US RAP/R&B 2021

Annotation :

Début d'année très productif pour Benny The Butcher et Harry Fraud qui, après la BO de Conflicted pour l'un et l'album collaboratif avec Jim Jones pour l'autre, nous reviennent pour proposer un The Plugs I Met 2 bien puissant.

Difficile d'en demander plus : le projet est très solide de bout en bout. Benny est incroyable sur tous les titres où il pose seul, et les feat mettent parfaitement en lumière les univers des protagonistes invités. La production d'Harry Fraud n'est d'ailleurs pas étrangère à ce ressenti.

Une justesse rarissime de nos jours qui pousse ce deuxième opus de la série à un top album l'année 2021, assurément. Bien que très productifs, les copains de Griselda poursuivent leur ascension en conservant un niveau assez remarquable.

Annotation :

Slowthai est un mec intéressant. Nothing Great About Britain ne m'avait pas totalement convaincu dans son ensemble, mais aucune chance que je passe à côté de ce second opus. Surtout après deux morceaux promotionnels, Mazza et Cancelled, qui laissaient présager un album plus accessible que le précédent, porté sur la trap notamment.

Sauf que surprise, l'album possède deux faces bien distinctes, chacune d'entre elles ayant ses spécificités mais surtout, d'innombrable qualités. On démarre avec le slowthai que l'on connaît, un peu branleur sur les bords, qui se/nous fait plaisir sur un florilège de bangers tirant leurs influences de différentes sources. On y retrouve notamment du grime traditionnel, de la trap mais j'ai surtout adoré l'empreinte "Three Six Mafia" sur multiples pistes. PLAY WITH FIRE est le préambule du passage de flambeau à une seconde partie bien plus délicate.

Un slowthai inédit fait son apparition avec brio sur cette face B. On troque le costume agressif pour un costume qui se rapproche plus d'un rap calme (on a l'impression d'entendre Brockhampton parfois), sur lequel le rappeur anglais est loin d'être ridicule. Introspection et mélancolie rythment la fin du projet et clôturent cette belle expérience avec réussite, encore une fois.

Annotation :

C'est officiel : tous les membres des Flatbush Zombies sont capables de performer en solo.

Si les talents de producteur d'Erick the Architect étaient déjà indéniables, une petite part de doute subsistait quant à sa légitimité comme artiste solo. Un EP ne suffit pas à tout prouver, d'autant plus qu'il est composé à 80% de feat, mais Erick se distingue sur chaque piste et la justesse qui émane du projet est dingue.

Annotation :

On s'attend forcément à une duo gagnant lorsque la moitié de Dipset s'associe à une autre référence newyorkaise à la production. The Fraud Department répond aux attentes et les deux protagonistes à la baguette cochent toutes les cases qui permettent d'affirmer qu'un projet est une réussite.

Nous aurions pu envisager que les deux artistes s'engagent dans une seule et unique voie dans la réalisation du projet, pour assurer leurs arrières et proposer une copie conforme à ce qu'on les sait capables de proposer.

Au contraire, plusieurs pistes prouvent qu'ils peuvent parfois se laisser tenter par du "hors piste" et ce avec réussite. Une excellente nouvelle qui permet au projet de se renouveler continuellement durant l'écoute des 11 pistes qui le composent. C'est du solide !

Annotation :

Après la déception de l'EP Open Flame l'an passé, Nyck Caution est déjà de retour en solo en nous proposant Anywhere But Here, un album composé de 14 morceaux parmi lesquels nous retrouvons plusieurs connaissances (Joey Bada$$ forcément, mais également Denzel Curry).

Ce projet est forcément plus abouti que le précédent, son format oblige, mais c'est une réalité qui se calque aussi sur l'aspect purement musical. Nyck Caution erre entre différentes atmosphères et s'en sort bien sur la plupart d'entre elles.

Je l'évoquais déjà l'an passé, je le préfère dans le registre de Bad Day par exemple, lorsque son flow se mêle parfaitement à une production agressive (comme ce fut le cas aussi sur l'album Nyck @ Knight il y a quelques années). Mais au-delà de ça, l'album reste très correct et montre qu'il est capable de performer en dehors de son collectif.

Annotation :

L'expansion de Griselda se poursuit même au niveau du 7ème art. Pas ici pour commenter le film, concentrons-nous sur sa BO. Celle-ci réunit du beau monde et colle à l'ambiance chère aux investigateurs du projet.

