Vive le streaming ! 2010's
Liste de découvertes sur les sites d'écoute en streaming, centrées sur les années 2010 et commentées si possible.
A mettre dans ma wishlist :
. PILE - Magic Isn't Real (2010)
Viagra Boys - Street Worms (2018)
Nils Frahm - Felt (2011)
Anna von Hausswolff ...
186 albums
créée il y a presque 6 ans · modifiée il y a plus de 2 ansIn the Throes (2013)
Sortie : 11 juin 2013 (France). Rock, Folk, World, & Country
Album de John Moreland
Annotation :
Album de blues country folk tout ce qu'il y a de plus classique. John Moreland a une voix parfaitement adaptée au genre, bien profonde, rocailleuse - mais pas trop - mais sinon ça reste une musique très convenue dans le genre. Et ça ne cherche sans doute pas plus.
Huonoa seuraa (2014)
Sortie : 2014 (France). Rock
Album de Jukka Nousiainen
Annotation :
Ce n'est pas cet album que j'ai écouté, c'est le suivant, intitulé Jukka Nousiainen, mais il n'est pas sur Sens Critique. Jukka Nousiainen est un artiste finlandais, sa musique pourrait sembler classique au début, un peu folk blues rock, et en fait au fil des morceaux s'installe une ambiance étonnante qui dynamite le genre par des parties plus audacieuses, des atmosphères étranges et distordues, avec de la guitare bruitiste ou de l'orgue démembrée, le contraste étant d'autant plus fort que le chant de Nousiainen est toujours cool, traînant, monotone, assez typique de la plupart des artistes finlandais. Au final c'est un album plutôt intéressant qui demanderait des réécoutes pour en découvrir toutes les subtilités.
I’m All Ears (2018)
Sortie : 29 juin 2018 (France). Psychedelic, Pop
Album de Let’s Eat Grandma
Annotation :
J'ai craint au début d'avoir affaire à un album basique d'electropop aseptisée et sans saveur comme il en fleurit depuis le début de la décennie, et s'il y a un peu de ça sur les premiers morceaux (hormis le court titre instrumental d'intro qui est sympa), je trouve que l'album décolle avec Snakes & Ladders puis sur le long Cool & Collected, chanson qui montre d'ailleurs, par sa longueur, que Let's Eat Grandma est prêt à sortir des formats classiques du genre et à balancer des structures plus ambitieuses (on peut aussi mentionner le titre final Donnie Darko, et ses 11 minutes qui culminent lors d'un pont à l'ambiance organique et épique). Du coup, malgré des sonorités synthétiques parfois cheap, des morceaux clinquants sans saveur, et un chant maniéré, certains passages valent vraiment le coup.
Heartland (2010)
Sortie : 11 janvier 2010 (France). Rock, Indie Rock
Album de Owen Pallett
Annotation :
J'avais déjà écouté cet album et j'avais moins accroché que maintenant. Disons que la musique d'Owen Pallett est tellement riche qu'elle peut être parasitée par les arrangements et les fioritures qui envahissent les chansons. L'émotion a parfois du mal à percer sous ces couches d'instruments. Mais à la réécoute certains passages sont tout de même très réussis, très beaux, et il y a une sorte de maîtrise instrumentale lumineuse qui peut rappeler Beirut mais en plus classique dans l'utilisation orchestrale. J'ai enfin perçu l'émotion, le raffinement, les mélodies, la richesse sonore pour ce qu'elle est - un véritable enrichissement de l'univers déployé par Owen Pallett - et non pour l’esbroufe que je lui prêtais jusqu'alors.
Melody’s Echo Chamber (2012)
Sortie : 14 août 2012 (France). Electronic, Shoegaze, Rock
Album de Melody’s Echo Chamber
Annotation :
Je dois vivre dans une grotte mais je n'avais jamais entendu parler de Melody's Echo Chamber qui est pourtant une française bien de chez nous (je dois pas bien écouter - d'ailleurs elle a sorti un nouvel album cette année). Pourquoi on voit sans arrêt des groupes français qui ne m'inspirent qu'une vague indifférence et jamais un groupe comme Melody's Echo Chamber ? En vérité je n'ai jamais vraiment écouté Radio Elvis, Fischbach, Hyphen Hyphen et compagnie - c'est peut-être très bien - mais alors Melody's Echo Chamber c'est très bien aussi et mérite autant d'être reconnu que les autres. Mais bon, j'ai peut-être loupé un épisode.
