Avant les hommes par Brice B
J'aime la littérature gay parce qu'elle regorge d'une sexualité à fleur de peau et d'un sentimentalisme débordant, donnant lieu la plupart du temps à une sorte de mélancolie cathartique qui caractérise probablement mon état d'esprit "romantique".
Il n'y a dans cette nouvelle ni la sexualité à fleur de peau, ni le sentimentalisme débordant. C'est un roman de garçons, écrit par une fille. Et une fille, aussi affutée soit sa sensibilité, ne peut pas penser comme un garçon, même sur le papier, même pour un garçon sensible.
J'avais envie de retrouver dans cette histoire d'amour d'un adolescent pour un autre les émois des jeunes garçons qui se sentent repoussés par ceux qu'ils désirent, et qui se sentent écoeurés par ce qu'ils désirent. Nina Bouraoui a du talent, elle manie la phrase et le sentiment avec volupté, elle retranscrit ce foisonnement, cette perte que l'on retrouve dans les esprits torturés et embués, mais elle ne parvient pas à rendre la justesse des amours masculines.
C'est dommage, c'est ce que je venais y chercher.