Puisqu'ici "le balcon" ne correspondrais pas à grand chose.

Il va être dur de parler d'un de mes livres préférés, un de ceux qui ont formés mes goûts (excellents ou mauvais, personnellement, excellents) !

Je vais prendre le livre par le résumé qui en est fait, et le commenter :

"Bleu presque transparent relate, en une succession de courts chapitres [oui], quelques journées dans la vie d'un groupe d'adolescents [Oui]. Journées ou plutôt nuits vides d'espoir d'une "génération perdue"[Aie] et désillusionnée qui s'abîme dans la destruction[Mouais]. Sexe, drogue, musique, violence...[Certe] le tableau serait d'une banale désespérance s'il n'y avait ce mélange de distance quasi clinique [Non] et d'infinie générosité dans le regard porté sur les personnages [A bon ?]. Dans Tôkyô oppressante et triste [Plutôt vide], Ryû, Kei, Okinawa payent, dans leur corps qu'ils ruinent avec constance [C'est globallement ça], l'absence d'âme d'une société [A bon ?]. Et leur déchéance possède la couleur du bleu presque transparent de la pureté [Pureté ? Qué ?]."

Alors autant je ne peux que saluer l'effort d'exprimer une oeuvre autrement que par le résumé d'un scénario, autrement dit le résumé "Storyque" (Pour suivre l'idée de la story développé dans l'essais de Kundera "Le rideau"), où le fait d'un roman se tiendrais dans l'entière limite de l'enchainement causal des actions, mais dès lors vient un nouveau problème, dans lequel tombe notre "résumiste", qui est de voir en tout choses non pas la matière, mais une interprétation.

J'aimerais qu'on me dise, quel page, est écrit "génération perdue" ? (tout les époques se disent être la génération perdus d'ailleur) Tokyo oppressant ? L'âme de la société ? Pureté ? On en viens a voir un roman comme un procédé abstrait d'évocation idéaliste, au lieu procédé matériel d'expression existentiel.

Mais loin de moi l'idée de réussir à faire mieux.

Je dois prendre le livre parce qu'il m'a marqué, et ce qui aujourd'hui, à la lumière d'autre lecture est bien à réévaluer - mais dans la seconde lecture que j'en ai faite, la première impression me fut confirmé :

La liberté de forme est toujours aussi folle.

Si une des idées sur laquelle le résumé à on ne peux plus raison de placer en premier, c'est le "succession" de "courts chapitres". Ainsi dit, cela ce semble presque ridicule. Non, c'est loin d'être le cas.

Il y a une liberté folle, une liberté de ce que sera un chapitre, de ce que l'on dit, de comment on le dit, de l'ordre dans lequel les chapitres communique entre eux : La succession du temps et l'ordre narratif du livre, sans parler d'abstrait ou de retournement complet, reste en proie a non seulement un doute constant, mais surtout à l'inutile. L'odre ici est bien est un ordre d'expression :

Le début du livre aborde bien plus un quotidien de défonce, en joue encore la matière et le plaisirs, une sorte d'inconstance de tout;

Suit après la description d'une orgie, dans le sens le plus pure, " Eros et Thanatos" dans l'esprit déjà, le lien entre plaisir et dégout, entre la folie de la scène et sa lassitude sous jacente;

Suit un retour plus intimiste avec Lili, sur la création, la possibilité d'un sois;

Suit un moment court mais important, l'arrestation-le festival-le métro, c'est vraiment la première phase de non-coexistence entre eux et la société, entre eux et les autres, entre eux-mêmes... ;

Suit une fin de tout ça, non pas une faille entre eux qui s'ouvre ou finit de s'ouvrir, mais bien qu'il est impossible pour eux de vivre, qu'ils sont fondamentalement en dehors de la vie;

Finit le protagoniste, seul, qui craque, dans une sorte d'absurde, car la narration dont il est tributaire craque en même temps que lui, la réalité lui semble passé.

Et dans chaque chapitre, le ton change, le rythme change, on passe des monologues aux métaphore, des exégèses au petit rien, mais non pas en tant que plus, que changement d'une trame esthétique principal, mais en tant que trame.

Il est ainsi dure de dire dans quel style le livre est écrit, puisque c'est une multitude de liberté stylistique voulus pour exprimer quelque : On écrit plutôt que décrire.

