Vu au théâtre
10 livres
créée il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 7 joursL'Idiot (1870)
(traduction André Markowicz)
Idiot
Sortie : 1993 (France). Roman
livre de Fiodor Dostoïevski
Arthur Debussy a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Théâtre 14 - 29 juin 2018
Adaptation du roman de Dostoïevski. Difficile d'adapter un roman aussi long et complexe en un temps aussi réduit... Malgré tout, la pièce était respectueuse de l’œuvre (peut-être un peu trop, avec un beau classicisme dont le revers était un léger manque d'audace) et j'ai passé un très bon moment avec cette histoire terriblement touchante, servie par d'excellents interprètes.
Note pour cette représentation : 8/10
Douze hommes en colère
Twelve Angry Men
Sortie : 1953 (France). Théâtre
livre de Reginald Rose
Arthur Debussy a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Théâtre Hébertot - 5 décembre 2018
Une pièce magnifique, tout comme le film l'ayant portée au cinéma. Un morceau de bravoure avec ces 12 acteurs seuls sur scène, sans fioritures. 12 hommes, 12 personnalités différentes, qui s'affrontent le temps d'un procès, révélant ainsi toutes les nuances de l'âme humaine. Génial.
Note pour cette représentation : 9/10
Le Porteur d'Histoire (2012)
Sortie : 28 juin 2012. Théâtre
livre de Alexis Michalik
Arthur Debussy a mis 5/10.
Annotation :
Théâtre des Béliers Parisiens - 12 février 2019
Michalik joue au petit génie. Certes il sait écrire des péripéties et maintenir en haleine le spectateur, mais à trop multiplier les tableaux, il crée une distance avec ce qui se trame... surtout que son histoire vire peu à peu au grand n'importe quoi ésotérique. A la fin on soupire : tout ça pour ça ?!
Note pour cette représentation : 5/10
Le Misanthrope (1666)
Sortie : 1666 (France). Théâtre
livre de Molière
Arthur Debussy a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Théâtre Libre - Le Comedia - 18 mai 2019
Avec l'excellent Lambert Wilson, et une distribution tout aussi talentueuse. Une très belle pièce de Molière, cruelle, subtile et touchante. Probablement l'une des plus intemporelles qu'il ait écrites.
Note pour cette représentation : 9/10
Les Démons (1871)
(traduction André Markowicz)
Bésy
Sortie : 1995 (France). Roman
livre de Fiodor Dostoïevski
Arthur Debussy l'a mis en envie.
Annotation :
Comédie Française - 11 novembre 2021
Une représentation pas loin d'être magistrale de ce roman extraordinaire, terriblement sombre et prophétique... Le metteur en scène Guy Cassiers a utilisé avec talent un dispositif vidéo complexe, pour une fois employé à bon escient, rendant sa mise en scène très sophistiquée tout en servant le propos du génial auteur russe. Les acteurs étaient pour la plupart impeccables, et le tout d'une très grande qualité. Ça m'a clairement donné envie de revenir au Français.
Note pour cette représentation : 9/10
Edmond (2016)
Sortie : 31 août 2016. Théâtre
livre de Alexis Michalik
Arthur Debussy a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Théâtre du Palais Royal - 16 août 2022
Une pièce sympathique, sans doute l'une des meilleures d'Alexis Michalik, vivante, enjouée, dynamique et généreuse. Il est aisé de comprendre pourquoi elle a eu autant de succès. Cela vient de belles qualités, mais aussi de facilités d'écriture parfois décevantes, qui gâchent un peu le plaisir... Mon avis est donc plutôt positif mais mesuré...
Note pour cette représentation : 6/10
La Machine de Turing (2018)
Sortie : 2018 (France). Théâtre
livre de Benoît Solès
Arthur Debussy a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Théâtre du Palais Royal - 19 octobre 2022
La vie d'Alan Turing a de quoi inspirer la fiction. Malheureusement, cette pièce n'en est pas vraiment à la hauteur... Turing y est dépeint de façon très caricaturale : la pièce manque clairement de subtilité à de nombreuses reprises, ce qui devient quelque peu fatiguant à la longue. Le sujet est intéressant, mais le traitement est décevant...
Note pour cette représentation : 5/10
Extinction (1986)
Un effondrement
Auslöschung - Ein Zerfall
Sortie : 1986 (Autriche). Roman
livre de Thomas Bernhard
Arthur Debussy l'a mis en envie.
Annotation :
Théâtre de la Ville - Sarah-Bernhardt - 2 décembre 2023
Vu dans la mise en scène de Julien Gosselin. Une pièce qui a beaucoup fait parler d'elle à Montpellier puis à Avignon. Divisée en 3 parties bien distinctes, il s'agit d'un gros morceau de 5h !
La première partie consiste en un DJ set sur la scène, où le public peut danser et boire de la bière. Le niveau sonore est très très élevé et la musique correcte, mais rien de fou pour autant... Néanmoins on se sent complètement immergé dans l'ambiance, même en n'étant pas sur scène. Puis au bout de 30-40 minutes... Rupture brutale. Entracte, les lumières s'allument, la scène se vide... C'est un peu abrupt...
