Je n’avais jamais cédé aux sirènes du livre audio et puis dans le cadre d’une préparation à un trail de 56 km j’ai craqué. Quoi de mieux qu’un livre sur la course à pied pour occuper mon esprit lors des longues sorties en solitaire. D’autant plus que le héros et narrateur de 42 km 195 - Philippe - s’apprête à courir son premier marathon, celui de Paris, le seul et unique marathon qui figure à mon compteur. Des similitudes qui m’ont permis de ressentir avec plaisir les émotions qui traversent le narrateur et de retrouver tous ces petits gestes familiers et ces rituels auxquels s’adonnent les adeptes de la course à pied.
Au rythme d’un chapitre par kilomètre, le lecteur se retrouve embarqué dans les pensées de Philippe tout au long de sa quête de cette distance mythique. Car oui les marathoniens pensent et parfois divaguent durant la course et Philippe nous parle de son enfance, de sa femme, de sa greffe du coeur… et de littérature. Bernard Thomasson a lu les grands classiques de la course à pied et, se positionnant en héritier, fait référence à tous ces écrivains : Murakami, Echenoz, Sillitoe, MacNab, Chambaz,...et un certain Benedict Maverick auteur d’un mystérieux ouvrage intitulé “Mes 42 marathons”. Curieux, autant les autres noms me sont familiers celui-ci est inconnu au peloton. Et l’auteur de citer des passages entiers de son livre à chaque chapitre. Une abondance qui permet vite de comprendre la supercherie même si elle a visiblement échappé à certains.
Ce Benedict Maverick, fort de ses 42 marathons courus, est un antagoniste intéressant du débutant Philippe qui permet à Thomasson de parler de nombreux marathons à travers le monde et de livrer un grand nombre d’anecdotes sur cette épreuve mythique.
En revanche, l’auteur n’échappe pas à quelques trivialités voire des niaiseries lorsque - par exemple - le coureur panique parce qu’il ne retrouve pas sa femme et sa fille sur le bord de la route. Mais malgré ces petits défauts l’ouvrage reste plaisant et donne envie de s’élancer à nouveau sur la distance de 42 km 195. Merci Bernard Thomasson pour cela car - en partie - grâce à votre livre je me présenterai de nouveau sur la ligne de départ d’un marathon le 16 octobre prochain.
Et si l’esprit du marathon devait résider dans une seule phrase, celle du grand Emil Zatopek demeure la plus fameuse :
“Si tu veux courir, cours un kilomètre, si tu veux changer ta vie,
cours un marathon”
Pour les prolongations, direction Le café sport