Cela m'a marqué, première fois que je lisais quelque chose qui était fondamentalement un roman, en étant fondamentalement différent de tout ce que j'avais pus lire.

De ce fait, en ressort une phrase étrange, que j'ai vus à plusieurs endroits :

"mélange de distance quasi clinique et d'infinie générosité dans le regard porté sur les personnages".

Le problème, beaucoup de gens lise la chose dans sa le contenus de la description, et non dans la forme.

Je vais prendre un extrait parfait. Un des personnage, Yoshiyama, après s'être encore battus avec sa copine (physiquement), ce lance dans un dialogue - monologue - assez long, juste le début :

"Tout les deux, t'sais, on a besoin l'un de l'autre, y'a pas à chercher à comprendre. J'sais pas, moi, mais c'est vrai : j'ai plus que toi : ma mère est morte. On est entouré d'ennemis, toi et moi, oui ou non ? [...]"

Et jamais le livre ne va dire "Il dit ca d'une façon ridicule", "il bégait", "ses propos tienne échec aux sens". On est hors-contexte, et on sens le ridicule, en deux trois phrase rien ne va, que ce sois dans les propos, la cohérence, et la logique. Il parle de sa mère, mais dans le livre on comprends qu'il ne sait pas quoi penser de sa mort, justement, il voit ça comme un fait, et il était perdus avant et l'est après.

Et c'est le livre, oui, il n'explique pas ce que pense les personnages, ce n'est pas le but, on voit dans leurs êtres, dans ce qu'ils renvoient. Cela a prêté à penser à certains que le livre ne s'y intéresse pas, auX personnageS, comme lut dans le résumé. C'est dommage, justement par économie de description externe, on se renforce sur eux, justement, sur ce qu'ils paraissent, et puis t'on être plus honnête que de parler des gens en se qu'ils émettent? En considérant que nous ne sommes pas dans leurs têtes ? (je ne dis pas que cela est une règle, mais une exploration plus qu'interessante du réel).

J'ai cette impression qu'on est dans le cas où il faudrait redire ce qui est dit pour certain. On voit rien qu'a son non-sens que le personnage est ridicule, et que son discours est voué au pathos inefficace. Tout ce qui serais en plus dit, serais comme ces films, où la captation de la caméra et plans sont une redite de la scène : Il y a de l'action, la caméra tremble. Les personnages ne s'entende pas, ils sont sur deux plans différent. Je ne dis pas que ça ne peut marcher, mais si le cinéma c'est ça, si le roman c'est ça, la redite de ce qui se dit, simplement ça, alors l'art c'est bien peu de chose.

Alors que dans cette économie, on profite juste de la défonce, du moment, on est comme eux, prisonnier du présent, l'idée même de l'avenir n'est pas abordé, hors d'un moment :

" - Tu recommencerais ? Moi, je suis lessivé pour de bon.

- Ca, il faut le dire, c'était un peu brutal à la fin, mais je crois que s'il y avait une autre soirée comme ça, pour rien au monde je la raterais. Après tout, on n'a pas tellement d'occasions de se fendre la gueule, tu crois pas ? Quand il n'y aura plus rien pour se marrer, j'aurais plus qu'a me marier.

- Quoi ? Tu pense à te marier, toi ?

- Tu parles ! Et comment ! Ca t'étonnes ?"

C'est, avec la fin du livre, les deux seuls moment où l'après, au sens large, est vraiment évoqué. Ici c'est bordé d'une forme d'optimisme, peut être, surement, Ryu n'y crois pas, a tord ou a raison. Le livre pose cela dans un court chapitre, et je trouve justement, que de ne pas placer de jugement surplombant, lassant bien juste le personnage douter de son amie, de ne jamais saisir le fonds de sa pensée, de rester même quand on parle de l'avenir dans la note du présent, de parler de quelque geste et façon d'être, ouvre bien plus qu'une vus précise et développé venant du protagoniste.

