Un poète, un écrivain, un homme tout simplement

Bon tout d'abord mes plus plates excuses à Howard Sounes, je ne vais pas commenter ici sa très bonne biographie, je vais écrire sur Charles Bukowski, "Hank".

Chassons en premier lieu quelques idées reçues et Dieu sait qu'il y en a :

• Bukowski était un énorme buveur mais pouvait se passer aisément de l'alcool, il lui arrivait de faire des pauses de quelques semaines sans aucun soucis.




• Lors de son passage chez cet abruti de Bernard Pivot, rares sont les personnes qui savent qu'avant son entrée sur le plateau, l'écrivain avait déjà enquillé 3 bouteilles, "gracieusement" offertes par la production dans les coulisses alors même que ce dernier était arrivé totalement sobre dans les locaux. Deux de plus durant l'émission, Antenne 2 voulait son show.




• Bukowski : "un gros dégueulasse misogyne..." alors là je me gausse, il n'était surement pas d'une propreté exemplaire et encore, par ailleurs nombreuses sont les femmes, bien plus que les hommes qui reçoivent des éloges de sa part : "Je ne considère, ne juge pas les gens en fonction de leur sexe, religion, couleur de peau mais en fonction de ce qu'ils sont"

Voilà quelques précisions importantes.

Donc Heny Charles Bukowski, né en Allemagne en 1920 d'un père américain et d'une mère allemande, émigre aux Etats-Unis en 1922. Son enfance est un désastre, son père le bat quotidiennement, sa mère est une femme soumise et sans caractère, ses compagnons d'école le conspuent.
Très vite marginalisé, il se réfugie dans la lecture : Hemingway, Dostoïevski, Rousseau, Platon, Céline, Miller (Henry) et tant d'autres. Il se rend chaque jours à la bibliothèque municipale à un point tel que la gérante ne croyait pas un brin, aucunement qu'il avalait tout ça, c'était le cas.

A la fin du lycée, il se rebelle contre l'autorité parentale, met une raclée on ne peut plus méritée à son père, se prend une piaule et décide de faire du journalisme à l'université. Deux années à ne rien faire sinon se saouler pour oublier son mal être compréhensible au vu de son évolution de vie.

Désabusé il quitte LA pour Philadelphie, Atlanta, La nouvelle Orléans.... revient et survit de petits boulots durant près de 20 ans (Factotum, Le Postier) écrivant continuellement et étant partiellement publié.

De plus en plus reconnu par le cercle underground, il finira par quitter son travail de postier à 50 ans en échange d'un" contrat" passé avec un éditeur qui était le contraire de sa personne : un catholique convaincu qui ne buvait pas une goutte et qui disait de lui que sa prose l'avait fermé à tout autre auteur.

La suite est connue : Hank se consacre exclusivement à la littérature à partir de 1970, il est aujourd'hui l'un des auteurs américains le plus reconnu à travers le monde.

Quelques citations pour conclure /

"La vie parfois est belle, mais que de fois cherche t'elle à nous écraser"

" Pour les gens c'est tout ce que j'ai, ma beauté. La beauté n'existe pas, la beauté ne dure pas. Toi, tu es laid, et tu ne connais pas ta chance : au moins, si on t'aime, c'est pour une autre raison." Citation reprise à sa façon par Gainsbourg qui l'a reconnu volontiers.

"On rencontre parfois la bonté au beau milieu de l'enfer."

"C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose."

Et tant d'autres...