Depuis cinq mois Figuette, ouvrier d’usine en Lorraine, élève seule sa petite Zoé. Depuis que Moïra est partie et les a laissés seuls tous les deux avec Mouche, le chien. Alors que l’usine s’apprête à fermer définitivement ses portes, victime de la délocalisation, et que les vacances d’été approchent, Figuette tente d’insuffler de la magie et du bonheur dans la vie de sa petite fille tout en espérant que Moïra finisse par réapparaître.
Ce premier roman est une pleine réussite. Sur fond de crise économique, ce récit sublime l’amour et l’amitié. L’amour de Figuette pour Moïra et pour sa fille, l’amitié qui lie indéfectiblement la bande d’ouvriers menacés par la fin de l’activité de leur usine. Si les difficultés sont nombreuses, la débrouillardise et la solidarité sont les maîtres mots de cette bande d’amis en lutte pour leurs emplois.
Pour sortir de cette sinistre ambiance, Figuette invente, crée des mondes merveilleux. D’abord pour Moïra et pour entretenir leur amour. Puis pour cette petite fille de quatre ans à qui il crée de fausses vacances idéales dans leur garage, à l’insu de tous.
Plein de pudeur, ce roman est aussi rempli d’humour et de fantaisie, comme des éclats de lumière et d’espoir au milieu des difficultés. Il n’a pas été sans me rappeler le film de Louis-Julien Petit, Discount, dans lequel une bande d’amis travaillant dans le même supermarché décide de créer son propre discount alternatif pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menacent les emplois. Des thématiques communes : la lutte contre la mondialisation, l’espoir de sauvegarder des emplois, l’entraide, renforcée dans le livre de Jérémy Bracone par cette poésie liée aux contes que Figuette invente.
On espère avec lui que des jours meilleurs sont à venir et que la petite Zoé sortira de l’enfance sans déceptions.