"Un journaliste local, s'aventurant un soir dans back-of-town pour assister au spectacle, écrivit que Bolden jouait du « bavardage musical », en employant le terme français « jaser » pour donner du relief à son dédain. Le terme fit mouche. Bientôt, tout le monde dans back-of-town comprit ce que cela signifiait quand un orchestre « jassait » les airs."

COURIR APRES LE DIABLE de David Fulmer

C'est toujours intéressant quand nous lisons un livre de découvrir au fil de notre lecture l'ambivalence d'un titre. Dans Courir après le diable, David Fulmer met en scène le détective créole Valentin Saint Cyr à la poursuite d'un tueur. Le titre reprend d'ailleurs l'expression « à force de courir après le diable, on finit par lui attraper la queue ». L'entreprise est dangereuse et qu'elle risque de confronter le héros à des choses de plus en plus difficiles à gérer ...

Mais le titre, dont le roman évoque un personnage ayant véritablement existée, Charles « Buddy » Bolden, évoque aussi peut être la manière dont Buddy King a marqué de son empreinte l'histoire du jazz à Storyville et comment cela l'a consumé. Comme si ce dernier avait pactisé avec le diable afin d'apporter cette dose de folie qui lui a permis de faire exploser la musique du genre, au risque de faire également exploser son intégrité mentale. En repoussant les limites imposées par le ragtime et le blues, Buddy King est simplement considéré comme l'inventeur du jazz.

Au fil de notre immersion dans le cœur noire de cette histoire, nous nous rendrons compte que découvrir l'identité du tueur devient vite secondaire et que c'est véritablement Storyville et ses habitants qui deviennent l'intérêt principal du roman.
Courir après le diable est le premier tome d'une trilogie, espérons que nous aurons la chance de pouvoir lire très prochainement la suite des aventures du très attachant Valentin Saint Cyr.

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"Bouteilles et briques commençaient à voler quand Buddy surgit dans l'espace de quelques mètres qui séparaient les deux groupes, et se lança à son tour dans la version endiablée de Just a Closer Walk with Thee, que jouait l'orchestre."

Encore une fois, je me permets un petit écart en évoquant La fin des mystères, qui, rappelons le, a pour héroïne une jeune femme qui se plait à trouver le fil rouge entre les choses qui, à première vue, n'ont pas de rapport. J'aime faire de même avec les différentes passions qui occupent mon temps libre. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette référence.

La précédente fois que j'ai entendu ce titre, c'était dans la bande originale d'un de mes films préférés, Cool Hand Luke, que l'on doit à Lalo Schifrin.

Just a Closer Walk with Thee est un de mes morceaux favoris. Après quelques recherches sur le net, j'ai appris que le morceau original date de 1941, que c'est un chant gospel traditionnel et qu'il a était repris à de nombreuses reprises. C'est aussi l'un des morceaux les plus joués pendant les « jazz funerals » à la Nouvelle Orléans.

Frédéric Fontès
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le 4 août 2010

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Fredo

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