愛してる
Aujourd'hui, je me suis levé à 14h. Autant dire que dès le départ, j'étais foutu. Franchement, que faire quand on se lève aussi tard ? Le temps de faire le rituel du matin, comprenant petit déjeuner...
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le 17 oct. 2014
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Ce pamphlet est écrit en réaction à la parution du rapport Limits to Growth, lequel démontrait au début des années 70, à l'aide de modèles informatiques et de projections cybernétiques, que le système capitaliste, en exploitant toutes les ressources du globe, courrait à sa perte. Problème : cette étude est menée par une coalition de patrons, tourmentés par la crise climatique à venir. Pour Cesarano et Collu, cette autocritique du capitalisme doit avant tout lui permettre de se réformer et de se maintenir : il ne s'agit que d'une critique superficielle. Ils démontrent, en s'inspirant notamment des travaux de Karl Marx, Jacques Camatte et des théories situationnistes, que le capital, en réalisant cette autocritique, se prépare à muter. Sa domination sur le monde change de nature : on passe d'une domination formelle à une domination réelle. Le capital, n'a eu de cesse de remodeler l'environnement à son image, en agençant et en rationalisant le paysage, la société. Mais dans la mesure où l'expansion du capital est compromise par un manque de ressources, celui-ci doit alors se tourner vers un nouveau terrain : l'humain. Le capital humain est une rationalisation en marche de toute l'intériorité humaine, laquelle doit désormais continuer la perpétuation du capital. La classe ouvrière, après avoir longtemps souffert du pouvoir coercitif exercé par les capitalistes, se retrouve désormais refaçonnée de l'intérieur. Il devient peu à peu impossible de penser la vie autrement qu'en termes économiques, et chacun doit participer au procès de valorisation, en mettant sur le marché sa personnalité.
La révolution part du corps.
À cet état de fait nihiliste et décourageant, les auteurs opposent pourtant une foi, presque déconcertante d'optimisme, dans le pouvoir du corps. Selon eux, il existe au sein de chacun d'entre nous une résistance organique qui nous pousse à lutter contre la transformation du monde par le capital en abstraction rationnelle. C'est cette force qui pousse les émeutier·e·s à s'insurger pour la liberté. Cette critique ne doit même pas être formulée dans le langage, lequel finit toujours par être réapproprié par le capital. La révolution doit être une pure positivité qui balaie l'ordre existant. Elle ne s'embarrasse pas d'aucun dialogue avec les dirigeants, d'aucun compromis avec les oppresseurs. Les révolutionnaires doivent effectuer un saut qualitatif qui les feront sortir du champ du politique, qui permettra à l'humanité (ou plutôt l'espèce) de passer de la survie à la vie, de la préhistoire à son histoire qui lui est propre.
L'ouvrage, écrit dans une prose difficile d'accès au premier abord, rappelle la verve situationniste et surtout fascine par sa radicalité et son nihilisme. Néanmoins, le propos des auteurs verse parfois dans le mysticisme : est attendue une insurrection organique qui accomplirait le destin de l'espèce. Les auteurs se gardent bien d'agir en leaders prophétiques sur ce que doit être le monde à venir. Grand bien leur en fasse. Toutefois, j'ai un peu de mal à voir où ils veulent en venir exactement. Leur critique du capital est telle, que pour eux, tout objet producteur de valeur, de l'outil néolithique au langage, est aliénant, chaque individu étant alors approprié par ces prothèses. On ne voit pas d'autres manière de vivre hors du capital que dans une société néo-primitiviste, dans laquelle nous aurions abandonné toute la technologie. Reste toutefois une critique désenchantée de notre monde, fougueuse et acerbe, qui étonne et subjugue par sa capacité divinatoire et prophétique.
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Créée
le 16 août 2020
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