Leopold von Sacher-Masoch est un écrivain de Galicie (aujourd'hui un bout de Pologne et un morceau d'Ukraine), fort connu en son temps pour ses romans emprunts de folklore slave, de femmes cruelles et de post-romantisme (je résume hein). Aujourd'hui, il est surtout connu pour son roman La Vénus à la fourrure qui décrit les délicieux tourments d'un mari masochiste que lui fait subir, sous sa demande, sa cruelle femme. Faisant partie de mon top 10 des romans, j'avais une très haute image de l'auteur et j'étais très attirée par sa vision idéalisée de la femme, entre le romantique et le chevaleresque. J'étais donc très curieuse de lire le point de vue de sa femme (en vrai, sa 3eme). He ben je tombe de haut : l'auteur de mon cœur y est dépeint comme un casse-bonbon névrosé dont il faut entretenir les fantasmes de violence physique, d'amour idéal et de tourments psychologiques tout en faisant tourner la maison et en préservant un minimum les gosses. Bien sûr, son avis d'épouse à la fois idéalisée et négligée est partial, mais tout comme l'est celui de Leopold. Alors qui croire ? Comme le dit l'auteur de la préface, la vérité est quelque part entre les deux points de vue. Mais ne nous y trompons pas : aussi intéressantes que soient ces confessions d'un point de vue sociologique et féministe, la vérité littéraire est dans le texte. Pour moi, Leopold von Sacher-Masoch reste avant tout un grand auteur doté d'une imagination puissante et passionnément hors-norme. Mais quand même Wanda, chapeau bas !