Quoi qu'il en soit, Melody's Echo Chamber s'inscrit dans un registre plutôt rare dans nos contrées, la dream pop teintée de shoegaze, en un mix entre Beach House et un brouillard sonore à la Broadcast. On sent les références pointues, mais sans aucune révérence ou simple copie. C'est très bien fait, avec suffisamment d'idées et de talent d'interprétation pour nous propulser dès le premier titre dans un univers onirique, délicatement psychédélique et planant. Il y a des passages à vide - certains titres manquent d'inspiration et semblent tourner en rond - mais dans l'ensemble c'est très bien (I Follow You et Some Time Alone, Alone par exemple).
Retribution (2016)
Sortie : 21 octobre 2016 (France).
Album de Tanya Tagaq
Annotation :
C'est presque impossible d'avoir un avis subjectif sur cet album, car il dépasse le simple jugement tant dans sa forme que dans son propos. Au niveau formel c'est presque inécoutable, c'est une musique expérimentale d'un genre très particulier puisque la chanteuse éructe et fait plus de bruits étranges qu'autre chose (ça s'appelle du chant de gorge). A savoir que Tanya Tagaq est une chanteuse d'origine Inuite et qu'elle signe là en fait une œuvre politique, un brûlot en fait, qui dénonce l'oppression du gouvernement canadien sur la population Inuite à travers l'Histoire (et jusqu'à tout récemment). Le thème est fort, puissant, et la musique aussi dans son genre mystique, animiste, tellurique, qui finalement un peu à l'image du message qu'elle souhaite transmettre est brute, sans concession, sauvage. Je ne peux pas dire que j'apprécie la musique, mais elle réveille quelque chose.
Have You in My Wilderness (2015)
Sortie : 25 septembre 2015 (France). Pop, Rock, Indie Pop
Album de Julia Holter
Annotation :
Il y a quelque chose qui m'échappe avec Julia Holter. J'écoute mais ça ne m'accroche pas. C'est peut-être une musique trop cérébrale, qui se perd, prend des chemins de traverse, fait des détours, pour délivrer une musique qui mériterait peut-être d'être plus directe, plus spontanée et vivante, plus viscérale. Car le foisonnement sonore reste de toute façon plutôt neutre, assez lisse, toujours très contrôlé. Ça manque de folie, de lâcher prise.
Music for People in Trouble (2017)
Sortie : 25 août 2017 (France).
Album de Susanne Sundfør
Annotation :
Déroutant cet album de Susanne Sundfor après avoir écouté le précédent - Ten Love Songs - qui m'avait mis une petite claque assez inattendue dans son genre d'electropop apparemment mainstream et qui en vérité te prend par surprise en créant des breaks de folie entêtants pour mieux dynamiter un genre en général trop scripté et sans saveur. C'était frais. Ici la musique est d'un calme à toute épreuve, un calme vraiment étonnant qui a remisé tout l'attirail electro au placard pour mieux ressortir les instruments acoustiques, le piano, les guitares folk, les flûtes et compagnie. L'atmosphère est radicalement différente. Je préférais l'originalité presque délurée du précédent album, ici c'est de haute tenue mais moins surprenant (dans son genre), ça peut rappeler du Vashti Bunyan (la voix angélique en moins) ou tout autre artiste folk un peu mystique. L'ensemble est un modèle de cohérence et d'homogénéité mais ça manque de ruptures (à part avec Undercover).
Golden Void (2012)
Sortie : 13 novembre 2012 (France).
Album de Golden Void
Annotation :
Album de hard rock psychédélique, très classique dans son genre, puisqu'il évoque immédiatement les années 60 et 70 avec ses envolées de guitares sous acides et son chanteur dont le timbre ressemble à celui d'Ozzy Osbourne, ce qui fait de Golden Void une sorte de Black Sabbath en plus lysergique, plus psyché. C'est étonnant pour un disque de 2012, je pense d'ailleurs que c'est un genre auparavant dominant qui fait désormais partie du circuit plus underground, c'est d'ailleurs plutôt bien fait (en fait les guitares sont pas mal du tout, j'aime bien leur son à la saturation bien maîtrisée, ni trop fuzz, ni trop lourde, et le jeu digne des meilleurs guitar heroes de l'époque) mais ce n'est plus trop dans mes habitudes d'écoute.
