Afterworlds
6.7
Afterworlds

livre de Scott Westerfeld (2014)

Je m’excuse de premier abord car il ne s’agit pas de la couverture française mais de celle sortie aux Etats-Unis. POur quoi ce choix? Tout simplement car je la trouve bien plus jolie que celle de notre territoire … Le public visé a beau être jeune, le mélange bleu et rose ne m’a pas convaincu, ni même le dessin en lui-même.


Jolie surprise après lecture ! Je tiens là la preuve irréfutable qu’il ne faut pas lire les résumés avant d’attaquer un roman car j’avais imaginé bien autre chose, totalement à l’opposé de ce que j’y ai découvert au final. Pour ceux qui ont pu connaître Sakura Cardcaptor, il existe à un moment donné dans la série une carte qui crée la nuit ce que l’un des personnages écrit le soir dans un cahier. Ses textes prennent vie pour ainsi dire. C’est ce que je m’attendais à voir ici alors que pas du tout ! Dans les faits on suit une auteur fort jeune – Darcy – qui vient de terminer d’écrire son premier roman Afterworlds et part vivre à New-York pour peaufiner et finaliser la réecriture avant impression et sortie en grande pompe dans les librairies. En parallèle on a l’opportunité de lire ce roman à raison d’un chapitre sur deux; l’un sur Darcy, l’autre sur Lizzie dans Afterworlds. Comme un jeux de recto/verso.


Chacune des deux protagonistes est très différente de l’autre. Il y a la plus jeune, Lizzie, innocente et solitaire qui à un courage terrible mais qui baigne dans la mort. L’autre est plus âgé mais naïve et orgueilleuse, qui passe son temps entouré d’une foule de personnes qui l’accompagnent dans sa soif de vivre et de profiter de l’instant présent. L’écriture de cet auteur que j’aime tant est ici parfaite car on fait parfaitement la distinction entre les deux univers. Lorsque l’on accompagne Lizzie, c’est rapide, sec, on s’arrète peu sur les détails comme le physique des personnages, les couleurs ou matériaux des bâtiments, et les dialogues sont minimalistes. Lizzie a vraiment ce côté puéril dans les dialogues qui prouve son jeune âge. On a néanmoins accés à cette tension qui l’entoure, cette mort qui l’englobe et la suit pour finalement tomber littéralement entre ses bras. Le choc entre l’enfance innocence et la noirceur dont certains vivent. Quand à Darcy elle s’arrête bien plus sur les petites joies de la vie comme profiter de la nourriture, des levers ou couchers de soleil sur New-York, les joies de l’amitié mais aussi les premiers amours. Des émotions fortes qui font d’elle une « bonne vivante ». Ces doutes, ces questions sur son avenir, ce sont des questions relatives à un profond manque de confiance en soi qu’elle va traîner tout le long des pages ce qui je dois bien l’avouer fini par taper un peu sur le système … Car autant elle se plaint de ne pas savoir si son roman va plaire, autant elle a toujours besoin de prouver qu’elle a raison, que son travail mérite des louanges. Scott Westerfeld a parfaitement montré son côté « moi je » au fil du livre ! Elle a beau vivre auprès d’adultes, parler comme eux, être leur égale, elle reste pour moi une petite tête à claque.


Dans Afterworlds on y découvre également l’envers du monde de l’édition avec ce qu’implique d’écrire un livre. Il ne suffit pas de claquer des pages de textes et de dire « fini » pour se voir arriver au sommet. Il y a les angoisses qui entourent une sortie, l’excitation de voir son travail s’achever, la panique des premières critiques, l’inspiration à imaginer déjà la suite.


Une texte fluide, un langage posé qui parle aux jeunes et aux geek (les clins d’œil à cet univers m’ont fait mourir de rire. Il y a du Spider-man, Baymax, Gandalf, …) pour un moment de le lecture qui alterne entre détente, rire, frisson, amour mais aussi un peu d’angoisse.


https://cenquellesalle.wordpress.com/2018/01/13/afterworlds/

ellenbooks
7
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le 8 avr. 2021

Critique lue 18 fois

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