Éloge du métissage... un peu trop "néo-libéral nanti"
Particulièrement utile à l'heure du "black lives matter"
TCW est un métis américain, vivant en France et père de deux enfants blonds comme les blés, dont il est bien sûr amoureux et fier...
Il analyse le racisme, les sentiments communautaires, les anti-racismes dont l'anti-racisme communautaire.
Bien que fondé sur l'expérience de la société étasunienne où le racisme plonge ses racines dans l'esclavage, son livre a une belle valeur universelle.
Au-delà du racisme, ce bel éloge du métissage traite, sans en avoir l'air, de la construction de la personnalité de tout individu doté de la capacité de questionnement. Chacun, selon lui, doit faire le tri dans ses héritages culturels, familiaux ou communautaires, rompre parfois la ligne de transmission mais rester fidèle à la mémoire.
Il note le confort que les noirs américains trouvent en France, où ils se sentent essentiellement considérés comme "américains". Ce confort a largement participé à son choix de vivre à Paris d'où il a pu plus facilement prendre ses distances avec ce que ses origines lui intimaient, où il a pu se voir dans le monde.
"La vraie dignité ... vient du fait d'accepter les cartes que l'on vous donne et de jouer du mieux possible votre jeu ... "en admettant "que personne n'a une main parfaite, en dépit des apparences".
C'est tellement joliment dit qu'on y croirait volontiers, mais il est très-trop néo-libéral nanti de sembler oublier que la distribution des cartes est par trop inégale. Notamment, la possibilité qu'il a eue de voyager et de s'installer ailleurs, qui participe au succès de sa démarche personnelle, est interdite à une très large partie des habitants de notre planète, du simple fait de leurs origines. Parlez-en aux migrants... La vraie dignité reste encore de savoir parfois s'indigner...
Heureusement, ce livre n'est pas parfait. Il y en a donc d'autres à écrire, et à lire.
Créée
le 8 mars 2021
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