A Weird Exits (2016)
Sortie : 12 août 2016 (France). Rock
Album de Oh Sees
Annotation :
J'étais curieux d'écouter enfin les Oh Sees, groupe très prolifique ces dernières années. Au final, ce n'est pas le genre de musique à laquelle j'accroche puisqu'on est présence d'un rock garage psychédélique un peu trop bordélique pour moi. Malgré tout, j'ai apprécié les deux derniers morceaux - les plus longs - car ils tranchent avec le reste de l'album par leur aspect plus posé et atmosphérique, toujours aussi psychédélique, mais plus écoutable.
Marked for Death (2016)
Sortie : 30 septembre 2016 (France).
Album de Emma Ruth Rundle
Annotation :
C'est sans doute sexiste, mais je trouve cet album d'indie rock typiquement féminin dans sa musique, sa manière de s'exprimer, d'extérioriser ses démons : une rage électrique débordante, crépitante, et en même temps étrangement contenue, tendue, comme venant de l'intérieur. Ça peut rappeler Chelsea Wolfe et d'autres artistes dans le genre notamment. C'est fort, mais pas forcément très original, accessible ou accrocheur.
Relatives in Descent (2017)
Sortie : 29 septembre 2017 (France). Post-Punk
Album de Protomartyr
Annotation :
Album de post-punk qui me paraît être bon dans son genre mais vu que je ne suis pas un spécialiste et que je ne suis pas fan de post-punk cet avis vaut ce qu'il vaut, c'est à dire pas grand chose. Disons que je n'ai pas vraiment accroché à la musique mais qu'il y a une énergie intéressante et des morceaux qui me paraissent valoir le coup, sans forcément se conformer aux règles qui régissent le genre depuis les années 80 (le dernier morceau, Half Sister, est vraiment pas mal).
Bark Your Head Off, Dog (2018)
Sortie : 6 avril 2018 (France).
Album de Hop Along
Annotation :
Cet album d'indie rock est très convenu, il est limite d'un banal... Ni trop énervé, ni très mélodique, il me semble constamment le cul entre deux chaises, entre une chanteuse à la voix sans personnalité (genre la chanteuse des Do en - beaucoup - moins crispante, mais la chanteuse des Do quand même) et des guitares aux sonorités rêches qui n'arrivent malgré tout pas à chasser l'impression d'écouter une musique à l'énergie mainstream.
Southeastern (2013)
Sortie : 11 juin 2013 (France). Rock, Southern Rock, Alternative Rock
Album de Jason Isbell and the 400 Unit
Annotation :
Album d'americana d'un classicisme un peu trop prononcé (on pourrait croire que cette phrase est un pléonasme mais non, même si c'est souvent le cas). C'est du niveau d'un Ryan Adams en encore plus lisse.
Gentle Spirit (2011)
Sortie : 8 août 2011 (France). Rock, Folk, World, & Country
Album de Jonathan Wilson
Annotation :
Jonathan Wilson - que je connaissais pas du tout jusque-là - fait partie de ces songwriters qui ont un penchant pour une musique qui aime prendre son temps, déployer des trésors d'ambiance et de mélodies lors de longs morceaux aux consonances assez variées, piochant allègrement dans la pop la plus mélodique, le rock ou le folk. Les ingrédients sont plutôt connus mais c'est très bien interprété, ambitieux et en même temps très accessible, par l'ampleur et la beauté des atmosphères et des mélodies. C'est vraiment le genre de musique que j'apprécie. Même si l'album est un peu long (78 minutes) et accuse des baisses de régime, c'est une belle découverte.
I See Seaweed (2013)
Sortie : 1 février 2013 (France).
Album de The Drones
Annotation :
Je ne pensais pas autant accrocher après avoir écouté le premier morceau de cet album, premier morceau volontairement chaotique, frénétique, qui se rapproche parfois plus du spoken word que du rock - avec des gimmicks et une voix qui peuvent évoquer un mix entre Van Morrison et Captain Beefheart, en plus agressif et moins absurde. La musique des Drones a quelque chose d'intrigant, d'inquiétant, d'unique en fait malgré les références qui peuvent venir à l'esprit.
