Comment j'ai mené ma première enquête

Résumé : M. Ney poussa devant moi une feuille de papier, de format commercial, de qualité ordinaire, sur laquelle on pouvait lire le texte dactylographié que voici : Chère crapule, Tes heures sont comptées. Tu vas payer. Avec ce que tu as de plus cher. Tu connais le proverbe : Rigole bien qui rigole le dernier. Sincèrement à toi. Le dernier des derniers. Je relus ces lignes trois fois et je pensai que je devais dire quelque chose d’intelligent : « L’auteur est un individu imprudent. Il ne sait pas que la police peut reconnaître la machine qui a frappé le message. Et même, aux irrégularités de la frappe, la personne qui l’a tapé. — Bien sûr, fit M. Ney avec une légère impatience. Mais pour cela, il faut retrouver la machine en question. Dans la seule ville d’Atlanta, il y en a probablement un quart de million, et celle qui nous intéresse est peut-être au fond du Chattahoochee. » M. Pellespont me regardait fixement, l’air de douter de mes capacités. Il en fallait davantage pour me troubler. Et voilà comment j’ai mené ma première enquête.