Je fus enchantée par la lecture du livre « Amours à mort », premier ouvrage que je lisais de Dominique Maes. Parmi ces treize nouvelles, tout le monde peut trouver son bonheur.
Comment aimer sans étouffer ou empiéter sur celui ou celle qu’on aime ? Est-ce possible d’aimer quelqu’un toute une vie ? Pourquoi lui ou pourquoi elle ? A quel moment l’amour s’éteint-il ? Est-ce qu’aimer tue ? Est-ce que les sentiments durent après la mort ? Les questions existentielles sur l’amour n’épargnent personne.
Dans « Amour à mort », Dominique Maes nous livre treize nouvelles rythmées par l’amour sous toutes ses formes. L’amour déçu, filial, retrouvé, idéalisé, blessé, perdu et espéré guide les personnages bons vivants qui aiment les fins mets ainsi que les vins délicieux avec un fond de musique électrisante ou berçante. Les personnages de tous âges se cherchent, se questionnent à travers les autres, l’amour et les aléas du temps. Quel plaisir de lecture !
Né en 1957, l’écrivain et dessinateur bruxellois, ayant à son actif plus de quatre-vingts albums pour la jeunesse et des nouvelles pour les adultes, a pas mal voyagé. Tout comme ses personnages, il accorde de l’importance à la bonne chère, au fait de prendre le temps de déguster dans des repas gastronomiques dans de grands restaurants en savourant de bons vins. Il partage avec eux aussi la passion pour la photographie et les « re-rencontres » (soit les retrouvailles avec des personnes significatives, selon l’auteur).
Pour ma part, j’ai adoré « amours à mort » du début jusqu’à la fin.
On y découvre que l’amour et la nourriture ont quelque chose en commun : ils doivent mijoter à feu doux.
L’auteur insiste sur le fait que « l’amour n’a pas d’âge » : un petit garçon peut tomber amoureux tout comme un vieil homme peut encore ressentir la flamme. De la même manière, l’amour rajeunit et provoque le même état d’excitation chez tout un chacun.
Il exprime non seulement l’idée que l’amour disparaît ou apparaît dans une vie et ouvre des nouvelles portes ou parfois guérit des blessures mais peut aussi ronger celui qui est épris.
La passion renouvelle l’idée de la vie, du sens de la vie. Mais aussi les au revoir ont un goût aigre-doux parce que s’ils désespèrent, ils font également renaître.
Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la notion centrale du roman qui est celle des retrouvailles. Ces dernières nous parlent à tous. Ce thème est très présent dans les différentes histoires. Quoi de plus fort que de retrouver quelqu’un qui nous tenait fort à cœur des années auparavant et connaître à nouveau ce côté intact, préservé, d’une relation ou de sentiments ?
Dans les nouvelles, les photos qui ont également leur importance, nous aident à préserver, à figer ce qui est difficile à composer avec le temps qui emporte tout.
En outre, les treize nouvelles sont agréables, guidées par l’alchimie des rencontres qui donnent de l’espoir à ceux qui n’en ont plus.
La plume humoristique à la fois sensible et cruelle de Dominique Maes nous emporte dans divers instants de vie et nous prouve que les erreurs ne comptent pas, il n’y a que ce que l’on vit qui importe vraiment.
Louise Janmart
« Amours à mort » de Dominique Maes
Éditions Murmures des soirs
2012, Esneux, Belgique
238 pages