The mother of us
Encore une petite pépite qui nous vient d'Allemagne, avec une esthétique et une photographie qui n'est pas sans nous évoquer certains de leurs derniers succès (Julia Jenkins jouait d'ailleurs...
le 11 sept. 2023
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Il y a quelques années, un fait divers a marqué durablement l'imaginaire européen: Natacha Kamputsch, une jeune fille de 10 ans a été enlevé puis séquestré plusieurs années par un homme avant de parvenir à s'échapper, quelques 8 ans plus tard.
C'est un peu sur cet imaginaire que s'appuie la série Chère petite, sur Netflix. Série allemande, qui retrace donc dans son premier épisode l'évasion d'une mère et de celle qui semble être sa fille. On comprend rapidement qu'il pourrait s'agir de Léna, jeune adulte ayant disparu il y a plusieurs années et non retrouvée malgré de large recherche. On la voit réapparaitre, et on découvre surtout Hannah, sa fille qui semble être le portrait craché de Lena lorsqu'elle était petite, laissant peu de doute sur sa filiation.
On va donc suivre l'enquête visant à atteindre plusieurs buts: savoir si la femme que l'on retrouve est Léna, qui est cette fille qui semble être la sienne, où étaient-elles captives, qui est le ravisseur, où est/sont les autres captifs et/ou captives?
Cette série de question aurait pu permettre un thriller solide, une enquête palpitante et/ou une exploration de la psyché des captifs, nous aidant à comprendre qui elles sont, qui elles étaient, qui elles auraient pu devenir et comment elles sont devenues qui elles sont.
On effleure tout cela, mais c'est là que la série échoue pour moi. On n'embrasse jamais aucun de ces sujets.
L'enquêtes est médiocre, les flics bossent en parallèle, sans jamais faire véritablement équipe. On essaye de nous faire sentir de l'empathie, de mettre un peu de profondeur en ajoutant une famille, une souffrance psy ou d'autres détails. Mais là encore, on reste très en superficie.
Les erreurs s'enchainent dans l'enquête au point d'en devenir grotesque, des personnage meurent, on se dit que ça semble être par accident, et les flics s'en contentent... et le spectateur ne peut que constater l'abyssale bétises de ces équipes policières.
De même, l'exploration de la psyché aurait pu être le sujet d'épisode entier, aidé par le personnage du psychiatre. Là encore, on reste très distant de ces questions, le psy ne servant que de faire valoir au flics qui font des entretiens à faire pleurer toute personne s'y connaissant un minimum en gestion du trauma psychique.
Le jeu d'acteur enfin, peinent à trouver sa place dans ces épisodes peut être trop court ou trop peu nombreux (6 * 40 à 60min je crois). On a donc une forte impression de sur-jeu ou au contraire d'absence de profondeur dans l'interprétation (et pas seulement de la part des enfants, qui ne crèvent pas l'écran).
La résolution de l'enquête sort un peu comme un lapin du chapeau ; avec une fin ultra convenue.
Alors qu'on aurait pu avoir une conclusion questionnant le patriarcat et la violence des hommes dans notre société ; on a une scène affligeante ou 2 personnages masculins s'assoient sur la plage pour regarder 2 personnages féminins dansant et se promenant sur ladite plage. On repassera pour la conclusion féministe.
Bref, pas grand chose à sauver de cette série qui avait pourtant un postulat de base propice à un développement intéressant.
Créée
le 2 mars 2024
Critique lue 728 fois
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