Wong Kar-Wai

Annotation :

Personne n'aurait jamais entendu parler de ce film si Wong Kar-Wai n'avais pas eu la carrière qu'on lui connait. Absolument impossible pour moi de prendre la moindre scène au sérieux tant les choix musicaux sont inadaptés. J'avais parfois l'impression de regarder un mauvais clip de karaoké Chinois. Alors c'est un premier film certes, mais je le trouve de mauvais gout.

Annotation :

Un peu trop pénible à suivre à mon gout pour justifier sa notoriété.
On dirait que tout a été filmé dans un squat ou à l'arraché dans un coin de rue, ça sent le manque de vie, le Mala Noche hétéro, c'est pas très beau et pas très intéressant dans aucun domaine.

Bref au moins c'est vu.

Annotation :

La tonalité de la première minute est hyper interessante, j'ai cru sentir le film, mais j'ai encore compris de traviole.

Les 45 premières minutes sont assez illisible, ça sent la prolongation du film précédent, version éclatée, j'ai encore trouvé ça pénible, je sais pas dans quelle humeur il faut être pour en profiter un peu.

La deuxième partie du film contient beaucoup plus de charme, l'actrice en question y est pour beaucoup je pense, ça traine un peu mais j'en ai retiré la même quantité de sympathie, qui explique probablement la note finale, histoire de pas culpabiliser non plus.

Je dois quand même puiser quelque part pour en ressortir quelque chose, pas du tout le signe que j'y referai un tour un jour.

Annotation :

J'ai vu une version craqué de 1h29, probablement le Redux du coup, qu'importe.

Viande hachée, El Topo bridé des fagots, la première demie-heure est difficile, on sait pas trop si on doit rire ou pas, ça parait un peu grotesque, "elle a épousé mon frère qui aime sa soeur qui n'est pas une femme mais en fait ci donc elle veut faire tuer mon meilleur ami car il préfère ma femme à sa soeur", mais bon faut bien aller jusqu'au bout pour la satisfaction personnelle.

Finalement j'ai réussi à m'incorporer un peu au délire, la prestance de Tony Leung aidant pas mal quand même au milieu de ce décors éclaté, la construction du récit s'avérera être interessante, pour peu que l'on tienne jusque là, sinon c'est pas grave, on peut difficilement se dire que le film méritera une nouvelle vision, la personne ayant déjà fait mieux avant, et après.

Annotation :

Bon j'ai pas été transporté, mais la patte artistique du film est trop palpable pour ne pas générer quelque chose.

La caméra virevolte dans les pièces tel un papillon de nuit, se pose un peu n'importe où, souvent près du visage des protagonistes avec probablement un effet technique qui provoque ce semblant d'effet "fish-eye" très intéressant.

La musique se faufile dans cette narration disparate avec une certaine aisance, j'ai pas arrêté d'être interloqué à défaut d'être divertit, j'ai l'impression que l'intérêt pour l'image prends vraiment du sens pour WKW à partir de ce film, à confirmer, mais j'aurai aimé être dans une meilleure humeur pour vivre mieux cela.

Bref une autre fois certainement.

Annotation :

Je suis dépassé par cette version de WKW.
Quand je lis un peu partout "magnifique", "puissant", "captivant", et que de mon côté j'ai le sentiment de me taper le prolongement homo des années sauvages, tendance moins éclatée, je me sens un peu bête.

Pas très grave non plus, j'suis pas réceptif à ce genre de romance de rue qui semble avoir été tourné pour combler l'ennuie entres deux projets plus aboutis, "Prix de la mise en scène à Cannes" ou pas.

Pas envie de m'étaler.

Annotation :

Petite glissette musicale, panoramique intemporel, il est quand même difficile de ne pas trouver matière à s'enthousiasmer un peu tant la patte artistique semble unique.

J'en avais un souvenir de quelque chose de terriblement appliquée, finalement caméra en main le film se rapproche quand même des précédents, la redondance du thème sonore aidant beaucoup sur l'affectivité portée à l'oeuvre, les ralentis aussi, évidemment.

Les acteurs sont magnifiques, les silences sont inspirants, le film a bercé mon adolescence et quoi qu'il en soit je n'arriverai pas à m'en dépêtrer.

