans cesse entre bien et mal, influencée sur son chemin par Batman, son amour de toujours (dire qu'il y a des dégénérés pour dire que Talia Al'Ghul est une meilleure romance pour Bat...), le Joker, sa bête noire, et Phantasm, son reflet déformé. Selina explique au détour d'une page que Bruce utilise son deuil comme justification de son combat contre le crime mais surtout comme un masque pour ne pas avoir à admettre qu'il est juste un homme bien, et King nous montre que Selina est une femme bien, mais qui craint que l'admettre ne la prive de sa liberté, mais elle comprendra finalement qu'avoir un homme, une maison et une famille n'est pas l'enfermement, c'est le bonheur. J'aime d'ailleurs tout ce que King fait de la relation entre Selina et sa fille, très conflictuelle mais débordante d'un amour tordu comme seule la Bat-famille peut l'exprimer.
Et pour une fois, j'ai trouvé que changer de dessinateur à presque tous les numéros était plutôt pertinent dans le cadre de cette série, notamment tout le combat final face au Joker qui a un style incroyable. Et Dieu merci, Clay Mann est de retour. Il est tellement bon quand il s'agit de représenter l'amour entre Batman et Catwoman et nous dessiner une superbe Selina Kyle, sa présence était obligatoire.
Bref, magnifique chant du cygne pour Batman, dans la douleur, l'amour et les ronronnements sous la couette. Je suis jouasse.
Biomega (Édition Deluxe), tome 2 (2023)
Baiomega
Sortie : 23 août 2023 (France).
Manga de Tsutomu Nihei
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Nihei.
Toujours bien.
Batman: The Dark Knight Returns (1986)
The Dark Knight Returns
Sortie : 1987 (France).
Comics de Frank Miller
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Difficile à croire, mais depuis toutes ces années où je lis des comics, je n'avais jamais lu TDKR. Alors bien sûr, Frank Miller oblige on n'échappe pas à ses travers classiques : Le découpage des planches est fantastique et le dessin fait des merveilles en termes d’iconisation, mais perd énormément en qualité dans la seconde moitié, le traitement du féminin est toujours aussi questionnable, et évidemment le côté politique l'est. Je décrirais ce comics comme la version super-héros d'Un Justicier dans la ville avec Charles Bronson, les deux œuvres faisant l'éloge du bon citoyen américain qui prend les armes pour se défendre et défendre ses concitoyens contre le crime et la corruption qui gangrènent la société. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est fasciste, d'ailleurs le comics a l'intelligence de nuancer quelque peu l'impact de Batman sur la population de Gotham, mais finit par le montrer comme l'authentique héros du peuple, celui casse des gueules, mais comme c'est les méchants ça passe. Après, je trouve que le tout a quand même une dimension sacrément réac', voire boomer quand on voit le traitement de la jeunesse dans le récit, et j'ai personnellement du mal à avaler un Superman à la botte du gouvernement. J'ai peut-être été trop nourri de l'Homme d'Acier des années 2000-2010, mais c'est clairement un truc qu'il ne ferait pas, même avec de bonnes intentions.
Le comics reste bon, ça je ne le lui enlèverai pas.
Godzilla in Hell (2015)
Sortie : décembre 2021 (France).
Comics de James Stokoe
Arkeniax a mis 7/10.
Annotation :
J'ai été attiré par James Stokoe et, bien évidemment, le concept de base. Godzilla in Hell est donc une histoire de kaiju sur le Roi des monstres qui explore l'Enfer, y croise de vieux ennemis et doit lutter pour la sauvegarde de son âme face à toutes les menaces. Chaque chapitre a un dessinateur différent, ce qui nous offre de magnifiques planches faisant honneur à tout l'imaginaire des monstres géants. Et c'est intéressant de voir que le gigantisme n'est pas vraiment travaillé, mais en ce sens rappelle l'approche des productions filmiques du genre où les monstres étaient joués par des acteurs en costume. Godzilla est mis en scène comme un personnage à échelle humaine, et dans le même temps le découpage arrive à souligner sa taille immense en la mettant en perspective par rapport à d'autres monstres.
Un projet très sympathique porté par des artistes de talent.
Batman : Ego (2000)
Batman: Ego
Sortie : 14 janvier 2022 (France).