En 20-30 minutes, des techniciens s'affairent pour construire un décor complexe de maison bourgeoise de la Vienne des années 1930. S'ensuit le plat de résistance : 2h30 où nous sommes plongés dans la Vienne extrêmement sophistiquée et décadente d'avant la catastrophe. Au menu : conversations mondaines, sexe triste, magnétisme, art, inceste, etc. Super... Le tout est filmé en captation live et retransmis en direct sur grand écran. On ne voit quasiment rien des acteurs, ce qui est particulièrement frustrant. Le résultat n'est ni du théâtre, ni du cinéma, mais du théâtre filmé, ce qui n'est jamais très bon. D'autant que le jeu des acteurs est inégal. La troupe est à moitié composée d'acteur allemands et français. Et nos amis germaniques s'avèrent bien meilleurs... Basée sur des textes et des personnages d'Arthur Schnitzler, cette partie lorgne du côté de l'art décadent/provocant d'un Visconti (un peu) ou d'un Lars von Trier (beaucoup), dont Melancholia est l'une des références avouées de Gosselin. Le résultat fait donc déjà vu dans le côté "choquons le bourgeois" et crises d'hystérie...
Un bref intermède sanglant, qui se veut mordant, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et montre un manque de finesse certain de la part de Gosselin, qui appuie outre mesure un propos qu'on avait déjà bien compris...
Puis nouvelle rupture. Entracte de 20-30 minutes, et la scène est complètement dégagée de ses décors, ne reste qu'une chaise sur une estrade, une table basse, comme pour une conférence, et une cinquantaine de chaises devant pour que des spectateurs puissent s'y asseoir. Arrive sur scène Rosa Lembeck, qu'on avait aperçue plus tôt. Elle est, de loin, l'actrice de la soirée. Celle au jeu le plus intense et subtil à la fois, à la présence scénique fascinante. Elle s'assied sur la chaise puis déroule un long
Le Malade imaginaire (1673)
Sortie : 1673 (France). Théâtre
livre de Molière
Arthur Debussy a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Théâtre des Champs Élysées - 3 janvier 2024
Superbe mise en scène de Claude Stratz, et fantastique troupe de la Comédie Française, menée par un Guillaume Gallienne parfait en Argan.
Tout le monde connaît Molière en France, et a étudié une ou plusieurs de ses pièces durant son parcours scolaire. Ce qui est à double tranchant : ou ça peut éveiller la curiosité et donner envie de creuser son répertoire... ou ça peut dégouter de cet auteur incontournable. C'est un peu mon cas, pendant longtemps j'ai mis ses œuvres de côté, me souvenant de farces grotesques et faciles.
Avec le temps, j'y suis peu à peu revenu, en redécouvrant une pièce comme Le Bourgeois Gentilhomme, particulièrement mordante, en lisant L'Avare, d'une grande profondeur l'air de rien, tout comme Le Misanthrope, pièce que j'ai vue au théâtre.
Derrière le rire de Molière, j'y ai découvert une réflexion sur les vanités de nos sociétés par trop humaines, qui vaut toujours aujourd'hui. C'est le cas pour Le Malade Imaginaire. Les médecins en prennent pour leur grade, mais aussi tous ceux qui s'estiment détenteurs d'un savoir surplombant. Les hypocondriaques ne sont pas en restes, tout comme les égoïstes. Moi qui pensais que les pièces de Molière n'étaient que pures farces, me voilà toujours plus admiratif des différents niveaux de lecture de ses œuvres, réellement intemporelles.
Note pour cette représentation : 9/10
Grand-peur et misère du IIIe Reich
Furcht und Elend des Dritten Reiches
Sortie : 1938 (France). Théâtre
livre de Bertolt Brecht
Arthur Debussy a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Théâtre de l'Odéon - 4 février 2025
Julie Duclos met en scène 13 des 24 tableaux de la pièce de Brecht. Je n'aurais pas été contre découvrir la pièce intégrale, mais ce qui nous en est montré suffit à en percevoir l'acuité inouïe... Qui, en 1935-1938, était lucide à ce point, et de surcroît capable d'écrire - et oser le faire - sur la montée du nazisme, avec une telle finesse ? Bien peu j'en ai peur... Cette pièce est un chef-d’œuvre et un témoignage pour l'histoire. Brecht radiographie l'ensemble de la société allemande de l'époque, avec une précision incroyable, en autant de séquences : la justice, l'éducation, la jeunesse, la mort, la religion, la science... Le tout est glaçant... Plus encore, quand un discours d'Adolf Hitler est diffusé, et que ses paroles rappellent directement les propos de Trump et de ses affidés, des deux côtés de l'Atlantique (tout comme ce qu'on peut entendre chez Poutine, Zemmour, Bolloré ou Meloni)... L'histoire semble hélas se répéter... La mise en scène est sobre et réussie. Aucune faute de goût. Les costumes, qui peuvent faire penser aux années 1930 comme à aujourd'hui, montrent avec ingéniosité l'actualité de cette pièce. Quant aux acteurs, ils sont pour la plupart impeccables. En somme, sans être renversante, la mise en scène est de qualité et sert la pièce. Qui, elle, est absolument géniale... et en même temps terrible...
Note pour cette représentation : 8/10