De Kill them all au Black album
Aucun groupe de metal ne peut prétendre à un tel degré de célébrité que Metallica. Après trente et un de carrière, le groupe formé par James Hetfield et Lars Ulrich reste le nom que votre grand-mère est encore capable de reconnaitre dans les bacs des disquaires, ou sur itunes, si elle veut vous offrir un album de metal. Avec un nom aussi approprié je présume que certains imaginent même que le groupe est à l’origine du genre. On ne pourrait leur en vouloir de le croire tellement les deux musiciens ont transformés le milieu dans lequel ils ont grandit.
Paul Brannigan, éditeur du magazine rock anglais Kerrang!, et Ian Winwood, journaliste musicale anglais publié dans le même magazine ainsi que dans les pages de NME, Mojo, Q ou Revolver, ont accomplis un travail considérable pour retranscrire cette histoire. De la jeunesse de chacun des membres, jusqu’à parler de la vie de leurs parents, en passant par toutes les rencontres faites au hasard des concerts et des déménagement, ils passent en revue toutes les étapes de la vie de chacun, du détail le plus anodin ou au plus crucial.
De la rencontre entre Hetfield, guitariste émérite mais timide, et Ulrich, batteur aux capacités douteuse doublée d’un ego gigantesque capable de soulever des montagnes, une légende improbable est née et a emportée tout sur son passage. On retrouve dans cet ouvrage des interviews avec les musiciens mais aussi avec leurs amis d’enfance, producteurs, parents, associés, journalistes et fans présent leurs de concerts mythiques. Le travail titanesque accomplis par les journalistes permet donc de mieux saisir l’ampleur du phénomène et comment les musiciens en sont arrivés à un tel degré de notoriété.
Bien que passionnés, les journalistes ne laissent pas leur amour prendre le dessus sur des faits comme l’ego démesuré d’Ulrich, son incapacité à jouer des parties extremement simple, l’alcoolisme sans borne de chacun ou leurs manigances pour recruter les meilleurs musiciens d’autres groupes. Ils lèvent le voile sur les circonstances autour de l’éviction de Dave Mustaine, le recrutement de Kirk Hammet, l’absence de basse sur And justice for all… et la transformation du groupe d’un monstre du thrash à une machine a tube hard rock sur le Black album.
L’ouvrage se concentre cependant sur les personnalités de Ulrich et Hetfield. En tant que membres fondateurs du groupe, le duo reçoit toutes les attentions des biographes jusqu’à mettre de côté la participation de Burton, Hammet et Newsteed, toujours présent mais rarement consultés pour les décisions les plus importantes. Winwood et Brannigan ont toutefois réussis à glaner le plus de détails possible sur le défunt de Cliff Burton dont le spectre hantera pour toujours la mémoire des fans de la première heure. Sans être un membre fondateur, Burton eut manifestement un impact massif dans le groupe bien qu’il n’écrivit que peu de titre par rapport aux deux capitaines du navire et les deux auteurs lui rendent parfaitement hommage en racontant le plus fidèlement possible sa jeunesse et sa vie au sein de Metallica.
Malgré la densité d’information récoltée, Birth School Metallica Death est un volume agréable à lire. Malgré le peu d’intérêt que je porte à la discographie de Metallica, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir chaque chapitre de la vie du groupe. De l’enfance des musiciens au Black album, ce premier volume passe en revue les huit premières années de la vie de Metallica jusqu’à la sortie de l’album qui mit un terme à l’existence du quatuor en tant que groupe de thrash. Les passionnés et les curieux y trouveront autant leur bonheur tant le travail des deux journalistes tend vers l’exhaustivité sans jamais se perdre dans les innombrables détails de chaque chapitre. Le second volet paraitra à la fin de l’année et malgré la qualité descendante des albums écrit ensuite il n’y a pas douter que sa lecture sera aussi intéressante.