Premier roman historique français (dixit le quatrième de couverture), Alfred de Vigny a échoué à composer un équivalent gallien des romans du fondateur du genre, l'écossais Sir Walter Scott. Plus qu'un récit historique, ce roman est l'occasion de transmettre un message au lectorat de l'époque : la France allait bien miex quand l'essentiel du pouvoir était partagé entre l'aristocratie et la haute bourgeoisie réunie au sein des parlements régionaux. Son insistance à dépeindre Richelieu comme un être machiavèlique et assoiffé de pouvoir, Louis XIII comme un individu faible, indéci et sans volonté, et d'y opposer la noblesse
des sentiments et des aspirations de l'aristocratie (pendant que ses messieurs passent leur temps à comploter et s'affronter en duel, ces dames ne cessent de verser des larmes en s'apitoyer sur leur sort) rende au final cet description d'un complot mineure assez indigeste. Là où il se déamrque totalement de Walter Scott est la répugnance manifeste qu'il éprouve à l'égard du peuple. Quasiment absent, les rares fois où ses représentants font de courtes apparitions, ils sont décrits comme bêtes, sales et facilement manipulables. Sans parler de ces longues disgressions métaphysico-spirituelles qui endorment le lecteur !!! Un texte qui prouve que de Vigny étant bien meilleur poète que romancier.