L’ouvrage pèche par le discrédit systématique qu’il accorde aux œuvres, ce qui donne lieu à une vaste tambouille méprisante tantôt savoureuse tantôt gratuite. L’auteur ne transmet aucun plaisir de visionnage mais semble, au contraire, pester contre le genre qu’il contribue pourtant à défendre, à savoir le fameux et chimérique « nanar ». Parce qu’il est assez désolant de ressortir d’une lecture avec la sensation de n’avoir rien appris, sinon l’existence de longs-métrages aujourd’hui oubliés, il convient de lire 101 Nanars comme un concours de bons mots. Car le style vitupérant de François Forestier réserve quelques trouvailles dignes de ce nom. Pour le reste, nous voilà replongés dans la scène des comices agricoles de Madame Bovary : deux voix s’entremêlent – le journaliste et le film qu’il démonte – pour n’aboutir qu’à un brouhaha inaudible et plutôt vain. Cet essai prouve enfin la totale porosité de la classification « nanar » qui ne constitue donc que le jugement arbitraire et dégradant d’un spectateur soucieux de voir son opinion érigée au rang de classification filmique à part entière. Or le "nanar" demeure un anachronisme de réception et, ainsi, dénote une posture éminemment hypocrite et orgueilleuse.

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le 14 mars 2019

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