une enfance qui laisse des séquelles difficiles à avouer

C’est l’histoire d’un enfant, Kim, qui a grandi dans un espace communautaire au fond de la Sibérie, durant l’URSS. Il est désormais adulte, vit à paris, et s’adresse à son ami d’enfance, Arkadi, qu’il a perdu de vue depuis son départ d’URSS, il y a plus d'une vingtaine d'années.
Tout le récit se présente donc comme une longue lettre emplie de souvenirs, de regrets et de confessions. On peut même se demander si ce n’est pas une autobiographie d’Andreï Makine étant donné les ressemblances entre lui et le narrateur Kim.
Kim nous raconte son enfance en tant que pionniers, comment Arkadi et lui on était entraîné à penser d’une seule façon, celle que le gouvernement leur imposait. Il nous avoue également la blessure que fut la découverte du « mensonge » de l’URSS. En effet, alors qu’ils pensaient « marcher fièrement vers l’horizon radieux » en jouant de leurs instruments de musique, ils découvrirent une fois adulte qu’ils tournaient en rond dans de grands espaces de Sibérie, entourés de barbelés. Et la musique qu’ils jouaient ou chantaient avec vigueur, s’avérait n’être qu’un moyen de confiscation de la parole et de la critique personnelle de chaque pionnier, de la propagande pour enfant qu’ils apprenaient par cœur.
Ce livre nous montre comment un enfant pionniers d’URSS à réussi à grandir, s’émanciper et avoir sa propre manière de penser alors qu’il passa son enfance privé d’identité. Malgré sa réussite il nous avoue cependant qu’il en sera à jamais différent.
«Moi, je tordais mes poumons pour que le vieux clairon recrache dans une gerbe d’étincelles ce rugissement qui était notre vie même, la joie de vivre des enfants efflanqués de l’après-guerre. Toi, la tête inclinée, l’œil noir et mat perdu au loin, tu versais sur la peau résonnante la grêle drue de tes bâtons. Maintenant on sait tout… les chemins des champs n’étaient que des couloirs entre les larges zone entourées de barbelés. Des miradors de cachaient derrière les forêts. On nous faisait tourner en rond pour que nous ayons l’impression d’avancer. Maintenant on sait… »
« Tu sais, nous resterons toujours ces pionniers aux foulards rouges. Le soleil aura toujours pour nous ce petit goût de cuivre, et le ciel des battements du tambour. On n’en guérit pas. On ne se remet pas de l’horizon lumineux qui était à quelques jours de marche. A quoi bon se mentir ? Nous ne serons jamais comme les autres, comme les gens normaux.[…] Nous les imiterons. »


Le récit est composé essentiellement de souvenirs de Kim mais aussi des souvenirs que son entourage lui a racontés, il est donc composé de plusieurs récits enchâssés avec plusieurs narrateurs. Nous pouvons alors y voir une volonté de donner plusieurs avis, plusieurs histoires, qui s’oppose clairement avec l’endoctrinement qu’il a subi durant son enfance. Malgré une enfance passée à apprendre la façon de penser du gouvernement et de tout le peuple, il existait bien plusieurs identités, peut-être cachées, mais bien différentes.


Ce livre nous apprend comment un enfant qui a grandi en URSS a réussi à grandir en gardant des séquelles de son enfance particulière.

Laetitiafrn
8
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le 6 févr. 2016

Critique lue 378 fois

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