Le groupe développe son propre univers, porté en grande partie par la voix et la rage du chanteur Gareth Liddiard, un condensé de puissance brute qui pourrait hérisser le poil mais qui dégage une telle énergie - bien secondée par une musique aussi rock et tellurique - qu'elle aimante, attire, fascine, et devient obsédante quand les crescendo soigneusement étudiés atteignent leur point culminant, notamment sur Laika ou le titre final.
Diamond Mine (2011)
Sortie : 28 mars 2011 (France). Electronic, Downtempo, Folk
Album de King Creosote et Jon Hopkins
Annotation :
Diamond Mine est un album vraiment singulier, plutôt unique, en tout cas très personnel, presque intimiste, tant sa courte durée, le style folk déployé et la voix sublime, claire et lumineuse de King Creosote, nous transportent dans un univers d'un calme et d'une beauté pure. Grand album folk modeste.
Coffins on Io (2014)
Sortie : 14 août 2014 (France).
Album de Kayo Dot
Annotation :
Voici un album original, très exigeant, mais suffisamment intrigant et radical pour susciter un certain intérêt. Les morceaux sont longs, les structures assez libres, alternant rock expérimental, passages répétitifs, sonorités recherchées, étonnantes et étranges, moments plus calmes, voire inspirations jazzy avec l'utilisation de cuivres. C'est plutôt surprenant et inattendu comme musique, dans le bon sens du terme, puisque c'est toujours très structuré et maîtrisé. Le groupe sait où il va, même si c'est le seul à le savoir.
L'Étoile thoracique (2016)
Sortie : 4 novembre 2016 (France).
Album de Klô Pelgag
Annotation :
Qu'est-ce qui différencie Klô Pelgag de ses congénères chanteuses francophones ? En fait je ne trouve pas que l'aspect général au premier abord, et notamment le chant et les mélodies, tranchent radicalement avec le tout venant moderne de la pop grand public : c'est parfois un peu lisse, un peu maniéré. Mais en vérité il y a bien quelque chose de plus là-dedans, une magie certainement, un art de la composition, dans la confection d'univers merveilleux, à la fois enfantins et féériques, renouant avec une fraîcheur naïve, un pouvoir presque mystérieux propre à la musique.
Mine de rien, les arrangements sont très beaux, ce sont eux qui créent à travers toutes ces couches foisonnantes - et notamment grâce au piano et aux violons et violoncelles, magnifiques - cet univers si envoutant et insaisissable. Si je n'arrive pas forcément à sortir un titre du lot à la première écoute, c'est bien parce que la musique de Klô Pelgag ne brille pas par l'immédiateté de ses mélodies mais par une ambiance générale, une délicate richesse sonore qui ne faiblit jamais d'un bout à l'autre de l'album.
No Shape (2017)
Sortie : 5 mai 2017 (France).
Album de Perfume Genius
Annotation :
Art Pop / Ambient Pop / Chamber Pop / Minimal Wave
Il y a quelques éclats, des idées et des morceaux plus accrocheurs que d'autres (Sides par exemple - tiens tiens mais je crois reconnaître la voix de Weyes Blood), mais il y a tout un univers et une production auxquels je n'arrive pas a adhérer. Pourtant Perfume Genius a beaucoup de choses pour me plaire, c'est de la pop hyper chiadée, très travaillée, avec un véritable travail sur l'ambiance, les atmosphères, mais c'est peut-être trop : trop maniéré, trop de circonvolutions, et pas assez de spontanéité et d'émotions. Je resterai éternellement dans cet entre deux insatisfaisant du truc bien fichu mais qui m'ennuie (même sentiment avec l'album suivant Set My Heart on Fire Immediately).
