Généralement, je lis assez peu de livres sur la Bourse. C'est du racisme, vous me direz, mais bon à première vue ce n'est pas vraiment un thème qui m'attire. En plus le Poilu bosse dans ce domaine-là alors, vraiment, ça ne me fait pas fantasmer. Mais pour le coup, c'est une amie qui m'a dit « lis-le, tu me diras ce que tu en penses ». Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque Praline a eu la gentillesse de faire voyager son exemplaire. Décidément, cette rentrée littéraire Libfly n'aura eu que des avantages pour moi, elle m'aura permis de lire douze romans et aidée dans mon choix. Je sais d'ores et déjà que je vais en acheter certains (celui-ci, par exemple) et que je pourrais passer à côté d'autres que j'aurais probablement acheté sans cela (désolée, Catarina Bonvicini, mais je n'achèterai pas votre dernier roman, même si je suis assez fan de la couverture. Peut-être que je me débrouillerai pour ne récupérer qu'une jaquette...). Bref, je disais donc que cette opération m'a réellement permis de découvrir des romans que je n'aurais probablement pas lus sans elle, et franchement pour moi c'est tout bonus. En même temps je dis ça mais au moment où vous lisez ce message je suis empêtrée dans les plus de quarante nouveaux romans achetés en ce début de mois de septembre et je hurle ma rage contre la rentrée littéraire, mais bon, je n'en suis plus à une contradiction près.

Les plus attentifs d'entre vous auront remarqué que je compte racheter ce roman, même si je l'ai déjà lu. C'est assez rare, mais de fait il m'a vraiment beaucoup plu. Il m'a d'ailleurs pas mal fait penser aux romans de Bello, Les Falsificateurs et Les Éclaireurs, à la fois bien sûr pour son côté falsification, mais aussi et surtout pour la partie « jeune homme un peu idéaliste qui travaille pour une énorme boîte peu connue mais qui a une influence énorme sur le monde ». Dans les deux cas, les romans sont tout à fait crédibles, les héros un peu niais mais très attachants, et les malversations faites pour jouer... Le héros de Bienvenue dans la vraie vie invente une société cotée en Bourse, au début pour sauver sa place mais ensuite, vraiment, pour le côté ludique de la chose. Et on en arrive presque à le percevoir, à comprendre ce que ces taux et ces indices peuvent avoir de passionnant et de fascinant. Le roman montre également la dangerosité du système boursier, mais cela ne fait que confirmer les nouvelles financières de ces dernières années.

Bienvenue dans la vraie vie se lit comme un thriller, et il en comporte presque tous les codes. C'est un vrai plaisir de lecture qui comble le fossé entre l'amusement et l'actualité et permet peut-être de voir un peu plus clair dans ces graphiques qui fleurissent partout (mais bon, il faut dire que je reviens de loin...)
Ninaintherain
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le 28 mars 2012

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