A gin-pissing-raw-meat-dual-carburetor-v8-son-of-a-bitch
Je suis méfiant vis à vis du talent des fils de, pour compenser leur nom connu je devient exigeant.
Dan Fante étant le rejeton d'un écrivain que je trouve relativement doué, il devait faire ses preuves.
Je n'arrive pas à m'empêcher de considérer John Fante comme un sous Bukowski malgré leur différence et en lisant la tête hors de l'eau de Dan Fante je l'ai immédiatement trouvé moins brillant que son paternel.
Heureusement on mérite tous d'avoir plusieurs chance et ses bons baisers de la grosse barmaid m'ont séduit. Dan est devenu mon Fante favoris.
Ce recueil aux titres foutrement prétentieux fut écrit avant ses bons baisers, entre 1983 et 2002, le titre original me servant d'intitulé est largement plus représentatif, c'est sombre, poussiéreux, brute et un peu brouillon mais Dan Fante est un gaillard tout ce qu'il y a de digne s'ouvrant les veines sur chaque page blanche.
Il décrit son amour, ses doutes, ses souffrances, ses passions, sa précieuse expérience d'écrivain, d'un point de vue c'est réconfortant, d'un autre ce genre de confidence est une vielle rengaine des auteurs de la Beat Génération, c'est assez banal et ça ne m'a jamais fait rêver.
Note : Un couplet offrant une des amusantes véritées..
P 139
A Pompéi
J'ai fait la queue une heure sur les pavés sous un soleil de feu puis
Ecouté l'interminable baratin du guide
Tout ça pour entrer suffoquant dans une cabane de pierre
y passer trente seconde devant une fresque peinte il y a 2000 ans par un
type qui
vénérait sa bite
Seconde note : Un poème sans nom entre deux poème sans nom, ou comment montrer ses couilles pour définir la modestie.
Page 130
A Milan j'ai rencontré un écrivain Américain
On a bu des espressos haut de gamme et diné en terrasse
En parlant des belles italiennes extravagantes
Qui passaient dans la nuit d'été
Il m'a payé un cigare cubain à douze milles lires
Pour me régaler pendant qu'on taillait une bavette
Lui parlant, moi à l'écouteur
L'histoire c'est qu'il n'était pas heureux
Qu'il liquidait ses économies avec une copine à longues jambes
Mais sûr de son talent
De sa culture
Il m'apprit qu'il parlait trois langues
Avait un doctorat et traduisait Dos-toy-merd-evsky
Mais depuis deux ans il n'avait pas écrit une ligne de son grand
Œuvre de cinq cents pages
J'en étais à la moitié de mon cigare (cadeau)
Au troisième café
Épuisé par ces niaiseries
Il m'a demandé mon avis
Comment se consacre-t-on à son art
Les écrivains que je connais
Dis-je
En reculant ma chaise pour éviter un possible uppercut
Affrontent la bête tout les jours
Vivent et meurent en crachant leur tripes
Ne lâchent jamais l'affaire
Tant que le monstre qu'ils ont engendré et porté
N'a pas englouti toute sa viande et demandé un cure-dent
Les écrivains qui n'écrivent pas, dis-je
C'est comme les putes qui ne sucent pas
Ils devraient changer de métier
Faire cuistot chez McDo
Ou postier en Italie
Il ne m'a pas remercié ni salué
Mais
Il a payé l'addition