Ah, Colette...

Tout d'abord je tiens à dire que si on a de l'humour, ce livre peut être excessivement drôle. Non franchement j'ai beaucoup ri en en lisant des passages. Mais peut-être faut-il être trans et avoir développé une auto-dérision et un humour très grinçant et cynique pour que ce soit le cas. Bah ouais honnêtement, tes propos Colette (tu permets que je t'appelle Colette, hein ?) sont si peu à propos, phénoménalement à côté de la plaque, et remplis de préjugés, que je n'ai pu qu'en rire. Colette tu nous comprends pas nous les transsexuels: pour toi, nous sommes fous, nous vivons une illusion. Tu décris tes échanges avec tes patients trans d'une manière si absurde que franchement je me demande si t'as déjà prêté attention à ce que l'un d'entre eux te disait, Colette. Sûrement que si t'avais perçu un seul de tes patients comme un être humain et non comme une bête de foire, t'aurais tendu l'oreille et t'aurais ptet' bien appris un ou deux trucs sur ce que c'est d'être trans. Mais Colette, j'ai non seulement de la peine pour tes patients, j'ai de la peine pour toi. T'as pas aidé une seule personne trans, et tu t'auto-proclames spécialiste...
Bref, après avoir bien ri, j'ai capté que ce livre était encore vu en France comme LE livre à lire quand il s'agit de transidentité (ou "transsexualité", pour ce que j'en ai à foutre), et qu'il était toujours très présent à l'université dans les cours de psycho, voire même de socio. Alors là quand j'ai appris ça je suis tombé des nues: comment, en lisant ce livre, peut-on penser une seule seconde que c'est objectif ? Colette décrit les trans comme "une faune", elle se demande comment une jolie fille cis peut s'abaisser à sortir avec un homme trans "si laid", elle conclut son livre en disant qu'il vaudrait mieux nous soigner de notre transsexualisme par la voie psychanalytique (je l'invente pas, un chapitre entier y est dedié) plutôt que de permettre aux trans d'accéder aux opérations qui seraient "de simples palliatifs" à notre "problème"... Et j'en passe. Colette ne fait que donner son propre point de vue sur les trans, et il est très loin d'être objectif, mais alors bienveillant... Je me demanderai toujours ce qui t'a poussée à écrire un livre qui s'apelle "Changer de sexe", alors que précisément t'invites à tout prix à ne pas le faire, Colette. En tout cas c'est une très belle illustration de ce que la fameuse "équipe officielle" dont Colette faisait partie et qui existe toujours aujourd'hui, fait subir aux personnes trans, et de comment elle les voit.
Allez, je finis sur une petite blague trans: ça fait 2 ans que Colette Chiland est morte ! Elle est donc enfin officiellement morte aux yeux de la SOFECT.