Dance With The Devil par Ray Harryhausen
Là où souvent, en matière de littérature rock, on se trouve face à une surenchère type déglingue/délire/born-to-be-wild, parfois plaisante à lire (cf Nick Kent et son "Envers du Rock", on tient là un véritable document de ce qu'étaient les Stones à ce grand tournant qu'a marqué la fin des années 60: un peu paumés, un peu rebelle, déjà bêtes de scène et de cirque, mais pas encore abonnés aux méga-stades et aux pseudos provoc' pensés par un marketing tout puissant.
Il est d'ailleurs frappant de constater que la bascule se fait à Altamont, lieu de tous les paradoxes, qui se révéleront explosifs (concert de masse mais gratuit, fréquenté par la génération Flower Power, mais "géré" par les Hells Angels, sans organisation mais avec une "sécurité")
Par la suite, et même s'il reste le chant du cygne "Exile on Main Street", les Stones ne seront plus jamais comme avant artistiquement mais aussi scéniquement.
C'est la valeur de ce témoignage de nous laisser entrevoir le groupe, ses tensions et les relations avec son entourage, entre répétitions des concerts (généralement 2 dans la même salle et le même jour), enregistrements de morceaux et moments d'inactions (l'attente entre 2 concerts, les transports...)
Un livre pas tape à l'oeil, essentiel pour tout amateur de littérature rock, malgré quelques couacs manifestes de traduction.