Voilà un livre qu'il me semble totalement farfelu de noter tant la matière sur laquelle on va devoir le juger est totalement subjective. Si je devais ne pas aimer quelque chose dans Après la Rafle de Weismann ce serait quoi ? Son avis sur le film La Rafle qu'il a plutôt apprécié et qu'il a vu comme l'ancien enfant qu'il était et qui a réchappée du vélodrome d'Hiver ? Est-ce que je dois juger que dans ses mémoires, il ne me donne pas assez de détails macabres, sordides ou voyeuristes ? Dois-je tout simplement juger que Weismann n'a pas assez souffert pendant ces nombreuses années ?
Voilà à travers cette introduction un petit peu plus longue que ce que je fais habituellement les premières idées qui me viennent à l'esprit. J'ai adoré le témoignage de Weismann car il fait preuve à la fois d'une pudeur mais qui sait aussi se montrer dur en se contentant de témoigner sa réalité des faits, sans en rajouter.
Le livre de Weismann est intéressant car il nous situe l'ambiance qui règne en France en ce début de guerre, pendant les rafles des Juifs et surtout comment le personnage a vécu l'après-guerre, sans famille et quasiment sans repères. Weismann s'interroge beaucoup dans cet ouvrage tant sur sa place en tant que Français qu'en tant que Juif mais encore sur la place d'Israël ou tout simplement sur la judéité.
Certaines personnes trouveront peut-être des choses à redire (il effleure à peine la situation palestinienne), mais ce que je retiens surtout, c'est une démarche sincère, un témoignage ahurissant d'une période que l'on espère révolue (et pourtant on se tourne vers l'exclusion de certaines franges de population à l'heure actuelle). Un ouvrage absolument nécessaire !