Titré "Aminata" dans sa version française (loin du "The Book of Negroes" de la version originale, du nom du registre tenu par l'armée anglaise et qui établit la liste de tous les loyalistes noirs qui sont partis en Nouvelle-Ecosse à la fin de la guerre d'indépendance américaine), ce roman raconte l'histoire d'Aminata Diallo, fille de Mamadou Diallo et de Sira Coulibali, née au milieu du XVIIIè siècle dans le village de Bayo à trois lunes à pied de la côte des Graines en Afrique de l’Ouest, et enlevée alors qu'elle n'a pas 10 ans, réduite en esclavage et envoyée aux États-Unis.
Certes, il y a bien ce côté très "nord-américain" (Lawrence Hill est canadien) qui affleure ici et là (mais très franchement, l'auteur évite de tomber dans cet écueil là), mais "Aminata" est un très beau roman (fleuve) sur l'histoire de l'esclavage. Souvent dur, terrifiant parfois (toute la partie de la traversée entre l'Afrique et les côtes américaines), déchirant la plupart du temps. Avec pour une héroïne une sacrée femme qui va traverser nombre d'humiliations et de tragédies pour se retrouver à la fin de sa vie à Londres comme symbole des abolitionnistes anglais (je ne spoile rien, le roman démarre là-dessus). Beaucoup aimé.