Une case en trop ! (2024)

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Relu cette formidable œuvre de Fujimoto, exutoire d'une tragédie de la vraie vie ayant frappé un studio d'animation incendié par un malade, et dont il est vraisemblablement ressorti traumatisé, bien que ne l'ayant pas vécue. Il en vient à douter de son propre travail, de sa place dans la société. Est-ce que ça vaut vraiment le coup d'être mangaka, de subir la solitude, les journées de travail de 16h, le mépris de nos contemporains, tout ça pour dessiner des histoires ? Être artiste, c'est l'équation impossible d'une pulsion créatrice et des attentes de la société, c'est partir à la conquête de l'inutile et laisser derrière nous du papier noirci qui ne saurais jamais contenter tout le monde. C'est absurde, ça n'a pas grand sens, mais c'est la vie qu'on a choisie.

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Les incontestables qualités graphiques de la série sont au service d'un univers très solide malgré ses multiples influences allant de l'horreur gothique à la Sf en passant par tout le spectre des récits de guerre et des périodes historiques. Et toutes ces influences se mélangent harmonieusement grâce à un solide world-building et à des personnages auxquels nous nous intéressons car leurs parcours nous semblent cohérents avec le monde qui les entoure et la façon dont ils interagissent avec lui.
Une série toujours aussi qualitative, mais il faudrait vraiment que je sois plus régulier dessus.

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Tome 1/3

Bien content d'avoir crowdfundé ce projet-là ! En plus de m'en sortir avec une très belle édition collector, j'ai droit à un manga très sympathique à cheval entre le polar, le thriller, le road-trip et le surnaturel. L'histoire a une vibe old-school de manga d'action des années 90, tout en étant servie par un excellent dessin à la fois épuré (les chara-designs à la One Piece) et riche en détails (les décors et les aplats de noir !).
C'est très encourageant pour la suite, j'ai hâte pour pouvoir financer les prochains tomes !

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On retombe dans ce tome dans les travers de Nihei, à savoir la difficulté à créer un univers clairement compréhensible. Plus que n'importe quelle autre série du bonhomme, Biomega se sent comme un one-shot étiré en 6 tomes, on passe d'un manga cyberpunk de zombies à inspiration biker à un manga de SF post-apo à influence fantasy. Rien de rédhibitoire, c'est toujours aussi sublime plastiquement, mais cette impression d'improvisation constante rend l’œuvre foutraque sur le long terme, sans heureusement lui faire perdre ce pouvoir de fascination unique à la bibliographie du maitre.

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Par curiosité, j'ai voulu découvrir ce comics qui a été "adapté" pour Thor Love & Thunder. Putain de merde, Marvel Studio est aussi bon pour adapter que Leatherface est doué en chirurgie ! Comment on peut passer à ce point à côté de ce qu'on adapte, c'est une prouesse extraordinaire qui dépasse même le pitoyable Civil War !
Je n'ai jamais lu de comics Thor mais ça n'a heureusement pas gâché ma lecture. Ces deux premiers tomes proposent un arc apocalyptique avec un antagoniste fascinant, le fameux Gorr, un psychopathe très charismatique qui a malgré tout une origine tragique vraiment bien troussée. Tout l'arc est raconté comme un mythe, avec ses rencontres, ses affrontements homériques, ses échecs, et cette idée de faire se rencontrer 3 Thor ajoute à ce souffle épique qui traverse tout le récit. Le comics nous place du point de vue de Thor, qui est un dieu bienveillant mais qui doit faire face à un mortel qui a subi les pires aspects de la divinité, et on finit, comme Gorr, par se demander si l'univers a encore besoin des dieux s'ils sont mauvais ou indifférents aux prières. Est-ce que Thor sert à quelque chose, à part à balancer son marteau sur tous ceux qui ne lui reviennent pas ? Dès le début de son run, Jason Aaron nous annonce qu'il a prévu de salement malmener son héros, et ça m'intrigue pour la suite.

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27 tomes/27

La série culte de Buronson et Tetsuo Hara a encore toutes ses dents. Une œuvre fondamentale et fondatrice de toute la culture manga (Jojo et Berserk lui doivent tellement !), moins manichéenne et viriliste qu'on ne pourrait le croire (le nombre d'hommes musculeux à moitié nus qui fondent en larme en découvrant les bienfaits de l'amour !). Buronson n'a jamais été un scénariste d'une franche subtilité, mais il a toujours compensé par une pureté des sentiments qui transforme chaque scène en affrontement homérique ou en tragédie shakespearienne. Après tout, dans un monde post-apocalyptique, si le pire de l'humanité ressort, pourquoi est-ce que le meilleur n'en serait pas plus exalté ? Et c'est fou ce que le manga est beau ! Alors oui, le chara-design est de son époque, mais le trait de Hara est impeccable et fait corps avec l'atmosphère épique de son histoire (les personnages féminins sont souvent mal écrits mais qu'est-ce qu'ils sont beaux !). On déplorera une deuxième partie bien moins engageante et 3 derniers tomes où l'on sent que les auteurs n'ont plus rien à raconter et tournent péniblement en rond, jusqu'à un final assez décevant.
Hokuto no Ken, c'est plus qu'un manga, c'est une véritable religion dans son pays natal, et ça n'est pas pour rien.

