Une chouette lecture

Ce roman je l’avais repéré depuis sa parution, mais malheureusement je trouvais peu de critiques à son sujet, alors dès que j’ai pu me le procurer j’ai sauté sur l’occasion de me faire mon propre avis.
Il m’intriguait car je trouvais que c’était une thématique bien vue et peu/pas traitée à ma connaissance. Je n’ai jamais connu les déboires de Greer avec sa poitrine, mais je trouvais malgré tout le thème pertinent et j’étais toute prête à faire preuve d’empathie avec l’héroïne.
Il faut dire que j’ai trouvé le ton de celle-ci agréable dès le départ et cela a d’autant plus facilité les choses. L’humour est discret mais efficace. Greer est vraiment sympathique, on sent qu’elle essaie de faire au mieux, notamment de coller aux attentes de sa mère car elle est bonne pâte. Sa mère est assez dirigiste mais malgré ses défauts la famille de la jeune fille dans son ensemble est aimante et équilibrée, pas du tout dysfonctionnelle comme dans un certain nombre de romans ados. Mais depuis que sa poitrine a brutalement poussée en 3e ne s’arrêtant qu’au bonnet G la jeune femme est très complexée par celle-ci, qui prend toute la place au propre comme au figuré. Depuis elle en est encombrée mais elle n’ose aborder le sujet avec personne, pas même sa mère et sa meilleure amie. Le sujet de sa poitrine est donc bien visible, malgré son port systématique de sweats larges et sa posture voûtée, mais tabou. Aussi elle est la première surprise quand elle s’inscrit pour participer aux qualifications de l’équipe de volley du lycée car tout sport lui est impossible depuis des années à cause de Marthe et Maïté (le petit nom donné à ses seins). Elle flashe aussi sur le nouveau, rencontré grâce à sa mère avant sa rentrée et avec lequel elle a tout de suite sympathisé. Mais malgré son attirance elle s’interdit de trop y penser car elle pense que ces histoires-là ce n’est pas pour elle. Elle souffre d’un gros manque de confiance en elle et ne supporterait pas qu’on touche sa poitrine. Elle a aussi peur de n’être vu et considérée, ou moquée, que par ce biais alors qu’elle voudrait davantage briller par son intelligence. Elle est d’ailleurs particulièrement forte en maths et se rêve scientifique. Heureusement elle a sa bonne amie Maggie pour la soutenir et comprendre même ce qu’elle ne dit pas. Elle découvre aussi une formidable solidarité grâce à son équipe de volley, qui lui permet de se dépasser.
J’ai vraiment passé un très chouette moment avec ce roman. Pour moi il peut parler à tout le monde, car il traite avant tout de complexes et de l’adolescence qui est une période si compliquée avec ses changements brutaux, ainsi que ce corps qu’on ne reconnaît pas et qui nous encombre. Comme souvent dans les fictions, et particulièrement américaines, le personnage principal finit par se rendre compte -et aussi parce que des tiers l’y pousse- qu’il doit se remettre en question et changer de comportement. La fin a donc un côté un peu plus convenu, mais pas déplaisant, après tout si cela revient aussi souvent c’est aussi que c’est en ça que consiste la vie, une constante remise en question pour pouvoir avancer.

Dès 13 ans.
Récit de vie
Thèmes : complexes, poitrine, adolescence, amour, amitié, famille

Sandra