Confiant suit ici une tracée d'énigme qui n'en est pas une, Holzwege créole, déshabitée des sériosités de forêt noire, proliférante entre rêve et réelle, sans autre conclusion que la multitude des embranchements entrecroisés, non résolus, qui révèle avec, à son habitude ironique, tendre et féroce, la façon martiniquaise, après Césaire, de s'inscrire dans la langue écrite.
Ni roman à clefs - j'ai cru à une forme de bovarysme -, ni roman policier, roman tout-monde dans les traces de Glissant, peut-être, tout en rhizomes sans la conclusion d'un arbre, mais bien d'une forêt de vagues et d'écume noire - une marine, oui, hantée par les naufrages qui ouvrent le Cahier d'un Retour au Pays Natal, et le devenir-sauvage qui seul saurait donner leur vérité aux flots.
Le tout dans une langue truculente, ouverte au poème et aux évidences des créolismes, qui fera peut-être le lecteur, habitué à moins de manipulation, ne pas regretter cette incursion dans les tours et détours inconclusifs de la parole créole.