Tristan écrit comme un vieux garçon attardé coincé dans un bol de formol année 36 :
« La fille se tourna vers le public : « Ah, ça vous amuse ? Gredins ! Chenapans ! Bons à rien ! Espèce de jeunes, va ! »
Dans son 7, tout est à l’avenant, les vieux sont des barbons, les filles des « bougresses en haillons » qui « vitupèrent », l’on y grimace « comme un beau diable », les gosses « se bidonnent », on regrette le temps du « smurf », on pleure l’innocence enfuie (si, si !!), la bourgeoisie est décrite de façon plus plate que la surface d’une tranche de saumon Monoprix, à faire passer Lolita Pille pour une héroïne de la transgression stylistique :
« La vie, c’est quoi ? Normalement c’est simple : protéines, ADN, double hélice et molécules… Mais c’est dur de se sentir vivant dans notre monde de merde. »
C’est encore plus dur d’en lire, de la merde à l’état moyennement dilué.
« C’est toujours comme ça qu’on finit par perdre le contact avec le mode de vie des jeunes, et dans mon métier je ne pouvais pas me le permettre. »
Non, mais c’est déjà fait mec. Et ce n’est pas avec ton « hélicéenne », qui prétend restaurer une version antérieure de la personne que ça va s’améliorer. Parce que l’histoire d’un psychotrope susceptible de ramener à la conscience l’ancien moi, la description des conflits identitaires en découlant, pourquoi pas, mais avec le relief d’un mur de maison Phénix et l’expressivité d’un Doc Gynéco sous morphine, cette entreprise ne pouvait que se vautrer dans un mur non littéraire et ce sans la bravoure d’un Senna.
« Jeune, on voudrait empêcher le monde d’être vieux. Vieux, on n’a plus qu’à lui interdire d’être jeune. On est jaloux. »
Creux, terriblement banal.
« Le château était halluciné et la joie débordante. C’était le chaos, mais aussi le Paradis. » Et il pleuvait non ?
« Je ne pouvais pas penser qu’un Français, sous Napoléon, ait non seulement créé le rock ‘n’ roll, et tout ce qui précède, et tout ce qui s’ensuit, seul, sans électricité, mais aussi interprété ces morceaux à l’aide de luths, de guiternes, de quelques instruments à cordes pincées, d’un piano trafiqué, de tambours et de trompettes, et enfin qu’il ait trouvé le moyen d’enregistrer de la house acoustique sur un morceau de chêne. »
Moi non plus.
« NOUS – L’amour, c’est une façon de se trouver ?
S. – Non, de se perdre (elle rit). Sincèrement, je ne sais pas.
NOUS – Qu’est-ce que vous trouvez beau chez un homme ?
S. – Sentir que je lui plais. Comment je lui plais. Ça peut paraître narcissique, mais c’est vrai. Toutes les femmes vous diront ça.
NOUS – Plaire, c’est une motivation ? C’est ça, le moteur ? »
Extrait du courrier des lectrices de Cosmopolitan ? Nan nan.
« Et comme les religions étaient mortes, le communisme également, l’ufologie était destinée à s’éteindre aussi. Qui sait s’il ne fallait pas devenir adulte, et passer à autre chose ? »
Bonne question Tristan.
Quand on sécrète un essai philosophique sans lecteurs, on se veut romancier, mais ça, ce sera pour la prochaine fois, en tout cas, on y croit fort Tristan. En attendant, relire Substance Mort, de K. Dick, pour un vrai livre.