Hargneux, rude et sombre, le projet conserve globalement un équilibre constant sur sa durée. La qualité des contributions est inégale et certains semblent mieux s'en sortir dans l'exercice que d'autres. Mention spéciale à Lloyd Banks, un réel plaisir de l'entendre de nouveau.

C'est un bon album, pas marquant, mais qui confirme la montée en puissance de nos amis de Buffalo.

Annotation :

Cet EP me prouve que j'ai possiblement merdé en n'écoutant pas les projets Veteran et All My Heroes Are Cornballs de JPEGMAFIA (ce que je vais probablement faire prochainement donc).

Je n'avais pas forcément accroché aux quelques bribes de morceaux qui avaient pu arriver jusqu'à mes oreilles, peut-être parce que j'étais plus fermé auparavant ou tout simplement parce que la période ne se prêtait pas à une plus grande ouverture d'esprit de ma part, en tout cas cet EP2! est intrigant.

J'aime beaucoup l'environnement dans lequel l'artiste gravite, une étrangeté en ressort et ça m'intrigue vraiment.

Annotation :

Une anecdote qui n'a rien à voir avec l'album, mais plutôt avec Devin the Dude : je garderais toujours en mémoire sa voix. La première fois que je l'ai entendue date énormément puisque cela remonte à l'écoute de l'album 2001 de Dre sur la piste "Fuck You", album que je possédais en version CD lorsque j'étais jeune adolescent au milieu des années 2000. Facile de retenir la voix et le nom d'un mec quand le refrain qu'il propose est probablement la seule chose que tu arrives à traduire facilement sur l'ensemble du morceau.

Je n'ai, depuis, jamais eu l'occasion d'écouter un projet de Devin the Dude. Je ne l'ai d'ailleurs pas réellement remarqué sur d'autres projets non plus. Ce Soulful Distance présente donc l'occasion de recoller les morceaux avec lui. Et c'est plutôt réussi.

Sa musique est réellement singulière, qu'il s'agisse des instrumentales qu'on ne croise pas souvent dans le milieu, ou bien du flow qui semble lui aussi unique en son genre.

Annotation :

Difficile de juger un EP aussi court que celui-ci (trois morceaux). Drake arrive cependant à nous proposer trois pistes bien distinctes les unes des autres dans leur style. Prod et flow allant souvent de paire, on le retrouve donc dans des postures qui diffèrent sur chaque son.

Deux invités également, dont un Rick Ross fidèle à lui-même et un Lil Baby en jambes mais qui ne mérite toujours pas l'attention qu'on lui porte d'après-moi.

C'est pas mal mais il nous faut du vrai format.

Annotation :

Vous devinerez facilement ma surprise à l'écoute de cet EP après cette confession : mes uniques références concernant Sylvan LaCue se résument à la tracklist du (très bon) projet Apologies In Advance qu'il a eu l'honneur de nous sortir en 2018.

Deux salles deux ambiances, on retrouve un Sylvan LaCue percutant qui n'a rien à voir avec celui qu'on a pu écouter sur Guilt Trip notamment. L'aspect chanteur a laissé place à l'aspect kicker.

Qu'est-ce que j'en pense ? Pas grand chose. Difficile d'avoir un jugement complet sur un EP aussi court mais son intitulé laisse penser qu'on aura une suite très prochainement. Sylvan LaCue est capable de poser sur des beats trap mais j'ai du mal à savourer sa voix comme j'ai pu le faire sur des tonalités plus neutres.

Annotation :

Un album sous forme de compilation pour notre ami Canadien The Weeknd. Il faut le reconnaître, je suis loin d'être fan du genre musical qu'il pratique, mais le gars commence à avoir beaucoup de tubes à son actif.

La première partie du projet est 10 fois plus parlante que la seconde pour moi, j'y prends même goût. En revanche difficile d'être convaincu par la lenteur de la seconde partie où, sur cet enchainement de pistes, je reconnais le The Weeknd qui ne réussit pas à me convaincre.

C'est du 50-50.

Annotation :

UNLOCKED 1.5, une version alternative du projet collaboratif UNLOCKED sorti l'an passé et réunissant le brillantissime Denzel Curry et le producteur Kenny Beats.