C'est pour cela que je réfute le résumé : "distance quasi clinique et d'infinie générosité dans le regard porté sur les personnages ", ce n'est pas clinique, c'est que Murakami se garde d'expliquer la psyché de ses personnages, enfin, disons le : Ces personnages. C'est justement parce qu'ils les considèrent qu'il n'en fait pas l'intime, ce qui justement n'est pas le propre de l'autre. Et tout cela est bien appuyé, dès le début du livre :

"Lorsque nous arrivons à la gare, Reiko jette sa feuille de tremble. Le toit au-dessus du quai luit au soleil, aveuglant ; je mets mes verres fumés et dis :

- C'est déjà l'été ; qu'est-ce qu'il fait chauds !

- Hein ? Quoi ?

- Rien, je disais que c'est déjà l'été.

- L'été, c'est toujours plus chauds.

Reiko contemple les rails, muette." (Fin de chapitre)

Personne n'arrive à comprendre l'autre. C'est, par la suite, une des thème de Murakami, les gens qui ne se comprennent pas, qui souvent même n'essais pas. Et ici, on est dans la racine, surtout avec ses personnages là : Déjà qu'ils ne se comprennent pas fondamentalement bien - dans le sens où se comprendre nécessiterais un passé et un avenir - autant dire que ce n'est pas Ryu qui va les comprendre, et encore moins l'auteur qui va les faires se comprendre, et encore encore moins nous. Tout le monde est libre de lire ce qu'il veux dans ceux qui traverse le roman, justement - Non pas par mensonge de l'auteur, justement, c'est par honnêteté.

Quand dans le livre, Yoshi frappe, dehors, Key, très (dans l'optique horrible qu'ils y aurait une gradation dans la violence) violement, le livre nous rapporte la scène, sans importance. Non seulement tout le monde aura comprit que c'est trop au delà du trop, mais justement, qu'est-ce qui est le plus juste, dans le sens de justesse, pour rendre la situation ?

De l'aborder directement ? Bof

De l'aborder comme commun mais horrible ? Ouais

De l'aborder comme commun, et juste parler de la suite, parce que tout le monde s'en fou plus qu'il ne le laisse paraître ? C'est ici qu'on a le vrai.

C'est ici qu'on a cette cruauté quotidienne, un qui s'excuse, la fille qui fait la maline, certain qui en rigole, d'autre qui exagère leur colère, et au fonds comme ce n'est pas soit, on s'en fou un peu.

On est tous témoins passif d'evenement plus (qui touche nos proche), ou (dans notre environnement) moins (au info) horribles, pourtant personne n'en fait des cauchemars. Par contre, une chose minime vous arrives, et vous le ressassez pendant des semaines, voir des mois, de temps en temps, sur des mots anodins que d'autres disent, sur un début de sommeille, dans une évocation qui vous échappes.

Donc, c'est loins d'être une vision clinique, c'est une vision humaine, trop humaine...

Pardon je retire.

Donc, c'est loins d'être une vision clinique, c'est juste que le personnage témoigne de sa vie à ce moment, dans la banalité de ce qu'il nous parait lointain, ce qui créait justement un sentiment bazar, certain l'on associé à une vision froide, c'est au contraire une vision chaude, sur le moment, une vision où on se dis juste que le présent est déjà trop dure pour que l'on puisse se permettre de penser au delà.

Tout cela n'est que quelque morceaux épart de cette oeuvre, on pourrait parler de la drogue en profondeur, des scènes d'orgie, de l'histoire d'amour entre Ryu et Lili - et je vais vite le faire, puisque chacun aime l'autre, mais qu'aucun n'envisage de réellement s'aimer, d'allez dans la chose, c'est condamné à n'être qu'un impossible de plus - le japon de ses années là, l'impossibilité d'un futur, la musique et le bruit, ce groupe qui n'est voué a ne pouvoir exister autrement que dans l'instant, au corps et sa matière au vus des coups et des drogues qu'ils prennent, aux errances au millieux de la ville et de nul part en même temps, ect.

Un des moments les plus appréciés, une phrase de Ryu, qui transmet ce que l'auteur pense un peu prêt, et qui pour moi résume le style du livre :

"Tout le temps, je me demande: il n'y aura donc jamais personne pour faire un film qui ressemble à ce qui se passe dans ma tête? Oui, constamment, je me dis ça.