Annotation :

J'aime bien ce genre de concept moi, donner un thème à trois mecs et laisser carte blanche quand au contenu.
Le hic, c'est que ça peut donner ce qu'Eros est devenue, un objet rond sur une étagère carré.

Antonioni a pris le sujet au pied de la lettre, de jolies paires de seins au milieu de n'importe quoi, Soderbergh à l'inverse a choisi de se foutre de la gueule des producteurs en allant à contre-sens, même si dans l'idée sa parcelle est interessante, et Wong Kar-Wai en bon élève a donné tout ce qu'il avait, probablement trop pour ce que les autres en ont fait.

Histoire de voir une autre version d'In the Mood for Love, mais sinon...

Annotation :

A la base tu me proposes 120 minutes de " Je t'aime, moi non plus ", je ricane un peux quand même, pas que ça m'intéresse pas hein... mais bon on s'est compris quoi.

Le truc, c'est que le type génère trop d'intérêt artistique pour passer à côté de ses oeuvres, alors romance ou pas, autour de soi c'est pas suffisamment lumineux pour pas choisir sa direction.

Film bilan coloré, voluptueux, faut juste dépasser ce titrage de générique de début tout vilain (je fais ça en 5 minutes sur final cut hein), pour capter que l'objet est foncièrement spécial.
La musique agrippe, le rouge du rideau enveloppe, Leung séduit terriblement, Ziyi Zhang excite, Faye Wong rend amoureux, le moindre regard est évocateur, la moindre cigarette est fumée avec les protagonistes, le train ne s'arrête jamais, on est là sans un grand émois mais avec un respect inexplicable pour la qualité plastique de l'oeuvre.

Ça peut paraitre un peu éclaté comme ça mais bon sang le travail de fond... c'est chaud quand même !

Annotation :

J'ai beaucoup de mal à savoir si j'ai réellement aimé ce film ou pas. D'un côté on a à faire à quelque chose de soigné et de relativement bien écrit, et de l'autre on se demande si toute cette surenchère d'effets esthétiques n'a pas pour seul but de justifier qu'il s'agit bien de Wong Kar-Wai. Les acteurs sont justes mais le film manque fortement de profondeur et de poésie. Bref, je ne suis pas super emballé mais je reste optimiste.

Annotation :

Avec pas mal de recul, un peu difficile à juger.

J'ai pas envi de reprocher à Wong Kar Wai de faire du Wong Kar Wai, si tu veux mettre une semaine pour un plan de pied sur une moquette, écoute pourquoi pas, côté plastique c'est assez incroyable dans ce sens, y a pas une image sans artifices sur-pensés, y a pas une séquence sans ralentis sur-réfléchis, y a quand même une maitrise étonnante de la finesse dans la sur-stylisation (je l'interprète comme ça en tous cas), et le combat du train est limite embarrassant tellement sa beauté est foudroyante, donc merci pour ça.

Après comme j'ai pu le lire, l'écriture est éclatée, j'aime beaucoup le mot d'ailleurs, on sait plus qui le film suit ou ne suit pas, c'est pas tant un problème pour moi, mais tu aurais appelé ton film "Kung-Fu Masters", ça aurait moins enquiquiné les autres, il me semble.

Alors quand ça combat, c'est difficile de comprendre ce qu'il se passe, la pluie tombe au sol, la neige s'éparpille, la chaise casse, la vitre explose, l'écrou du banc se détache, le biscuit se brise, c'est beau hein, mais hormis ça, je me souviens de pas grand chose.

Quand ça parle, on essaye de s'en sortir mentalement entre "le vieux singe tire sa révérence" et le "Le tigre ne quitte jamais la montagne", ça balance tellement de métaphores que le temps d'y réfléchir un ralenti magnifique d'une stalactite vient interrompre tout raisonnement.

Finalement, on se fou un peu de tout ça, le film ne semble être en réalité qu'une performance de savoir-faire au niveau de l'image, et de toute évidence, savoir-faire au niveau de l'image, il y a en abondance.

Faut y jeter un oeil quand même, on voit pas souvent ce genre de chose il me semble.