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Pour son run, Mike Carey décide d'aller beaucoup plus loin dans le domaine mystique, en exploitant différents folklores, en créant des récits où son Constantine est bien plus offensif et va directement à l'affrontement contre les forces du mal. Il met d'ailleurs en avant Swamp Thing, afin de renforcer la connexion du personnage avec l'univers DC, ce qui à terme amènera cette ordure de magicien à rejoindre bien plus explicitement le canon officiel, régulièrement mis en avant dans les crossovers et ayant sa propre série durant la période Rebirth. Mike Carey trouve ses marques sur la série en se focalisant sur la nièce de John, Gemma, ainsi que sur son rapport compliqué à sa famille, qui dans ce tome-ci va d'ailleurs le conduire à une sacrée épreuve. Le plus intime de notre héros côtoie le plus apocalyptique. Jamais dans l'histoire de Hellblazer on n'a jamais senti de façon aussi prégnante que l'Enfer est à nos portes, même quand John tuait Satan, on n'avait pas cette atmosphère macabre de fin du monde. Et pour le dernier tome, il nous promet carrément, après tant d'années, un voyage en Enfer ! Constantine façon Dante, j'en rêve !

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Fin du run de Mike Carey sur une jolie note. Carey est le premier auteur de Hellblazer que je lis à avoir cherché à créer une continuité avec les runs précédents. Des personnages créés par Warren Ellis, un personnage hyper important remontant à l'époque de Jamie Delano, d'ailleurs la série commence en prenant en compte la conclusion de celle de Brian Azzarello juste avant. Le scénariste relie tous ces éléments entre eux en les rendant cohérents et en les plaçant dans un contexte qui va vraiment à fond dans le côté magique. Démons, rituels, sortilèges, apocalypse imminente, voyage en Enfer, rencontre avec une divinité aztèque,... Tout y passe, Carey met de côté la critique sociale pour se concentrer sur le mystique et sur le déploiement d'un univers toujours plus vaste mais qui n'a jamais perdu sa cohérence en plus de 30 ans.
Franchement, je suis heureux que Hellblazer existe. En 5 runs, je suis tombé sur 5 pépites des comics, et il reste encore tant à lire !

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Tom King est définitivement à part. Un run absolument brillant sur Batman parachevé par un Batman/Catwoman génialissime, un Mister Miracle intimiste et torturé,... Il continue son exploration des personnages secondaires de DC avec Adam Strange, sur papier l'archétype parfait du héros de pulp, mais qu'il va passer au gril de ses thématiques fétiches, les PTSD, les choix de l'individu face à la raison d'état, la violence qui contamine, l'amour, la famille,... On aboutit sur un récit encore plus sombre et déprimé que Mister Miracle sur la guerre, n'hésitant pas à aborder frontalement l'interventionnisme américain, le racisme, le culte de la violence rendue héroïque,... Une fois de plus un super-héros qui ne peut plus supporter le poids de sa propre mythologie, il est complètement brisé et pourtant on exige de lui toujours plus.
King pousse l'héroïsme de bande-dessinée jusqu'à l'absurde et voit ce qu'il fait à ses personnages. Ce n'est pas beau à voir, mais ça nous rappelle qu'ils sont au fond juste des humains aussi perdus que les gens qu'ils sauvent. Ils se baladent juste en pyjama pour le cacher.

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La déférence dont fait preuve Tanabe pour ses adaptations de Lovecraft est louable, mais elle connait ses limites. Ici, c'est en termes de rythme que ça pêche. Une nouvelle certes dense, mais qui ne nécessitait peut-être pas 3 tomes, or la volonté du mangaka de coller le plus possible à l'ambiance et au texte ne peut que créer ce genre de soucis. Un texte lovecraftien s'harmonise très bien avec la narration et le découpage propres au manga, mais c'est une harmonie qui demande de savoir quoi couper et quoi simplifier. Le manga, ça n'est jamais que du cinéma transposé en BD, donc une adapation littéraire en manga devrait se rapprocher le plus possible d'un rythme de film.
Le tome reste bon, mais encore une fois le manque de concessions du mangaka commence à ternir son travail pourtant toujours aussi beau. Lui qui a travaillé avec toutes ses autres histoires une sorte de naturalisme du lovecraftien, il se retrouve ici à devoir mettre en scène une créature invisible tout en devant nous faire ressentir sa monstruosité et sa dangerosité. Ca fonctionne très bien, notamment parce que Tanabe travaille cette atmosphère de paganisme dégénéré qui donne une identité si forte à la nouvelle d'origine. Ambiance + Suspense + Vilain monstre dans le noir = Excellent travail d'adaptation.

