Cap Canaille de Christophe Gavat, présentation
Un homme vit ses derniers instants au Cap Canaille. Il sait qu’il va mourir. Il voulait être le plus grand parrain de Marseille.
Un mois plus tôt, à Marseille, Henri Saint Donat, 53 ans, est commandant divisionnaire à Marseille. Il a travaillé au 36 quai des Orfèvres à Paris. Avec son collègue, il est appelé car un cadavre a été retrouvé dans une voiture.
Avis Cap Canaille de Christophe Gavat
Le Prix du Quai des Orfèvres 2021 a été lu et vraiment apprécié.
Tout commence lorsqu’un cadavre est découvert carbonisé dans le coffre d’une voiture. L’ADN matche avec celui d’une femme bien connue des services de police et aussi de Saint Donat. C’est la Carlton, une femme qui commet de nombreux casses sans se faire prendre et qui vit dans des palaces. L’auteur dévoile la rencontre et les relations qui existent entre Saint Donat et La Carlton. Pourquoi a-t-elle été assassinée ?
Plus au nord, c’est un fourgon blindé qui a subi un assaut. Dans leur fuite, les malfaiteurs tuent une vieille dame et un homme est retrouvé au fond de l’eau. Les empreintes correspondent à un caïd marseillais. Les services de police vont devoir travailler main dans la main pour découvrir les tenants et aboutissants de ces histoires. Ce sont des anciens collègues de Saint Donat. Mais la partie ne va pas être facile car il y a des frictions dans le service avec une forte tête, une femme, la fille d’un grand policier. Mais ils s’avèrent tout de même unis. J’ai bien aimé ce groupe.
Une enquête qui nous fait visiter Marseille. Pour ceux qui connaissent la ville, il est très facile de s’y retrouver. Le travail de policier n’est vraiment pas facile. Les malfaiteurs semblent toujours avoir un train d’avance. Il faut récolter les indices, essayer de voir ce qui fonctionne, travailler avec les uns les autres, se tromper car oui, cela arrive, laisser tomber lorsque des vies humaines sont en jeu.
Le lecteur se demande ce que Saint Donat cache comme fêlure. Ce sera révélé lors d’un échange, à coeur ouvert, à une collègue. Cela fait réfléchir et personne n’est à l’abri du suicide, surtout dans le milieu de la police. Cela peut être le travail mais aussi des évènements personnels.
Un ancien du 36, maintenant en poste à Marseille, comme son personnage, Saint Donat. Faut-il y voir un parallèle ? Pour moi, le roman s’est vraiment mis en place après les 50 premières pages. En effet, au tout début, j’ai pensé que c’était encore l’histoire d’un règlement de comptes marseillais. Mais non, l’auteur a réussi, a su comment me happer avec son histoire. Car outre l’enquête, il y a une histoire d’hommes, de femmes. L’auteur montre les relations entre les différents organes de police, le personnel. Même s’il peut y avoir des conflits, ils sont soudés et aiment se retrouver pour échanger. On s’en rend compte lors de son travail avec Basile, jeune policier. Au fil des années, avec les nouvelles technologies, le travail de la police a bien changé. Il faut compter sur les aptitudes de chacun pour résoudre des affaires.
C’est une véritable enquête avec des personnages très attachants, pour la plupart, sauf pour le caïd marseillais qui veut être le premier dans le milieu. J’ai bien aimé la réaction de ces anciens militaires qui sont recherchés. Ils acceptent qu’ils ont perdu et cela ne les empêche pas de protéger la police lorsque cela tourne mal.
Je remercie l’auteur pour la dédicace au Festival du Livre de Marseille et les échanges, notamment sur Alexandre Galien que l’on retrouve dans les remerciements.