Evgueni Vodolazkine est chercheur à l’académie des sciences, spécialiste de la période médiévale. Mais Il est aussi attiré par la littérature car dit-il : « L’homme est un être non seulement rationnel, mais aussi émotionnel. Pour l’étudier, de mon point de vue, il n’y a que la littérature ». Dans cette voie il semble réussir en 2012 il a publié « Les quatre vies d’Arseni » qui fut récompensé par le prix prestigieux de « Bolchaïa Kniga »
« Brisbane » nous relate la vie de Gleb Ianoski un virtuose de la guitare. Gleb 50 ans, apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson pour lui c’est la fin de sa carrière. Comment accepter ? Comment vivre avec ? Dans un avion, il rencontre l’écrivain Nestor qui lui propose d’écrire sa biographie, il accepte.
Le roman se déroule sous deux époques : la jeunesse de Gleb à Kiev en 1972… et l’autre ancrée dans le présent 2O12-2014 de Kiev à Munich en passant par Saint Pétersbourg. Ces deux époques s’entrecroisent en va et vient constant, et, au final, convergent.
Ainsi, en toile de fond, nous balayons l’histoire de l’URSS avec sa chute en 1992, et celle de l’Allemagne avec la chute du mur de Berlin. Evgueni Vodolazkine conte par petites touches la situation dans son pays, au travers de la rencontre de divers personnages. Ces portraits finement campés sont savoureux et brossés avec une fine pointe d’humour.
« Brisbane » est un roman d’une force inouïe où Vodolazkine nous parle harmonieusement du sens de la vie où l’amour, la maladie, et la mort sont au centre du roman. Evguéni nous distille des pensées philosophiques profondes. C’est tout de même un livre noir, un livre sombre. Heureusement il y a aussi de la beauté, ce roman est un concert symphonique, une ode à la musique où chaque mots a une sonorité, chaque note une valeur curative. La musique est là pour transcender la vie ! L’ambiance est très particulière toute la vie est concert, on ne peut qu’être touché par la sensibilité musicale qui se dégage de ce roman ! C’est simplement beau et harmonieux.