Cette version alternative est purement expérimentale, on le constate très rapidement au début du projet. J'étais perplexe au départ, mais j'ai commencé à apprécier l'album après plusieurs écoutes. Certains paris sont osés mais payent, même si d'autres morceaux me laissent totalement indifférent.

Au global ça me paraît bien trop juste pour obtenir plus que la moyenne, je tiens quand même à souligner l'idée qui est cool. D'autant plus qu'elle est appliquée sur un projet déjà ultra expérimental puisque, je le rappelle, l'album avait été enregistré en un week-end dans le basement de Kenny Beats si mes souvenirs ne sont pas trop défaillants.

Annotation :

"Murda on the beat so it's not nice", un tag familier non ? Cela fait déjà plusieurs années que le producteur canadien contribue ici et là dans le milieu, avec plus ou moins de réussite. Bien que n'étant pas familier avec Shordie Shordie, je suis intrigué par son timbre de voix et les étincelles que cela peut faire avec un beatmaker ayant la faculté de bien s'adapter à ses collègues.

On reste loin de ce qui me plaît habituellement, mais je dois dire que je suis agréablement surpris par le projet. Il est mélodieux et nous invite dans une balade qui possède un certain charme.

Annotation :

2nd Generation Wu, vous l'aurez compris, un groupe composé de certains fistons des membres de l'illustre Wu Tang Clan. Un argument marketing notable, mais le talent des ainés est-il héréditaire comme le suggère l'intitulé du projet ?

On ne se retrouve pas en face d'un classique, c'est évident, mais les influences des anciens est notable et certaines vibes qui émanent du projet font leur effet. Nous avons même la chance d'apercevoir Inspectah Deck en deuxième partie de projet.

Pour résumer, l'album passe bien mais reste loin de sortir du lot.

Annotation :

Second EP de la série des Young Sylvan, je reste globalement sur le même avis que le précédent opus. J'ai du mal à le trouver efficace dans ce contexte et certains morceaux ne semblent pas être bien digérés par mes oreilles.

Un épisode 3 pourrait-il me convaincre ? Difficile de le dire. En tout cas c'est très moyen jusqu'ici.

Annotation :

Album (mixtape?) dans son jus. Kevin Gates ne cède pas et continue de nous proposer ce qu'il aurait très bien pu nous proposer en 2012. La résonance est différente en 2021 et on a l'impression d'écouter un projet un peu old school. Je ne dis pas ça forcément au bon sens du terme.

Quelques semblants de bangers suffisent à rehausser le niveau du projet, surtout avec un client comme moi, mais ça reste bien trop léger pour s'imposer comme un projet mémorable.

Annotation :

Cela commence à devenir coutumier avec lui, mais encore un top projet de la part de Conway. Un album qui me donne envie de réécouter JID à bloc tant son couplet est énorme sur Scatter Brain.

Annotation :

Album clivant avec quelques gros bangers mais également des morceaux plus "grand public", trop imposants en deuxième partie de projet. Le potentiel d'AJ Tracey est indéniable par contre.

Annotation :

Court mais bon moment. Des gars comme Earl Sweatshirt ou Boldy James sont toujours excellents sur des productions du genre.

Annotation :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas osé me remettre sur l'écoute d'un projet de Yelawolf. La magie n'opère toujours pas avec moi, j'ai beaucoup de mal avec la structure de la plupart des sons. Même si certaines pistes sont relativement bonnes et que le flow de l'artiste lui est propre, difficile de trouver un motif de satisfaction.

Annotation :

Tee Grizzley possède une appétence naturelle pour poser proprement sur la plupart des sons. On reste cependant sur notre faim tant cet album ne se démarque pas du lot.

Annotation :

C'est vu et revu, fallait s'y attendre, mais ça commence à faire beaucoup. Migos ne nous propose rien de novateur sur ce Culture III qui est très décevant. Certains morceaux s'écoutent très facilement, c'est un peu la marque de fabrique du trio qui parle, mais on est vraiment sur quelque chose de réchauffé.

Annotation :

Young Nudy est le cousin de 21 Savage. C'est la seule raison pour laquelle j'ai pris le temps d'écouter le projet, pour voir si certaines influences pouvaient être perceptibles dans le projet.

Si on retrouve des productions en verve dans le paysage rap actuel, la prestation du rappeur est très décevante et manque cruellement de cohérence.