2e roman des éditions Stock qui s'inscrit dans la collection "Une nuit au musée" que je lis après celui de Lola Lafon (j'en parlais ici: https://www.senscritique.com/livre/quand_tu_ecouteras_cette_chanson/critique/275425183 ), où des auteurs et autrices sont amenées à écrire un texte après avoir passer une nuit au musée (de leur choix me semble-t-il).
On suit donc Jakuta Alikavazovic (que je découvre par ce texte), qui est allée passer une nuit au Louvre. Musée d'une importance capitale, car il s'agit du musée qui est la raison d'être de l'immigration de son père en France. Et c'est surtout de son père dont il va être question, dont la question rituelle sous forme de comptines/jeu d'enfant "et toi, comment tu t'y prendrais pour voler la Joconde?" va venir rythmer tout le texte.
Sous ses allures de textes léger et malicieux, on avance à tâtons dans un univers de plus en plus dense et complexe (parfois littéralement car la nuit, la lumière s'éteint au Louvre et l'imagination peut alors de déployer).
J'ai parfois senti des relents de Milan Kundera dans ce mélange de futile et de profondeur ; de légèreté et de philosophie. Les thèmes de la filiation, de la disparition, du sentiment d'appartenance ou d'exclusion sont balayé avec intelligence ; tout en proposant un bel hommage à ce père omniprésent et en même temps absent.
A la différence du texte de Lola Lafon, je n'ai pour autant pas été totalement séduit. Peut être les thèmes traités, ou du moins la façon particulière des les traiter ne m'a pas permis de me laisser emporter. Je suis resté spectateur de ces réflexions sans pouvoir les adopter. Je n'ai donc pas ressenti la même émotion qu'à la fin de "Quand tu écouteras cette chanson". Pour autant, j'ai grandement apprécié le style, la douceur et la profondeur de ce texte et je me replongerai avec plaisir dans les autres œuvres de Jakuta Alikavazovic.