Tales of Us (2013)
Sortie : 6 septembre 2013 (France). Pop, Indie Pop, Downtempo
Album de Goldfrapp
Annotation :
Chamber Pop / Art Pop / Chamber Folk / Dream Pop / Ambient Pop
J'ai toujours trouvé la musique de Goldfrapp un peu trop froide et austère pour mon petit cœur sensible. Ok, Alison Goldfrapp y met les formes, c'est super bien produit, arrangé, quasi cinématographique parfois avec ces ambiances lyriques et déchirantes (il y a des cordes dans tous les sens) même si c'est toujours fait dans la retenue, le souci du détail, presque l'obsession du contrôle. En fait, j'ai envie de faire une comparaison avec Perfume Genius pour cet aspect chiadé mais dans l'incapacité à m'émouvoir car sans une once de spontanéité. Mais c'est la première fois en écoutant du Goldfrapp que je me dis qu'il y a peut-être quelque chose à creuser, je sens la beauté palpable derrière des apparences distantes. Après ça dépend des morceaux. Mais il y a du potentiel. Je ne dis pas que je redonnerais sa chance à l'album dans l'immédiat, mais peut-être plus tard. Tales of Us a mis le pied dans la porte.
Lost in the Dream (2014)
Sortie : 18 mars 2014 (France). Rock, Indie Rock
Album de The War on Drugs
Annotation :
Heartland Rock / Indie Rock / Neo-Psychedelia / Dream Pop / Americana
Je connais déjà un peu The War On Drugs mais l'effet est toujours le même. Je sais ce que je viens chercher dans cette musique : le souffle des grands espaces, les longues cavalcades de guitares en échos infinis, les mélodies heartland rock conquérantes... On a envie de se rouler dans cette musique sans que jamais cela ne finisse. Et c'est une qualité et un défaut tout à la fois. Car oui, c'est typiquement la musique qui pourrait s'écouter sans fin (sans faim aussi). Mais c'est aussi une musique où tout se confond et s'étire pour ne former qu'un bloc homogène de morceaux interchangeables. Je n'ai sans doute pas encore assez écouté le groupe pour discerner les détails et les subtilités de chaque titre, mais j'ai l'impression que je pourrais y passer une vie entière sans que cela s'imprime dans mon oreille et dans mon cerveau. Mais après tout, ce n'est pas si grave car comme dit au début, je sais ce que je viens chercher ici : un feeling, car la musique de War On Drugs c'est avant tout cela, un feeling, une ambiance décontractée et élastique qui repousse les horizons du temps et de l'espace. C'est long et c'est toujours agréable, ample, caressant. Les esprits chagrins diront que c'est justement le problème, rien n'est jamais désagréable, n'interpelle, ou prend à rebrousse-poil, tout glisse et s'écoule dans le même sens. Mais parfois ce n'est pas plus mal.
Something About April (2011)
Sortie : 6 décembre 2011 (France). Funk / Soul, Psychedelic
Album de Adrian Younge et Venice Dawn
Annotation :
Psychedelic Soul
C'est vraiment bien fait en terme de soul à l'ancienne. La pochette donne déjà le ton avec cette esthétique vintage que l'on retrouve dans la musique, du feeling rétro des compositions et des instruments au chant super maîtrisé qui alterne judicieusement entre un chanteur et une chanteuse. Il y a quelques courts morceaux instrumentaux qui développent une approche un peu plus psychédélique. Ce n'est pas bouleversant - comme ça aucun morceau ne m'a éclaté à la figure - mais c'est du bon boulot.
Plays the Music of Twin Peaks (2016)
Sortie : 12 août 2016 (France).
Album de Xiu Xiu
Annotation :
Experimental Rock / Dark Ambient / Drone / Noise Rock / Dark Jazz / Art Rock
J'ai écouté ça par curiosité car je ne suis ni fan de Twin Peaks (passe encore) ni fan de Xiu Xiu (là, ça commence à devenir problématique). Et finalement, ce n'est pas si mal, mais je pense que c'est surtout dû aux compositions d'Angelo Badalamenti. La musique de Xiu Xiu m'intéresse assez peu, je trouve ça vain en terme de musique expérimentale. Alors qu'ici les morceaux ont de la substance, des moments de tension, des trucs plus puissants, d'autres plus flottants. Même si l'aspect expérimental est bien présent - le lien avec l'univers de Twin Peaks est naturel et évident - il ne phagocyte pas la musique et la démarche artistique. Tout est cohérent et homogène. Du coup, je me dis que la qualité des compositions doit y jouer. Après, ce n'est pas la grosse marade mais je pensais m'ennuyer davantage alors que l'aura et la tension dégagées par la musique sont plutôt prenantes.
