Big Mother is watching you

Schneider était l'un des directeurs de cabinet de Rocard, le favori des français et pas seulement de gauche dans les sondages qui ont précédé l'élection de 88. Pourtant il produit un livre totalement réactionnaire, presque misogyne, un livre que ne renierait pas Zemmour, n'eut il des pages philosemites et toujours à gauche malgré le propos central. Car le fond du bouquin, écrit en 2000 est de souligner combien à l'époque la société a déjà évolué en intégrant les femmes. L'auteur s'en réjouit plutôt mais craint un avenir que le mouvement Me too confirmera, celui où la guerre des sexes l'emportera, où bien qu'existent encore quelques connards à la bière pensant que la femme doit servir l'homme et quelques connes prêtes à les écouter, la société bien qu'ayant créé des partenaires les verra s'opposer, non s'unir, refusant leurs différences, plutôt que de les accepter. L'ouvrage est exceptionnellement bien écrit. On peut être en désaccord, mais malgré la forme un peu pamphlétaire, il ne vise pas à la division. A vrai dire, il nous renvoie aux vrais enjeux de nos vies : après avoir déconstruit notre vie politique voulons nous vraiment déconstruire notre vie intime? Pourquoi ne pas accepter notre différence, comprendre que nous sommes incomplets, que nous avons besoin de l'autre, quel qu'il soit et avant tout de l'autre sexe, ce continent inexploité qui nous empêche au repli et pourtant nous tourmente pa ce qu'il est autre. Ce livre d'un psychanalyste moins posé que convaincu nous pousse, un peu comme un punk, à secouer la bien pensance de notre société pour tâcher d'en retrouver les fondamentaux, ce qui nous lie.
Bon on doit quand même souligner qu'il pointe combien la société est devenue protectrice, maternelle, abusive. Il n'a pas tort, mais en même temps c'est un psychanalyste freudien...