Son précédent roman L'essence du Mal m'avait laissé un souvenir flatteur. D'ailleurs, celui-ci serait en cours d'adaptation au cinéma.
Lorsque j'ai découvert ce nouveau roman, aussitôt je l'ai placé dans ma PAL. Et à la première occasion, je me suis glissé dedans. Bien m'en a pris... surtout au début ! Mais vers la toute fin du livre, disons le dernier quart, j'ai commencé à déchanter car au fil des pages, j'ai ressenti comme une vive envie de terminer. Parce que je me doutais de la fin... parce qu'il ne pouvait pas en être autrement. Et je ne me suis pas trompé ! Il n'y a que les péripéties qui ont varié un peu avec ce que j'avais envisagé. Du coup, ça gâche un peu le plaisir...
Pourtant l'histoire avait tout pour nous tendre un piège. Le pitch est accrocheur à souhait :
Italie, hiver 1974. À bord d’une Mercedes crème, Marlene fuit à travers le Sud-Tyrol. Elle laisse derrière elle son mari, Herr Wegener, et emporte les saphirs qui lui avaient été confiés par la puissante mafia locale. Alors que, devenu fou, il retourne la région pour la retrouver, Marlene prend un mauvais virage et perd connaissance dans l’accident. Simon Keller, un Bau’r, un homme des montagnes, la recueille et la soigne. Marlene se remet petit à petit dans un chalet isolé, hors de portée de poursuivants pourtant infatigables, et fait un jour la connaissance de Lissy, le grand amour de Simon Keller.

Une mafia qui part en chasse derrière la femme d'un mafieu en fuite qui fait tout pour la retrouver, cela donne un bon niveau de tension. D'autant que Herr Wegener ne va pas faire dans la dentelle, c'est le moins que l'on puisse dire, surtout quand surgit L'homme de Confiance, personnage ambigu aux méthodes expéditives et au discours on ne peut plus convaincant. Mais voilà, cet individu devient bien vite le seul qui subsiste en plus du vieux Simon Keller. De fait, on comprend très vite que tout va se jouer entre ces trois-là. Je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est que Lissy entre en jeu. Je ne vous dirai pas qui est Lissy... C'est assez particulier et stupéfiant.
L'intérêt essentiel de ce livre est de découvrir les personnalités des deux acteurs principaux : Marlène et Keller. Autant la première nous émeut et nous bouscule dans sa volonté de survivre pour une raison majeure, autant le second, nous raconte une histoire de paysans comme il en a tant existé au cours des siècles précédents, avec tout leur lot d'horreurs au cœur même des familles. Et autour de Keller, il y a Lissy, ma petite Lissy...

C'est bien écrit, avec un rythme nerveux, des chapitres courts, même parfois très courts, des situations dantesques à la violence froide et brutale, des personnages attachants et vulnérables.

C'est bien fait et cette histoire vous happe sans problème. Mais c'est dommage de découvrir presque trop vite la conclusion, bien qu'en y réfléchissant, cela ne pouvait pas en être autrement. Il n'y a que la forme qui pouvait laisser un goût de suspense suffisant. A vous d'imaginer ce qui pourrait se passer.
A lire, de toute façon.

Eric-ROBINNE
7
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le 10 févr. 2020

Critique lue 126 fois

Eric ROBINNE

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