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Comparé à d'autres de ses séries, Batman Winning Card est un petit récit dans la bibliographie de King, racontant une énième fois la relation Batman-Joker et en tirant les conclusions habituelles sur leur macabre tandem et sur ces forces opposées et destructrices qui pourtant se complètent. Là où le comics est plus intéressant, c'est dans la façon de dépeindre le Joker, qui est ici un tueur en série totalement déshumanisé voire un brin surnaturel, un boogeyman qui jaillit de l'ombre et frappe au hasard avant de retourner à l'obscurité, l'insondable mystère de la folie concentrée dans son regard noir vide de toute vie. Je ne suis pas le plus grand fan du Joker parce que je trouve que sa surexploitation médiatique en a fait une figure plate et passablement redondante vidée de toute sa charge dramatique et politique, mais King, dans toute l'humilité de ce petit récit sans ambition, tente une approche différente du personnage qui me plait bien. Encore une fois, sa gestion du découpage, des planches en gaufrier et des plans fixes est admirable, tout comme le dessin de Gerads qui se fait plus nerveux voire plus viscéral que tout ce qu'il a jamais dessiné précédemment pour Batman.
Seul petit bémol, la censure. Autant que dans Batman Rebirth et Batman/Catwoman, les injures ponctuelles de Catwoman soient censurées, ça passe et ça apporte même un côté comique, mais dans Winning Card ça jure énormément, parfois des dialogues entiers en sont saturés, et tous les jurons sont censurés. Dites-moi, Urban, vous pensez choquer qui avec des gros mots dans un récits où le Joker fait littéralement du jonglage avec les globes oculaires de policiers sous les yeux de Gordon ?
Je me doute que ça vient de la VO, mais on est pas obligés de subir toutes les hypocrisies de la future plus grande dictature néo-évangeliste de la planète !
Bref, bonne histoire mais à ne pas prendre pour plus qu'elle n'est.

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Les jeunes années de Tanabe avant son grand cycle lovecraftien. Il faut être indulgent, ces histoires courtes ont 20 ans, la qualité visuelle et narrative n'est clairement pas comparable à ce qu'il a produit par la suite. "Je suis d'ailleurs" est celle qui s'en sort le mieux, déjà parce qu'on sent que l'histoire lui tenait à cœur et qu'il a bien pris le temps de dessiner chaque page pour un résultat très intéressant pour du Lovecraft, mais aussi parce que l'auteur épouse très naturellement la narration du maître de Providence. Dès le début, on sent que lui et Tanabe étaient faits pour s'entendre. Les autres histoires ne sont pas aussi bonnes. Seule la seconde des deux adaptations de Tchekhov vaut le coup d'oeil, et encore, et la mini-série Ju-Ga, si elle se défend plutôt bien graphiquement, est narrativement un peu maladroite.
Si vous aimez Tanabe et toute sa partie lovecraftienne, c'est un petit objet de curiosité, mais sinon passez votre chemin.

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Découvert totalement au pif dans une librairie, Tank Chair est le typique manga cyberpunk post-Gunnm, avec un univers riche visuellement et très barré, pas mal d'humour noir, et surtout un pitch de départ vraiment cool : Un super tueur à gages de la mort qui tue en fauteuil, l'idée est trop marrante ! En plus l'auteur s'amuse à lui donner différents modèles de fauteuils comme si on était dans un sentaï, c'est génialement con !
Évidemment on sait dans quelle direction ce genre d'histoire va aller, mais je suis curieux d'en lire plus.

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Tom King s'attaque à un nouveau pan des héros oubliés de DC en s'essayant au grand récit choral, avec plus d'une vingtaine de personnages principaux dont on va suivre l'histoire ! Des personnages qui sont tous, à différents degrés, des loosers, des outsiders et des freaks. Comme à chaque fois, King raconte comment les gens normaux et les super-héros de la team C font pour survivre dans cet univers de fous où la Justice League manque de détruire la Terre à chaque fois qu'elle affronte Darkseid. Des gens extraordinaires ramenés à leur plus stricte humanité, et qui se démènent pour exister malgré le poids d'une mythologie qui devient toujours plus écrasante au fil des années. King n'est jamais meilleur que quand il sonde les tréfonds de la psyché fracassée de ses héros et montre tout l'enfer caché sous leurs vies pleines d'aventures et de fantaisies, et ici il les confronte à la banalité de l'existence et à ces petits riens qui la jalonnent et la rendent plus supportable.
Ce n'est pas le meilleur titre de King, mais l'exercice de style est réussi.