pom pom (2014)
Sortie : 17 novembre 2014 (France). Pop, Rock, Lo-Fi
Album de Ariel Pink
Annotation :
Hypnagogic Pop / Psychedelic Pop / New Wave / Progressive Pop / Zolo
Je vois le gros pavé dans la face : Pom Pom a de l'ambition et s'agite beaucoup pour atteindre un statut d’œuvre somme. Il me reste énormément de choses à écouter dans cette liste mais c'est vrai que Pom Pom semble cristalliser les années 2010, pour le pire et pour le meilleur. Le meilleur c'est cette exubérance, ces influences gentiment dingues, cette énergie décomplexée qui tape dans tous les sens. Le pire, c'est à peu près la même chose, car à trop appuyer sur le mode new wave arty pop glam rock la musique est toujours à deux doigts de franchir la ligne rouge et s'encastrer dans le mur du mauvais goût. Et puis il y a cette fascination pour la musique de la fin des années 70 et des années 80 et ses sonorités new wave qui a marqué esthétiquement les années 2010, mais que je ne partage pas du tout. Donc à l'écoute de Pom Pom je jongle constamment entre l'intérêt pour certaines mélodies, l'énergie plutôt communicative, et la lassitude face à la production, les sonorités et l'univers parfois dégoulinants. C'est chaud. Et c'est trop aussi. L'album cherche visiblement à taper fort mais c'est ostensible, c'est long et difficile à encaisser. Album des années 2010 sans doute incontournable mais aussi instable et versatile que cette période mouvementée.
Red Burns (2017)
Sortie : 11 septembre 2017 (France). Sound Collage, Neo Soul
Mixtape Street de Standing on the Corner
Annotation :
Sound Collage / Neo-Soul / Poetry / Spoken Word / Hypnagogic Pop / Avant-Garde Jazz / Abstract Hip Hop / Plunderphonics / Experimental Hip Hop
J'ai le sentiment - sans être un expert dans le domaine, trèèèès loin de là - que le hip hop a continué à s'émanciper durant les années 2010 - si c'est encore possible - pour lorgner de plus en plus souvent vers l'abstraction, l'expérimental et les collages. Red Burns en est un exemple. A ce niveau ce n'est même plus du hip hop, mais il y a un esprit et des titres à intervalles réguliers qui viennent rattacher la musique à ce style mais aussi à la soul. Le reste du temps l'album s'évade dans des univers moins immédiats, la musique se fait plus minimaliste, atmosphérique, semblant naviguer à vue et jongler entre les registres, éclatant les structures au gré des styles, passant du spoken word, au free jazz ou à la pop. L'ensemble est vraiment éparpillé : plus d'une heure de musique composée de 36 morceaux ou interludes plus ou moins longs répartis en deux parties (Side X et Y) de durée à peu près égale. Il y a quelques passages plus marquants - un excellent titre hip hop soul super bien produit vers la fin de l'album - mais dans l'ensemble j'ai du mal à accrocher à ce genre de projet. Je n'arrive pas à m'y plonger, la musique semble s'échapper constamment et si les textures sont ici bien maîtrisées j'ai du mal à y trouver des choses qui me parlent ou me touchent.
Art Angels (2015)
Sortie : 6 novembre 2015 (France). Pop, Rock, Electronic
Album de Grimes
Annotation :
Electropop / Synthpop / Alternative Dance / Dance-Pop / Art Pop
J'ai découvert Grimes avec son dernier album, Miss Anthropocene. Sans être pleinement convaincu j'ai apprécié la production et l'audace de certains morceaux qui sortent un peu de l'electropop habituelle. Miss Anthropocene n'a pas été très bien accueilli pour un album de Grimes, mais en fait on a droit un peu à la même musique dans Art Angels. C'est peut-être plus maîtrisé, plus homogène et constant sur la longueur, légèrement moins malade aussi, mais pas forcément plus intéressant du coup (My Name is Dark (Art Mix) reste mon morceau préféré de Grimes). Je n'ai pas l'impression d'avoir une révélation à l'écoute d'Art Angels, je dirais même qu'on sent plus nettement l'aspect purement electro/dance-pop de Grimes, un truc cliché qui rapproche l'artiste canadienne de ce qui s'est fait de pire rayon molestage pop des années 2010. Oui, la pop a beaucoup souffert ces dix dernières années. Charli XCX et Dua Lipa sont quasiment devenues des génies, c'est dire. Bizarrement même si je ne défendrais pas Grimes corps et âme, j'aurais tendance à l'épargner car elle semble avoir quelque chose en plus, sans que je puisse trouver un argument objectif imparable pour étayer cette impression. C'est peut-être la production et les arrangements qui donnent une énergie plutôt rafraîchissante et légère aux morceaux qui ont un aspect ludique et versatile - on ne sait jamais quel mélange va popper la minute suivante -, ou bien la voix mutine de Claire Boucher qui contrairement à celles de la plupart de ses contemporaines reste assez pure et ne force jamais. Grâce à cela Art Angels reste écoutable mais je m'attendais à quelque chose de plus mémorable. C'est de la bonne electropop, mais ça reste de l'electropop.
