(Spoils mineurs)
Clairement cette version du futur proche selon Baxter je l'ai préférée à Déluge (qui est le premier tome de ce diptyque). Là où son prédécesseur était forcé de jouer de Deus Ex Machina à tour de chapitre afin de proposer au lecteur une vue de la planète Terre, celui-ci réussit avec moins de personnages.
Bon ce n'est pas un spoil si vous avez vu l'image de couverture, fait le rapprochement avec le titre, ici on parle d'une arche dans l'espace. Forcément, moins de place pour une tripotée de géopolitique et de centaine de millions de migrants, néanmoins on ne tombe pas, ou peu, dans le plot armor et l'auteur prouve ici qu'il est capable d'un cynisme certain quant à la survie de ses protagonistes.
Là où ce titre est meilleur c'est qu'il sait nous rappeler du Orson Scott Card question personnalités des intriguant et Kim Stanley Robinson dans sa partie hard SF. Surtout ici on est dans le huis-clos d'une arche spatiale où l'on sait d'avance que ça partira en live...
...mais ce que j'ai surtout mieux cerné avec ce livre est un point qui ne m'avait jamais vraiment fait tiquer auparavant quant aux vaisseaux génération :
Il est terrible de condamner des générations à vivre dans une boîte de conserve, faisant d'eux d'uniques passagers pour les gènes de ceux qui auront la chance de sortir au "grand air" à destination. Et sans vous y préparer, Stephen Baxter réchauffe petit à petit l'eau dans laquelle vous baignez lors de la lecture. Alors, sans vous y attendre, vous brûlerez vos chers espoirs sur le sujet.
Et c'est bien là le côté brillant de ce titre, la raison pour laquelle je l'ai apprécié : il m'a ému, touché émotionnellement et fait reconsidérer bien des idées sur la difficulté d'explorer l'espace (1).
Bref, Baxter, qu'as-tu écrit d'autre que je me mette sous la dent à présent ?
(1) oui je sais, ceux qui ne veulent pas se spoiler ne sauront pourquoi qu'en le lisant, mais c'est le but aussi non ? ;)