Résumé A ce point de folie de Franzobel
18 juillet 1816, L’Argus récupère des naufragés de La Méduse qui s’est échouée deux semaines plus tôt. Les hommes sont décharnés, fous. Ils ont vécu l’enfer.
De retour à Paris, le médecin Savigny écrit l’histoire qui est publiée. Mais on lui demande un démenti.
Avis A ce point de folie de Franzobel
Ce roman se base sur l’histoire véridique du naufrage de La Méduse qui s’est produit en 1816 et de ce qu’il est advenu aux naufragés qui ont pu embarquer sur des canots de sauvetage et surtout ceux qui étaient sur un radeau. A l’époque, les survivants du radeau étaient peu nombreux. Un seul a voulu relater ce qui s’était réellement passé. Mais il s’est heurté à plus haut, au Ministère de la Marine qui ne voulait absolument pas que ce soit portée à la connaissance du public cette barbarie contre nature à savoir le cannibalisme.
Nous avons affaire à de nombreux personnages dont les caractères, les vies sont amplement détaillés. Le capitaine de La Méduse a eu ce poste suite à la renommée d’un de ses aïeux. Mais est-il capable de naviguer, de mener à bon port ce bateau qui part de La Rochelle pour aller au Sénégal. Ce capitaine est accompagné de son meilleur ami qui a tout vu, tout entendu et tout fait. Ce sera lui qui prendra le contrôle de La Méduse. Pourtant les officiers à bord se sont vite aperçus que rien n’irait comme cela devrait être. Un médecin est alerté pour que l’incompétence du capitaine soit prononcée mais il ne le fera absolument pas. Ensuite, nous avons une famille qui a choisi ce bateau, enfin la femme, pour aller sur leur plantation. Le futur gouverneur est également présent avec sa fille et sa femme. Outre ces passagers, il y a Victor-Hector qui a quitté sa famille, nantie, car il voulait vivre l’aventure. Mais aussi un marin, Osée Thomas, qui veut s’instruire et qui sera le protecteur de Victor.
La vie à bord n’est pas facile entre tous. L’auteur nous la détaille tant et plus avec ceux qui sont partis avec toutes leurs affaires, leur fortune et ceux qui n’ont pratiquement rien, qui doivent obéir aux ordres. Alors attention à ceux qui osent faire le contraire. Les punitions sont terribles. La vie à bord c’est également de la boisson et des marins qui pensent bien évidemment aux femmes, surtout qu’il y en a quelques unes à bord. Quant à Victor, il entend des voix. Les prémonitions vont-elles se réaliser ? Par la faute du capitaine, le bateau fera naufrage. Les canots de sauvetage ne sont pas assez nombreux. Il y a aura donc un radeau qui prendra le plus gros des passagers. L’auteur explique très bien tout ce qui s’est passé, comment ils ont tous tenté de survivre avec la folie qui guette, la soif et la faim. Ils n’ont aucune chance de s’en sortir à moins de croiser un autre navire. Pour des humains où la religion tient une grande place, boire son urine, manger de l’humain mort, tuer pour survivre ne sera pas de tout repos. Quant aux autres naufragés qui sont dans les canots de sauvetage, la partie ne sera pas de tout repos non plus. Si on se sort d’un naufrage, même au bout de plusieurs jours, comment devient-on ?
Personnellement, je trouve que l’auteur a fait un énorme travail de recherches. Ecrire un tel roman, un tel document doit demander énormément de temps. Mais le livre est long, trop long. Je me suis réellement ennuyée et je n’ai pas réellement aimé l’histoire. Plus de 500 pages, et juste les 100 dernières qui expliquent la vie sur ce radeau, comment le cannibalisme s’est mis en place. Je m’attendais à beaucoup plus par rapport à ce que j’ai lu du résumé. Je m’attendais à ressentir énormément de dégoût par rapport à ce qui était raconté, sauf que ce n’était pas le cas. Point à noter sont les nombreuses références à notre monde d’aujourd’hui, un parallèle qui est donc fait et qui est tout de même assez intéressant, qui donne un peu de croustillant au roman. Par contre, j’ai bien aimé la fin de ce roman qui ne me laisse pas un goût amer.
Je remercie Babelio pour cette Masse Critique.