Charcoal (2012)
Sortie : 22 octobre 2012 (France).
Album de Brambles
Annotation :
Ambient / Modern Classical
Très bon album d'ambient joué essentiellement au piano avec quelques orchestrations de cordes ou d'instruments à vent plus sporadiques. L'atmosphère est surtout minimaliste et sombre, très lente et crépusculaire, mais c'est très bien géré. Il y a ce sentiment de suspension, presque d'immobilisme introspectif, que j'aime bien dans la musique ambient.
async (2017)
Sortie : 29 mars 2017 (France).
Album de Ryuichi Sakamoto
Annotation :
Ambient / Electroacoustic / Modern Classical / Field Recordings
La discographie de Ryuichi Sakamoto est pléthorique et s'étale sur plus de 40 ans mais c'est un artiste que je n'ai jamais pris le temps d'écouter. Visiblement async est son album de référence dans les années 2010 mais également un de ses plus connus. Deux choses expliquent peut-être cela : async est son premier album solo depuis 2009, et il sort après que Ryuichi Sakamoto ait eu un cancer de la gorge. L'artiste japonais a enregistré async en imaginant que ce soit son dernier album. On a connu plus joyeux. Ces considérations mises à part (même si c'est dur une fois que l'on connaît le contexte) async est un album ambient qui ne me semble pas plus transcendant que la moyenne. C'est surtout une approche plus centrée sur les bruitages d'ambiance, des sons naturels - ou en tout cas pensés comme tels -, un truc à la fois brut et minimaliste, souvent angoissant mais finalement assez neutre dans ses tonalités, comme un léger flow imperturbable qui s'écoule au rythme d'une nature discrète et endormie. Contrairement à un album comme Charcoal (ci-dessus) async ne s'écoute pas forcément en toutes circonstances. Comme musique de fond ça peut vite paraître vide et ennuyeux, transparent, pourtant il y a un état d'esprit assez particulier quand on laisse la musique respirer et occuper l'espace. De ce point de vue l'album me semble réussi, mais ce n'est pas le style d'ambient que je préfère, c'est parfois trop abstrait et minimaliste.
A Crow Looked at Me (2017)
Sortie : 24 mars 2017 (France).
Album de Mount Eerie
Annotation :
Indie Folk / Contemporary Folk / Slowcore
Je ne suis pas fait pour des albums comme A Crow Looked at Me. J'aime la musique pour elle-même, pour les mélodies et ce que la musicalité arrive à me faire ressentir, mais je m'intéresse très rarement aux paroles. Or le cœur de A Crow Looked at Me réside dans la puissance cathartique des paroles qui évoquent le décès de Geneviève Castrée, la femme de Phil Elverum. J'imagine que les mots sont terrassants, mais la musique est tellement dépouillée et sans réelle forme qu'il est compliqué pour moi de trouver un intérêt immédiat à l'album. C'est vraiment le genre de folk qui me frustre au plus haut point, je passe complètement à côté de cette musique. Il faudrait que j'écoute A Crow Looked at Me avec des sous-titres, comme j'ai eu l'occasion de le faire avec Microphones in 2020 qui d'ailleurs se rapproche pas mal de A Crow Looked at Me en terme d'univers, d'inspiration, de production, Phil Elverum livrant là aussi des fragments de vie, une intimité assez boulversante. La forme est plus aventureuse sur Microphones in 2020 et donc plus accrocheuse et intéressante, mais comprendre le sens des paroles est essentiel et transcende l'expérience. J'imagine que c'est la même chose pour A Crow Looked at Me. Je perçois l'émotion, peut-être qu'un jour elle me transpercera.