US RAP/R&B 2022

Annotation :

On le savait déjà. Ce mec est beaucoup trop talentueux.

Album qui semble destiné à squatter le top 3 cette année. Denzel Curry, c'est masterclass sur masterclass depuis plusieurs années maintenant. Le pire dans tout ça, c'est qu'il évolue vraiment bien artistiquement.

Il l'annonçait lui-même et estimait Melt My Eyez See Your Future serait son meilleur projet à date. Je crois effectivement que nous n'en sommes pas loin.

Annotation :

Même si nous nous parlons de périodes différentes, Pusha T a historiquement toujours été proche de Pharrell Williams et de Kanye West depuis ses débuts. It's Almost Dry réunit les deux à la production. Pas forcément une nouveauté pour Kanye (GOOD Music), en revanche une tentative qui ne nous laisse pas indifférente avec Pharrell (on se parle de Clipse en 2002 pour la dernière fois).

A 45 balais, Pusha T réalise une nouvelle fois une très grosse performance sur le projet. Lyricalement parlant, on connaît plus ou moins le chemin sur lequel où il nous mène de manière générale, avec une plume toujours bien affutée et des références qui nécessitent parfois des recherches pour être comprises.

Je suis notamment très satisfait de le voir efficace sur certains morceaux où nous n'avons pas l'habitude de l'entendre poser. Il a souvent été mis dans une case par la critique, et montre aujourd'hui que ce n'est pas totalement justifié.

Annotation :

Benny The Butcher est très certainement au peak de sa carrière musicale. On dirait par contre qu'il a la faculté de conserver ce peak sur la durée, ce qui n'est jamais simple.

Tana Talk 4 répond tout bêtement aux attentes de ses grands fans (va falloir que je me pose la question mais je crois que j'en fais partie). Comme à son habitude, Benny délivre des couplets très solides. Ses invités ne sont pas en reste, entre Boldy James, J.Cole ou encore Conway, on se régale terriblement.

Annotation :

Une recette qui fonctionne, un peu de Gnarls Barkley, un peu de Roots et en route. Le projet est excellent, bien structuré, et a pas mal tourné en boucle entre sa sortie et le jour où je rédige ces lignes. A écouter sans modération.

Annotation :

Quelle belle surprise de revoir Joey Bada$$ sur un concept qui lui sied tant.

Nous l'avions découvert il y a une dizaine d'année lorsqu'il avait sorti l'iconique mixtape 1999 sur laquelle il était question de revenir aux origines (je force le trait) de son genre musical de prédilection. Le succès rencontré par la mixtape parle pour lui-même, il s'épanouit dans cet univers. Car il a du talent.

Après avoir évolué en tant qu'homme et qu'artiste, plusieurs albums peuvent en attester, Joey refait surface avec 2000. Il répond trèèèès largement aux attentes.

Je me suis régalé sur la quasi-intégralité du projet, qui est globalement drivé par Statik Selektah à la production même si Joey n'a pas oublié d'inviter quelques copains comme Erick the Architect, Powers Pleasant ou même Kirk Knight (avec l'excellent Zipcodes).

Peu de choses sont à jeter sur le projet. L'année 2022 est décidément très qualitative.

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Boogie (ou Westside Boogie pour les plus perfectionnistes) nous propose un deuxième album sous la bannière Shady Records, après l'excellent Everythings For Sale paru en 2017.

J'avais réellement peu de doutes sur sa capacité à revenir fort tant c'est un artiste ayant réussi à me toucher assez facilement, de par sa vibe naturelle, sa sincérité et son sens de la musique tout simplement.

More Black Superheroes est une nouvelle fois une réussite, probablement l'un des projets les plus consistants de l'année. On retrouve pléthore d'invités, venant parfois d'univers très différents : Snoop Dogg, Smino ou encore Soulja Boy. Si ce n'est est le plus improbable, c'est aussi celui qui se fait le plus outshiner par le propriétaire des lieux.

Annotation :

Larry June m'avait laissé un goût amer avec un Orange Print qui ne correspondait pas forcément à ce qu'on m'avait teasé le concernant. Les choses sont rétablies avec ce Spaceships on the Blade qui arrive à se faire sa place dans cette excellence musicale que nous fait vivre 2022.

L'album renvoie d'excellentes vibes, on peut se détendre, hocher la tête de temps à autre, mais dans tous les cas apprécier l'instant. La prestation de Larry est d'une justesse difficile à atteindre. C'est un super projet.

Annotation :

La tâche s'annonçait compliquée pour le duo made in ATL, EARTHGANG, de revenir avec un projet qui serait forcément sujet de comparaison avec l'excellent MIRRORLAND sorti 2 ans plus tôt.

Musicalement, on constate facilement un changement d'univers, pour entrer dans quelque chose de plus semblable à ce qu'on peut habituellement entendre dans le milieu du rap en général. Si cette stratégie peut être perçue comme timide au premier abord, on doit se le dire : c'est fait avec brio.

Cela n'arrive pas souvent, mais les skit mis de côté, toutes les pistes ont leur place sur le projet. C'est une prouesse pas si évidente, elle est notamment due à l'énergie et aux bonnes vibes transmises par les deux compères, qui ont par ailleurs réussi à inviter quelques invités bien sentis.

C'est un très bon album et de l'excellente publicité pour Dreamville.

