Livre acheté complètement par hasard, uniquement parce que la pochette m'a accrochée le regard (pas celle présente ici mais celle de la version poche représentant une main exécutant le signe des cornes, geste ô combien emblématique de la culture rock et cher aux rockeurs du monde entier), je n'ai pas été déçu et j'ai découvert un auteur fort intéressant.
Ce roman raconte l'histoire de Christian, figure de proue des nuits rock parisiennes des années 70, et de son fils Victor, adolescent en rébellion contre son père, surfeur fier-à-bras, indolent et frondeur. La communication entre le père et le fils est épineuse, les sentiments enfouis sous une couche d'autorité forcée pour l'un et de mutinerie feinte pour l'autre.
J'ai beaucoup aimé la construction singulière de ce roman : les cinq premiers chapitres, courts, posent le décor de la situation à date, comme une sorte de prologue. Ensuite vient une longue première partie qui raconte l'histoire de Christian, de sa naissance jusqu'à celle de son fils ; débute alors la seconde partie, un peu moins conséquente, forcément, qui narre l'enfance de Victor. L'auteur reprend alors les premiers chapitres à rebours, en nous éclairant sur des points nouveaux, dans ce qui pourrait constituer un épilogue.
Très bien écrit et parsemé de réflexions intéressantes sur la vie, le temps qui passe et les sacrifices que nous impose l'existence, je conclurais cette critique par cette citation édifiante de Victor placée au tout début de l'histoire :
Je commençais à comprendre. Je comprenais que je n'avais rien compris.