Une femme tombe amoureuse d'un homme marié. Celui-ci part pour la guerre et tue un enfant en terre étrangère, Sans se douter de l'acte qu'il a commis, la mère de l'enfant sauve cet homme alors qu'il allait périr dans une tempête. Naît une fille. Elle grandit et devient la maîtresse d'un gangster - un gars genre tout ce qu'il y a de cool. Mais un juge se fait descendre dans le secteur, et le père de ce juge était de la Gestapo pendant la guerre... Bref, à la fin, la fille s'en va à pied toute seule, sur la route bordée d'arbres des deux côtés et sur une musique de Brahms. Tu vois le genre? Eh bien, c'est sans rapport. Mon film, ce serait juste le contraire."

Ce qui d'ailleur ferais un excellent résumé du livre.

Je ne peux que vous recommander très fortement ce livre, étant particulièrement court, pour peu que le thème ne vous rebutes pas, et que vous êtes prêts, comme je l'ai expliqué, à lire l'instant, le présent, et ne pas chercher à ce que l'on vous donnes les choses comme solutions, qu'on admet que c'est trop loin du protagoniste, de nous encore plus.

Pour rapidement aborder l'auteur, il va par la suite écrire "Les bébés de la Consigne automatique", dont mon plus grand reproche est justement, sa forme, bien plus classique, doublé d'une volonté d'en faire beaucoup dans le genre roman, perdant cette liberté - Si on a sur les thèmes une belle folie, sur la forme on s'est bien assagie...

Ce qui est moins le cas pour "Chansons populaires de l'ère Showa", qui reprends les grandes idées de "la consigne", on exagérant le tout, en épurant, en mettant une folie bien plus encré en chacun, en utilisant la violence dans l'expression la plus cruel, dans le sens violence désintéressé. Même avec ses défauts il reste un bon coup de Coeur.

Et pour un coté plus "biographique", plus "réaliste" (et encore...), "1969" est surement son livre le plus accessible, le plus drôle, je dirais juste un peu trop facile en sois, il manque d'un petit charme d'écriture, mais cela reste vraiment sympathique

Le seconde chef d'oeuvre, c'est "Love and pop", ou Topaze 2. C'est, une plongée, dans la tête d'une lycéenne qui commence la prostitution par envie de s'acheter des trucs. Pas de jugement, pas de gentillesse, c'est vraiment une incarnation incroyable pour un auteur à cette âge, il reste modeste pour ne pas faire croire qu'il peux réellement tout saisir, alors en contreparties il saisit l'environnement, par un twist certes déjà lut mais parfait : Tout les sons, ceux des discutions, des pensé et de l'environnement, des gens autour et des pubs, tout ça dans le livre est écrit sans distinction, tout au même niveau, tout ce mélange. Le livre prends à la fois un aspect très franc et matériel, en étant d'une incarnation du phénomène de la modernité en tant qu'aliénation saisissant - Ce fut adapté en film par ailleur.

Dans ce milieu niche "Topaze", une suite de nouvelles où déjà les femmes avait un rôle bien plus centré que dans ses autres livre, ce qui donnera le film "Tokyo Décadence"...

J'ai envie de dire, "c'est dans le titre".

Pareil pour "Raffle Hotel", prévus comme scripte de film, malgré que cela marche, on reste sur quelque chose d'un peu superficiel, qui ne va pas dans les choses...

Mais, je dois être honnête, à mes goûts, il a écrit des livres dont l'interet n'arrive pas à m'apparaître...

"La guerre commence au-delà de la mer" est déjà un peu abordé dans Bleu presque transparent, sauf qu'un livre entier pour quelque chose qui sonnait un peu lourd dans un chapitre, "erreur de débutant" je pense, un livre qui aurait dû passer à la trappe.

Viens un livre dont la popularité m'échape, "Miso Soup". On dirais presque une parodie, ça ne va nul part, mais dans le sens d'un mauvais thriller...

Et "Ecstasy", qui reste le plus long monologue explicatif de l'histoire des monologue explicatif. Rarement trouvé quelque chose d'aussi insupportable.

(J'ai fais des critiques de tout ces livres, mais je dois les remettre à jour, je ne suis plus d'accord avec elles...)

En somme, lisez Murakami, Ryu, et non Haruki (le yang de mon yin), jetez vous sur ce livre au moins, sinon par les bébés de la consigne si vous voulez du plus "roman", et sur "love and pop" pour du plus formellement délirant, un monde vus sous le regard de sa propre aliénation.

SlowCoffee
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le 26 oct. 2023

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