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Fin de L'Abomination de Dunwich, qui aura quand même pris 3 tomes ! Autant que Les Montagnes Hallucinées ou Le Cauchemar D'Innsmouth en fassent 2, je comprends, autant 3 tomes pour L'Abomination ? Je conçois que la nouvelle d'origine se déroule sur une une assez large période de temps et qu'il y avait matière à développer, mais je pense que 2 tomes auraient suffi à Tanabe et lui auraient permis de moins diluer la tension du récit d'origine (le tome 2 est quand même un petit ventre mou...). Il nous gratifie malgré tout de ses superbes visuels et de designs toujours plus incroyables des créatures lovecraftiennes, avec même un petit aperçu de la Terre conquise par les Grands Anciens. On est encore et toujours sur une bonne adaptation, mais je ne pense pas que c'est la meilleure que Tanabe est faite. Le travail de fond se ressent, de même que la bonne volonté, mais parfois il faut savoir faire plus concis.

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Suehiro Maruo, c'est l'un des emblèmes de l'ero-guro, ce sous-genre entre l'horreur et l'érotisme inspiré d'Edgar Allan Poe, où le sublime côtoie l'atrocité à égalité. Maruo ausculte les perversions de l'humain, son rapport étrange à son propre corps, à sa sexualité et à son environnement immédiat ou étendu, comme par exemple son rapport à son passé, comme le montre la dernière histoire sur le traumatisme de l'occupation américaine. C'est souvent très alambiqué et ça cherche plus à créer une atmosphère de bizarrerie poétique qu'à être narratif, mais c'est sublimé par l'excellent dessin de l'auteur, très inspiré des compositions de l'estampe japonaise et de son imagerie sexuelle grotesque.

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Maruo propose une série de petits poèmes-mangas érotiques assez violents et à l'imagerie aussi fascinante que dérangeante. Le tout est encore une fois très abscons, mais ce n'est pas le sens qui importe mais l'émotion suscitée. Lire du Maruo, ça n'est pas pour tout le monde, mais c'est découvrir un monde aussi beau qu'horrible qui se moque des conventions sociales, du puritanisme et de la bien-pensance. Le pire de l'humanité sous forme de poésie macabre.
Youhou !

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Là où le premier tome permettait à King de poser son concept et d'en montrer tout le côté aliénant, il cherche dans ce deuxième tome à le pousser jusqu'à l'absurde : Est-ce que ces vieilles séries de BD à l'eau de rose nous vendant des modèles conjugaux et familiaux parfaits ne sont pas finalement des pièges dans lesquels on enferme consciemment ou non les femmes pour les pousser à correspondre à des critères inatteignables ? Est-ce que se formater quand on est un être social qui a besoin d'espace, de liberté et d'indépendance ça ne peut pas mener à autre chose qu'à la folie ?
King est à nouveau très malin car il pervertit un genre en montrant comment derrière les paillettes et les jolis sourires se cachent de terribles thrillers psychologiques, et il parvient à le faire sans délaisser l'humour ni le sens de la fantaisie. Et Elsa Charretier fait à nouveau des merveilles avec ce trait qui fait immédiatement penser à du Bruce Timm, et qui arrive à virer sans problème dans le registre horrifique sans avoir particulièrement besoin de transformer son trait.

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L’œuvre la plus connue d'Ito qui invoque ses plus grosses obsessions : le body-horror, le grotesque, des éléments à priori ridicules transformés en machines à cauchemars,... Il construit son petit univers horrifique autour d'un seul élément : La spirale. Il décline alors le motif sous tous ses aspects jusqu'à les faire se collisionner les uns les autres dans le grand chaos du dernier tiers, où encore une fois le spectre de Lovecraft n'est pas très loin quand on découvre le secret du village. Evidemment la spirale peut être vue comme une métaphore de plein de choses : Le néo-libéralisme selon l'excellente analyse présente en fin de volume, l'obsession, l'amour, l'art,... Ce qui en fait un manga assez riche en terme d'analyse, ça et le superbe trait d'Ito qui est toujours aussi efficace même si à mon sens il ne livre pas ses meilleurs visuels d'horreur.

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Parmi les plus célèbres histoires courtes d'Ito, notamment l'excellent Un Rêve sans Fin qui est à la fois extrêmement flippant et d'un minimalisme déconcertant. Dans plusieurs de ces récits, l'influence lovecraftienne est palpable, Ito effleure la barrière entre le monde rationnel et le pur chaos de l'imaginaire de l'écrivain américain, mais il a la pudeur de ne pas donner trop de clés, créant cette zone de flou dérangeante qui fait le sel de toute bonne histoire d'horreur.