Une lecture superficielle du classique Italien Chacun sa vérité débouche souvent sur la conclusion un peu hâtive que la vérité en soi n'existe pas et que le respect d'autrui passe avant tout par le respect de leur propre vérité. Un concept en effet ébauché par Laudisi dans la pièce, créant une génération d'adulte opiniâtre, ou dont toute trace de jugement s'est volatilisée. Si la pièce met effectivement ces idées en évidence, elle ne se réduit pas à elles seules. La médisance générale pour la mentalité bourgeoise de l'époque, affiliée aux petites villes d'Italie du Sud où le qu'en-dira-t-on était roi, pimente heureusement la pièce. Cette critique de la bourgeoisie cancanière met en avant un personnage pirandellien qui s'oppose au héros classique comme le conçoit Molière. L'identité mouvante des protagonistes de Pirandello plonge le spectateur au coeur du concept abstrait de la dissolution de la personnalité (et rappelle bien évidemment les cas de personnes amnésiques sans papiers, après la Premiere Guerre mondiale).
En bref, un théâtre qui montre l'âme humaine tourmentée et incapable de s'accepter dans sa totalité. Des personnages qui sombrent dans la folie dû à l'absence de vérité une et infaillible.

Mr-Robert
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le 19 nov. 2016

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Mr-Robert

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