Critique de Blackwood par Mediatheque33113
Note 6 / CritiquePremier.ère lecteur.rice : Pas inoubliable. De jolies trouvailles. Une fin un peu baclée à mon goût. Note 6
le 21 mars 2023
Je découvre ce roman grâce à Net Galley et aux Editions Sonatine. Qu'ils en soient vivement remerciés.
Blackwood est un livre aussi noir que long. Intrigant par le décor dans lequel nous plonge son auteur, Michaël Mike Farris ; il laisse le lecteur rêveur devant cette possible vie sous le Kudzu, cette plante envahissante qui recouvre tout, vallée et collines, maisons, chemins et qui permet une vie sous cette canopée où l’homme peut tailler des chemins à la machette et dégager des sources d’eau pure qui assure l’essentiel.
De rêveur le lecteur passera à dubitatif devant le trio hétéroclite qui se nomme famille mais qui n’en a aucun des attributs. Le père ne l’est pas par son comportement, la mère, soumise ne se remet pas de ses choix et le fiston est aussi avili qu’une larve et pourtant rusé comme un renard et économe comme l’écureuil. Est-il vraiment possible de vivre le nomadisme comme ils nous le présentent ?
Quant au personnage central, Colburn, il n’est pas en reste. Taillé par l’auteur à coups de couteaux à peindre, aux couleurs glauques qui se mélangent vite à des noirs de repli, du rouge colère et des gris qui évoquent la poussière de ces vieilles histoires qu’il remue pour tirer une vérité, la sienne, celle qui lui conviendra, ce personnage soutiendra le fond de la longue quête présente dans le livre, aidé, parfois malgré lui, par le sheriff, personnage désemparé, se pensant impuissant et pourtant tellement humain.
Un livre dépaysant. Un livre qui nous laisse entrevoir une Amérique profonde, pauvre, paumée, une Amérique dont on ne parle que peu hormis dans la littérature et pourtant une Amérique bien réelle.
Alors oui, peu d’actions dans ce roman mais quelle ambiance ! Michaël Farris Smith, plante un décor à l’humeurs sans autre pareille. Il vrille son lecteur au milieu de ce fatras et nous quitte quand il le souhaite, laissant au lecteur le soin de rassembler ses idées et de poser ce qu’il pense avoir compris. Du très beau travail.
Créée
le 25 juin 2021
Critique lue 70 fois
1 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Blackwood
Note 6 / CritiquePremier.ère lecteur.rice : Pas inoubliable. De jolies trouvailles. Une fin un peu baclée à mon goût. Note 6
le 21 mars 2023
Un roman étrange. Vendu comme un policier/thriller, il est plus proche du roman noir que d'un polar. On y trouve bien un shérif, mais on peut pas vraiment dire qu'il intervienne beaucoup, ni qu'il y...
Par
le 7 juin 2022
Du même critique
La chevauchée tragique de la Mort qui pousse à vivre. La Mort qui s’approche, s’accroche, fait peur, étouffe, éloigne, rapproche. La Mort qui force Charlotte Salomon, juive allemande, à devenir sa...
le 20 nov. 2014
18 j'aime
4
À travers « L’AMOUR ET LES FORÊTS », paru chez Gallimard en 2014, je découvre l’auteur Éric REINHART. Belle découverte ! Bénédicte Ombredanne est une lectrice de cet auteur. Ayant apprécié son...
le 27 févr. 2015
17 j'aime
4
« L’art de perdre » écrit par Alice ZENITER est la troublante histoire du silence de deux nations conduisant à la perte de paroles, donc de mémoire, de trois générations, celles d’Ali, Hamid et...
le 7 nov. 2017
14 j'aime