Comics de Darwyn Cooke
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
Bruce Wayne qui parle avec Batman. Un pitch de départ intéressant qui aurait même pu donner un épisode de la série animée des années 90 de Bruce Timm. Darmyn Cooke travaille ces identités comme autant de personnages différents, opposés même, et se demande si l'un peut exister sans l'autre ou si l'un doit totalement supplanter l'autre pour le bien de l'ensemble. La façon dont Batman expose son point de vue à Bruce à quelque chose de très scolaire dans la forme, on dirait un petit essai sur la psyché du Chevalier Noir, mais elle est bien construite et pose de bonnes questions sur le personnage et sur son combat contre le crime en mettant en exergue la question de la règle de ne jamais tuer. Bien écrit et bien dessiné, servi par un découpage très malin.
Les autres histoires sont des pastilles sympathiques, on sera d'ailleurs peu surpris de savoir que l'une d'entre elles était prévue comme un épisode de la série animée de Bruce Timm.
Sympathique, et on sent que The Batman a récupéré quelques idées de cette histoire.
En Immersion - Batwoman, tome 2 (2013)
Batwoman Vol. 2: To Drown the World
Sortie : 10 mai 2013 (France).
Comics de J.H. Williams III, W. Haden Blackman, Amy Reeder Hadley, Trevor McCarthy, Pere Perez, Richard Friend et Rob Hunter
Arkeniax a mis 7/10.
Annotation :
Ca fait longtemps que j'ai lu les tomes précédents. On délaisse l'ambiance polar typique de l'univers de Batman pour partir vers la fantasy urbaine, ce qui est plutôt sympa et permet par exemple d'exploiter Killer Croc de façon originale. Le tout ne donne pas une histoire incroyable, d'ailleurs la narration à plusieurs temporalités parait très superflue, mais ça fonctionne. On est embarqués dans cette histoire qui en plus se permet des thématiques sombres, notamment l'infanticide, et son héroïne est toujours aussi sympathique à suivre.
Gotham City : Année Un (2023)
Gotham City: Year One
Sortie : 13 octobre 2023 (France).
Comics de Tom King et Phil Hester
Arkeniax a mis 9/10.
Annotation :
Tom King s'empare du genre du polar noir pour raconter les origines, non pas de Batman, mais de Gotham City telle qu'on la connait, gangrénée par le crime, tout en nous en montrant une face peu reluisante à l'orée des années 60, en proie à la ségrégation et à une force de police répressive, donnant la fausse image d'une ville parfaite où il fait bon vivre mais bâtie sur le mensonge et les faux-semblants et où les ultra-riches deviennent une nouvelle aristocratie toute-puissante. C'est une histoire somme toute classique pour le genre, mais véritablement incarnée, servie par un protagoniste hard-boiled très charismatique et l'excellent coup de crayon de Phil Hester.
King s'amuse avec les codes d'un genre sur-représenté mais auquel il insuffle son sens particulier de la déconstruction, ici celle de la famille Wayne et de Gotham City.
Les Chefs-d'œuvre de Lovecraft : L'Abomination de Dunwich, tome 1 (2023)
Dunwich no Kai: Lovecraft Kessakushū
Sortie : 21 septembre 2023 (France).
Manga de Gou Tanabe
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
L'Abomination de Dunwich est une nouvelle importante de l'univers de Lovecraft car elle a posé quelques pans de sa mythologie, notamment son rapport à l'Amérique profonde mais aussi à la magie noire et au paganisme, qu'il connecte dans ses écrits au Mythe de Cthulhu. Ce premier tome fait comme la nouvelle, à savoir un long préambule pour poser le contexte avant de vraiment démarrer le récit. Si un jour la nouvelle devait être finalement adaptée au cinéma, on se rapprocherait pas mal d'une ambiance de folk horror, et c'est peut-être aussi l'avis de Tanabe qui met l'accent sur l'occultisme. Comme toujours, on attend la suite.
Love Everlasting, tome 1 (2022)
Sortie : 13 octobre 2023 (France).
Comics de Tom King et Elsa Charretier
Arkeniax a mis 8/10.
Annotation :
(1 tome/2)
Tom King nous a prouvé avec Batman Rebirth et Batman/Catwoman qu'il a une vision très personnelle (et passionnante) de l'amour. Il nous revient avec un titre qui pastiche les histoires romantiques des années 50 pour en proposer une satire, un récit désenchanté qui dénonce les clichés sexistes véhiculés par de tels récits qui aliènent les femmes en les enfermant dans une vision très patriarcale du couple, et invoquant l'éternel argument de l'amour pour se dédouaner. A travers un récit puzzle qui ressemble à une espèce d'Everything Everywhere All at Once des romances à l'eau de rose, King parle du féminin bafoué, privé de liberté et contraint par la société à l'amour pour rentrer dans le moule, quand bien même il n'est pas souhaité.
Le premier tome pose des bases simples mais très bien exploitées, et j'ai très envie de voir où tout cela va nous mener dans le tome 2.