« Posséder les mots et les diffuser, c'est posséder la penser » p.59

Autant être honnête, j'étais convaincu par avance en commençant cet essai, laissé de constater à tel point les nouveautés culturelles sont irrémédiablement anglo-américaines. Lassé et énervé par les « Simply Market » et le « fooding », par les chanteurs français chantant des niaiseries en anglais parce que cela le fait (même au francopholie), par les slogans publicitaires imbéciles (« MFM radio, Ma French Music »), par ces films et ces séries qui se passent toujours au même endroits, avec les mêmes personnages et les mêmes codes. Le succès du film « français » The Artist est à ce sujet consternant, bien que je l'ai apprécié, car il n'est « français » que par les deux acteurs principaux, le réalisateur et le financement
On pourrait croire à tord que Claude Hagège est un gros réactionnaire mais c'est mal connaitre l'intellectuel amoureux fou des langues, des hommes et de mots.
Aussi, le propos du linguiste reste tout au long des pages clairs avec une maitrise de la langue qui fait plaisir à lire. Il commence par un rappel historique sur ce qu'a impliqué dans le passé la domination d'une seule langue (le latin dans l'antiquité et le français au moyen-âge). Il dénonce par la suite les lieux communs propres à la langue anglaise, (non, l'anglais n'est pas une langue facile, loin de là). Et surtout il dénonce que cette supposée ouverture d'esprit d'esprit américaine n'est qu'un moyen pour imposer leur vision du monde. Selon l'auteur, la mondialisation ultralibérale implique un rapport colonialiste entre les États-Unis et le reste du monde, du fait qu'il n'y a pas d'échanges culturels, mais seulement un rapport à un sens unique. Il dénonce alors le nivellement culturel que cela impose et surtout le « ghetto culturel » dans lequel vivent de nombreux américains.
Seule ombre au tableau, le dernier chapitre et la conclusion qui m'ont paru un peu léger. Je m'attendais à des proposions comme la loi 101 au Québec ou le système des quotas propre au cinéma coréen. Les propositions (favoriser la lecture) sont justes trop vagues pour être crédibles.
Clément_
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le 16 mars 2012

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