Annotation :

Nous l'attendions, le premier projet de Conway estampillé Shady Records. Pour autant, il n'est pas question avec ce God Don't Make Mistakes de s'engager dans un virage artistique assumé.

On retrouve effectivement, au global du projet, une ambiance propre à celles historiquement approuvées par Griselda. Pesante, sombre, grave, choisissez le terme qui vous convient. Du point de vue de la prestation, pas de surprise, Conway est fidèle à lui-même. On notera un certain niveau de confidence sur le projet, qu'on n'avait pas forcément eu l'habitude de côtoyer précédemment.

Le projet est bon, on en redemande.

Annotation :

Grand respect à Dave East pour ce projet, qui est très court mais doté de nombreuses qualités.

La première, c'est la qualité de la production. Chaque morceau se distingue bien des autres, c'est un terrain de jeu idéal pour le poste de Kevin Durant, qui nous prouve encore une fois sa polyvalence.

Parmi les autres qualités, on soulignera l'audace des featuring. C'est un régal de pouvoir écouter Method Man, Anthony Hamilton ou encore Trae The Truth sur un projet qui ne compte que 9 morceaux.

Simple, net et efficace. Le job est fait.

Annotation :

Un album collaboratif aux odeurs de Slaughterhouse, puisque la moitié du feu groupe y est présente. Si les deux rappeurs prennent de l'âge, leur énergie n'en pâtit pas une seconde. On sent clairement une synergie entre les deux protagonistes.

On regrettera uniquement la longueur de l'album car une bonne partie de la deuxième moitié du projet aurait pu être supprimée. En revanche nous sommes proches d'un sans faute sur les 10 premiers morceaux, c'est de la régalade.

Annotation :

Le site ne le précise pas mais l'album est collaboratif : T.F est accompagné de Roc Marciano ainsi que Mephux à la prod. Ce dernier m'était presque inconnu, et je dois dire qu'il a trouvé les partenaires idéaux : la formule fonctionne totalement.

Une ambiance grave et pesante ressort de ce projet, T.F et Roc Marciano enchaînant les phases et laissant parfois place, au gré de leur humeur, à des invités pas en reste. Le climax restant cependant le morceau Olathe, où l'on retrouve Conway.

Projet très intéressant !

Annotation :

Très heureux de revoir Lloyd Banks aussi rapidement, pour ce qu'on peut considérer comme la seconde partie de The Course of Inevitable, seulement un an après la première.

Le projet me semble bien plus abouti que celui sorti l'an passé. Banks est incisif (comme d'habitude) sur toutes les pistes, et on rencontre un peu plus de variété dans les orientations musicales que ce qu'on a pu avoir l'an passé.

Il s'agit très clairement du projet le plus intéressant de la part de l'artiste, depuis The Cold Corner 2. Il est loin d'être fini et se charge de nous le rappeler ici.

Annotation :

Toujours dans un contexte de "back to basics", le prolifique Boldy James nous délivre une nouvelle masterclass sur un fond de production par Real Bad Man. La variété des beats + le ton monotone mais ô combien appréciable de Boldy mêlé à sa technique affûtée nous donnent un résultat final alléchant. C'est du solide.

Annotation :

Ramona Park, Long Beach, des thèmes qui reviennent souvent depuis les débuts solo officiels de Vince Staples et le magnifique Summertime '06 paru en 2006.

On dirait que ce projet boucle la boucle pour le rappeur californien, qui semble avoir tirer un trait définitif sur son passé et qui laisse planer le doute sur l'avenir de sa carrière.

Pas forcément accessible, le projet tire sa force dans la sincérité qu'il dégage.

Annotation :

Last Ones Left est un album collaboratif entre 42 Dugg et EST Gee, deux rappeurs qui commencent petit à petit à faire parler d'eux. Ces derniers sont d'ailleurs tous deux présents sur le label CMG de Yo Gotti. Leur univers est très semblable et on anticipe assez facilement le rendu à venir de cet album.

ForeveRolling est fidèle à lui-même et place les deux artistes dans une zone de confort évidente. En revanche, leur performance dépasse de loin mes attentes sur cet album. C'est une évidence, les deux compères se complètent tout au long du projet et une alchimie incontestable émane du projet.

Les couplets s'enchainent et ne subissent pas le rythme effréné des productions. Quelques bangers se détachent comme I Never Judge You ou Everybody Shooters Too, mais au global l'album est consistant.

Annotation :

Format très court pour ce nouveau projet d'IDK, à qui la trentaine semble aller bien.

L'album est de qualité même si le fait de n'en profiter que 6 pistes me laisse un peu sur ma faim. La production est très soignée et l'artiste réussit à performer avec aisance sur des sonorités bien différentes, selon les morceaux.

C'est clairement le meilleur projet que j'ai pu écouter de sa part, la direction artistique choisie est plaisante et il me semble qu'un Simple 2 a été annoncé à l'heure où je rédige cette annotation.

Annotation :

Sur le papier, un album collaboratif très intéressant entre un producteur surtout connu pour ses mash-up et trois rappeurs au style "initial" différent. Le produit fini est plutôt cool dans l'ensemble. Le projet n'étant pas trop long, l'ennui n'intervient pas dans l'écoute, et on jongle sur des pistes qui ont un univers bien défini.

C'est un avis très personnel car je pense que mon admiration pour l'artiste m'aveugle un peu, mais Big K.R.I.T. me paraît outshiner ses acolytes sur tous les morceaux où il apparaît.